Chapitre 27 : Conscience Emprisonnée

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Jordan Bardella flottait dans un brouillard épais, son esprit oscillant entre conscience et inconscience. Chaque tentative de se rappeler ce qu'il s'était passé juste avant le tir était une lutte acharnée. Les souvenirs lui revenaient par fragments : le débat intense, les éclats de voix, puis le coup de feu soudain. Il se souvenait du cri perçant de Marine, suivi des sirènes stridentes des secours.

L'odeur stérile de l'hôpital envahissait ses narines, un rappel constant de sa réalité. Il se sentait partir et revenir, suivant le bon vouloir de son cœur affaibli. Il avait l'impression d'être là sans vraiment y être, comme un spectateur enfermé dans son propre corps, incapable de bouger, de parler ou de réagir.

« Suis-je dans le coma ? Endormi ? Mort ? » pensa-t-il, tentant désespérément de trouver un sens à sa situation. Tout était confus. Il percevait des voix lointaines, des murmures indistincts, mais il ne parvenait pas à comprendre ce qu'ils disaient.

Soudain, une douleur aiguë le parcourut, le faisant grimacer intérieurement. Il voulait crier, bouger, faire quelque chose pour échapper à cette souffrance, mais il en était incapable. Il devait simplement subir cette situation, impuissant. La douleur était omniprésente, une brûlure constante qui le rappelait à son état précaire.

Alors qu'il luttait contre cette douleur, une voix perça le brouillard, claire et désespérée. C'était une voix qu'il connaissait mieux que quiconque, une voix qui était tout pour lui. Gabriel.

« Jordan, reviens, je t'en prie ! » hurlait Gabriel, sa voix empreinte de désespoir. « Ne me laisse pas ! »

Le cœur de Jordan se serra à ces mots. Il voulait tant répondre, lui dire qu'il l'entendait, qu'il se battait pour revenir. Mais il ne pouvait rien faire, piégé dans son propre corps. Il sentait la présence de Gabriel tout près, mais il ne pouvait ni bouger ni parler pour le rassurer.

Les médecins s'affairaient autour de lui, essayant de le sauver. Il entendait des bribes de leurs conversations, des mots techniques qu'il ne comprenait pas complètement. Tout ce qu'il savait, c'est que sa situation était critique.

« Nous devons stabiliser son rythme cardiaque ! » cria l'un des médecins.

Jordan sentait chaque intervention, chaque tentative de ranimer son cœur. La douleur était insupportable, mais il ne pouvait que la subir en silence. Il voulait crier, supplier qu'on arrête, mais il était prisonnier de son propre corps.

Il percevait aussi la panique de Gabriel, même s'il ne pouvait le voir. La détresse de son compagnon était palpable, et cela le poussait à se battre encore plus fort. Il devait revenir. Pour Gabriel. Pour leur amour.

Chaque seconde passée dans ce limbo était une épreuve, un test de sa volonté. Il sentait son cœur faiblir, puis reprendre, comme s'il luttait lui aussi pour rester en vie. Les mots d'encouragement de Gabriel, bien qu'étouffés par le brouillard de sa conscience, étaient un phare dans l'obscurité.

Jordan ne savait pas combien de temps il pourrait encore tenir, mais il refusait de céder. Il se concentra sur la voix de Gabriel, sur l'amour qui les unissait. Cela devait suffire. Cela devait être assez pour le ramener.

« Je t'aime, Gabriel » pensa Jordan, espérant que, d'une manière ou d'une autre, son message passerait. Il se raccrochait à cette pensée, à cette promesse silencieuse. Le temps semblait s'étirer à l'infini. Chaque battement de son cœur était une victoire, chaque respiration, une preuve de sa détermination.

Jordan savait qu'il ne pouvait pas abandonner. Pas maintenant. Pas alors que Gabriel avait besoin de lui. La lutte continuait, un combat invisible mais acharné. Jordan sentait ses forces faiblir par moments, mais la voix de Gabriel le ramenait toujours, l'ancrant à la réalité.

« Jordan ! » La voix de Gabriel était maintenant plus proche, plus claire, mais il ne pouvait toujours pas l'approcher. Les médecins étaient autour de lui, leurs gestes rapides et précis, essayant de le sauver.

Jordan savait qu'il devait revenir. Pour Gabriel. Pour eux deux. Il savait que tant qu'il entendait la voix de Gabriel, il avait une raison de se battre.


[Bardella x Attal] - Quand la politique nous tiensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant