Chapitre 15 : Le Coup de Théâtre

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Les résultats des élections européennes tombèrent comme un coup de tonnerre sur la scène politique française. Contre toute attente, le Rassemblement National (RN) était en tête. Personne ne s'y attendait, ni les électeurs, ni les politiques. La victoire du RN fut un choc pour tous les observateurs.

Les soupçons de fraude apparurent immédiatement. Les médias et les opposants politiques commencèrent à évoquer des manipulations et des irrégularités dans le processus électoral. Emmanuel Macron, pris de court par ce résultat inattendu, fit une annonce qui bouleversa encore davantage la scène politique : la dissolution de l'Assemblée nationale. Il justifia cette décision en déclarant vouloir répondre à l'appel du RN qui, en cas de victoire aux européennes, avait demandé une dissolution pour organiser des législatives anticipées.

« Nous devons respecter le choix des urnes et donner la parole aux Français à travers des élections législatives anticipées » annonça Macron lors d'une allocution télévisée.

Cette annonce déclencha une frénésie politique. La course pour les législatives anticipées était lancée. Jordan Bardella avait précédemment annoncé qu'il aspirait à devenir Premier ministre en cas de majorité absolue du RN aux législatives. Mais après les événements des dernières semaines et le désastre du dernier débat, des doutes s'élevaient quant à la capacité du RN à maintenir Bardella en tête de liste pour sauver les apparences et leur crédibilité.

En parallèle, Gabriel Attal était sous le choc. L'enquêteur en charge de son dossier d'agression vint le voir discrètement après l'annonce de Macron. « Monsieur Attal, je pense que vous devez voir ceci » commença l'enquêteur en lui tendant un dossier.

Gabriel ouvrit le dossier, découvrant des SMS échangés, des enregistrements d'appels entre Emmanuel Macron et Stéphane, mais aussi entre lui-même et Jordan Bardella. « Comment avez-vous obtenu tout ça ? » demanda Gabriel, ébranlé.

« J'ai continué l'enquête discrètement après avoir compris que le commandant de la police transmettait les informations à Macron. J'ai reçu ces documents de Mediapart » expliqua l'enquêteur.

Gabriel commença à lire les SMS. L'un d'eux, envoyé par Stéphane à Macron, disait : « Ne t'inquiète pas, tout est sous contrôle. Gabriel ne se souvient de rien et Bardella est hors-jeu. » Un autre message de Macron à Stéphane indiquait : « Assure-toi qu'il reste proche de toi, il doit penser que tu es de son côté. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre Gabriel maintenant. »

Les enregistrements d'appels étaient encore plus accablants. Gabriel écouta un extrait où Stéphane disait à Macron : « J'ai fait ce que tu m'as demandé. Gabriel est en sécurité maintenant. » Dans un autre enregistrement, Macron parlait à Stéphane avec une froideur calculatrice : « Si Bardella continue de fouiner, il faudra prendre des mesures plus drastiques. »

Gabriel se sentit comme frappé par une massue. Il tourna une page du dossier et tomba sur des échanges entre lui-même et Jordan. Dans un message, Jordan écrivait : « Gabriel, je t'aime et je ferai tout pour te protéger. Nous devons être prudents. » Un autre message disait : « Je ne peux pas supporter de te voir souffrir. »

Les enregistrements d'appels entre Gabriel et Jordan révélaient une intimité et une complicité qui semblaient impossibles à nier. « Jordan, je suis désolé d'avoir douté » disait Gabriel dans un enregistrement. La réponse de Jordan était pleine de tendresse : « Gabriel, nous traverserons cette épreuve ensemble. Je t'aime. »

Mais Gabriel ne savait pas quoi en penser. Était-ce réel ? Ou bien tout cela avait-il été fabriqué pour le manipuler ? Comment pouvait-il imaginer une relation avec Bardella, son ennemi politique de toujours ?

Il se plongea dans les échanges, cherchant des indices. Un SMS de Stéphane à Macron le fit frémir : « Je vais le voir demain. Il ne se doute de rien. Bardella est neutralisé, nous pouvons continuer notre plan. » Un autre message de Macron à Stéphane disait : « Parfait. Assure-toi qu'il reste docile. »

Gabriel parcourut ensuite les messages avec Jordan. « Gabriel, chaque jour sans toi est une torture. » disait un message de Jordan. Dans un autre, Jordan écrivait : « Les obstacles sont nombreux, mais nous devons rester forts. »

Les appels étaient encore plus révélateurs. Dans un enregistrement, Jordan disait : « Gabriel, je ferai tout pour te protéger de Macron et Stéphane. Ils ne peuvent pas nous séparer. » Gabriel entendit sa propre voix répondre : « Je sais, Jordan. Nous devons être prudents. »

Gabriel était dévasté. Les preuves semblaient indiquer que Stéphane l'avait agressé et que Macron était complice, manipulant tout pour garder le contrôle. Mais comment pouvait-il être sûr que ces messages et appels n'étaient pas des montages sophistiqués ? Comment pouvait-il imaginer avoir eu une relation avec Jordan Bardella ?

L'enquêteur regarda Gabriel avec compassion. « Je sais que c'est beaucoup à assimiler, mais vous devez savoir la vérité. »

Gabriel hocha la tête, essayant de rassembler ses pensées. « Merci » murmura-t-il, sa voix brisée par l'émotion. « Je dois parler à Jordan. »

L'enquêteur acquiesça et sortit un clé USB de sa poche, la tendant à Gabriel. « Regardez ceci quand vous serez seul. Il s'agit d'un dossier de notes appartenant à Bardella. J'ai pu y accéder à distance et faire vérifier son authenticité par des services spécialisés de la police. Un ami m'a rendu ce service discrètement pour ne pas éveiller les soupçons de la hiérarchie. Il n'y a eu aucune modification. »

Gabriel prit la clé USB, le cœur battant. « Merci. Je regarderai ça. »


[Bardella x Attal] - Quand la politique nous tiensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant