Chapitre 13 : Déclin et Renaissance Trompeuse

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Les semaines passèrent et Jordan Bardella se désintégrait lentement. Chaque jour semblait plus difficile que le précédent. Il était de moins en moins présent aux réunions, ses apparitions sur les plateaux télévisés se raréfiaient, et il devenait petit à petit un fantôme dans le paysage politique français. Ses collègues murmuraient entre eux, s'interrogeant sur son état, mais personne n'osait poser la question directement.

Pendant ce temps, Gabriel Attal se remettait de son agression. Sa mémoire restait floue et ses souvenirs de la relation avec Jordan semblaient avoir été effacés. Il pensait simplement avoir oublié l'attaque elle-même, sans se douter de tout ce qu'il avait perdu. Entouré de l'affection apparente de Stéphane, il commençait à retrouver une certaine stabilité. Stéphane jouait parfaitement son rôle, se montrant attentif et protecteur, offrant à Gabriel un semblant de normalité.

Les journalistes étaient constamment aux aguets, capturant chaque instant de cette nouvelle proximité entre Gabriel et Stéphane. Les photos intimes se multipliaient dans les magazines et sur les réseaux sociaux. Gabriel et Stéphane semblaient heureux, leurs sourires affichant une complicité retrouvée. Pour le public, c'était une renaissance surprenante mais bienvenue. Gabriel, longtemps vu comme fatigué et stressé, apparaissait désormais serein et revitalisé.

Les électeurs adoraient ce qu'ils voyaient. Les articles célébraient le retour de Gabriel, sa résilience et son nouveau départ aux côtés de Stéphane. Mais dans les coulisses, certains politiciens se moquaient de la situation, rappelant avec ironie qu'il y a quelques mois à peine, Gabriel avait expulsé Stéphane de chez lui. « Un étrange retournement de situation » commentait un député, un sourire narquois aux lèvres.

Dans cette atmosphère de renaissance médiatique, Jordan se sentait de plus en plus isolé. Chaque nouvelle photo, chaque article sur Gabriel et Stéphane était comme un coup de poignard. Il voyait l'homme qu'il aimait se rapprocher de celui qui l'avait fait souffrir, et cela le dévastait. Ses nuits étaient remplies de cauchemars et de regrets, ses journées de solitude et de désespoir.

Marine Le Pen tenta à plusieurs reprises de lui parler, de comprendre ce qui le tourmentait. « Jordan, tu dois reprendre le contrôle. Tu ne peux pas te laisser aller comme ça » lui dit-elle un jour, alors qu'il manquait encore une réunion importante.

Jordan haussa les épaules, le regard vide. « Je ne sais plus quoi faire, Marine. Tout semble perdu. »

Elle posa une main rassurante sur son épaule. « Rien n'est jamais perdu. Mais tu dois te battre, pour toi-même, pour ta carrière et pour lui. »

Mais Jordan n'écoutait plus. Son esprit était ailleurs, piégé dans un tourbillon de souvenirs et de regrets. Chaque tentative pour se redresser semblait échouer, le plongeant encore plus profondément dans l'abîme.

Pendant ce temps, Gabriel continuait de se remettre. Il participait de nouveau aux débats, reprenant lentement ses fonctions publiques. Son sourire était de retour, mais quelque chose semblait manquer, une étincelle éteinte que seuls les plus proches pouvaient remarquer. Stéphane restait à ses côtés, jouant son rôle à la perfection, profitant de chaque opportunité pour renforcer son emprise sur Gabriel.

Les jours se transformaient en semaines, et l'écart entre Jordan et Gabriel ne faisait que se creuser. Jordan devenait une ombre, son influence politique s'effritant sous le poids de sa douleur et de sa culpabilité. Chaque tentative pour reconnecter avec Gabriel était repoussée, chaque mot laissé sans réponse.

Un soir, alors qu'il errait sans but dans les rues de Paris, Jordan s'arrêta devant une vitrine de magasin. Il vit son reflet, pâle et émacié, un fantôme de l'homme qu'il était autrefois. Les images de Gabriel et Stéphane souriant dans les journaux affichés à côté étaient un contraste cruel à sa propre misère.

Il savait qu'il devait trouver un moyen de changer les choses, de retrouver sa force et de se battre pour la vérité. Mais pour l'instant, il n'avait plus d'énergie, plus de volonté. Il se contenta de regarder son reflet, espérant trouver quelque part en lui la force de se relever et de lutter pour ce qu'il savait être juste.

Ainsi, Jordan Bardella continuait de sombrer, tandis que Gabriel Attal semblait renaître dans une illusion de bonheur. La bataille pour la vérité et la justice n'était pas terminée, mais pour l'instant, l'ombre de la politique française semblait avoir perdu son éclat, laissant le champ libre à ceux qui manipulaient les fils dans l'ombre.


[Bardella x Attal] - Quand la politique nous tiensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant