Chapitre 9 : Tourments et soupçons

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Gabriel Attal était toujours à l'hôpital, plongé dans un coma profond. Jordan Bardella passait chaque jour à ses côtés, le cœur lourd, les pensées embrouillées. Voir Gabriel ainsi, dans cet état de vulnérabilité, était insupportable. Il se sentait impuissant, rongé par la culpabilité et la douleur.

Les jours passaient lentement, chaque minute ressemblant à une éternité. Jordan essayait de participer aux réunions, de maintenir une façade de normalité, mais la peine se lisait sur son visage. Distrait, il peinait à se concentrer sur les discussions politiques. Ses collègues remarquaient son état, mais personne n'osait poser de questions.

La nouvelle de l'agression de Gabriel s'était répandue comme une traînée de poudre. Les politiques de tous bords avaient condamné l'attaque, exprimant leur solidarité avec Gabriel. Personne ne savait exactement ce qui s'était passé, et une enquête policière avait été lancée pour éclaircir les circonstances de l'agression. Les spéculations allaient bon train, mais aucun suspect n'avait encore été identifié.

Pendant ce temps, Jordan se sentait de plus en plus à bout. Il n'arrivait plus à dormir, et chaque nuit, il revivait la scène où il apprenait que Gabriel était dans le coma suite à une agression. Il n'avait plus d'appétit, lui qui était toujours connu pour son amour de la nourriture. Ses traits se creusaient, ses yeux perdaient leur éclat. Il devenait apathique, incapable de trouver le moindre réconfort.

Ses collègues du Rassemblement National commencèrent à s'inquiéter. Marine Le Pen l'observait avec une attention particulière, faisant semblant de ne pas comprendre ce qui se passait. « Jordan, tu n'es plus toi-même. Qu'est-ce qui se passe ? » lui demanda-t-elle un jour, lors d'une réunion.

Jordan secoua la tête, tentant de masquer son trouble. « Juste beaucoup de stress avec les élections qui approchent » mentit-il.

Mais la réponse ne convainquit personne. Les rumeurs commencèrent à circuler au sein du parti, et bientôt, l'ensemble de l'échiquier politique s'interrogeait sur le changement de comportement de Jordan. Pourquoi était-il si étrange, si déprimé, si fatigué ? Les spéculations allaient bon train, certains allant jusqu'à suggérer une liaison secrète ou des problèmes personnels graves.

Un soir, alors qu'il était de nouveau à l'hôpital, Jordan sentit le poids de la situation l'écraser. Assis à côté du lit de Gabriel, il prit sa main dans la sienne. « Réveille-toi, Gabriel, s'il te plaît » murmura-t-il, les larmes aux yeux. « Je ne sais pas combien de temps je peux encore tenir comme ça. »

Les jours suivants, la situation de Jordan ne fit qu'empirer. Il se sentait comme un spectre, errant sans but, incapable de trouver la paix. Les réunions politiques devenaient insupportables, chaque mot, chaque débat semblait futile face à la réalité brutale de l'état de Gabriel.

L'enquête policière progressait lentement, mais chaque nouvelle information semblait renforcer le mystère autour de l'agression. Les journalistes fouillaient dans le passé de Gabriel, cherchant des indices, mais tout cela ne faisait qu'accroître la pression sur Jordan.

Lors d'une séance à l'Assemblée, un député de l'opposition l'interpella directement. « Monsieur Bardella, vous semblez étrangement affecté par l'agression de Monsieur Attal. Auriez-vous des informations que vous ne partagez pas avec nous ? »

Jordan sentit son cœur se serrer, la peur et la colère se mêlant en lui. « Je suis affecté, comme nous devrions tous l'être. C'est un collègue qui a été attaqué de manière odieuse. »

Mais la question laissait planer des doutes. Les regards se faisaient plus inquisiteurs, les murmures plus insistants. La tension était palpable, et Jordan savait qu'il marchait sur une corde raide.

Un matin, alors qu'il se préparait à quitter l'appartement, il trouva une note glissée sous sa porte. « Nous savons ce que tu ressens pour Attal. Tu ferais mieux de faire attention. »

Jordan sentit la terreur le submerger. Qui savait ? Combien de temps avant que toute la vérité n'éclate au grand jour ? Sa carrière, sa vie privée, tout semblait sur le point de s'effondrer.

De retour à l'hôpital, Jordan s'assit de nouveau près de Gabriel, le cœur lourd de désespoir. « S'il te plaît, Gabriel, réveille-toi. J'ai besoin de toi... » Mais Gabriel restait immobile, plongé dans son sommeil forcé, tandis que Jordan continuait de sombrer dans un abîme de douleur et de peur.

Les jours passaient, et Jordan savait qu'il devait trouver un moyen de tenir, de lutter. Pour Gabriel, pour leur amour, pour la vérité. Mais il ignorait combien de temps il pourrait encore supporter cette épreuve, tandis que les rumeurs et les soupçons continuaient de grandir autour de lui.

[Bardella x Attal] - Quand la politique nous tiensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant