Chapitre 19

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Les rues de Gotham étaient étrangement calmes à cette heure de la soirée. Andréa et Gavin avaient cessé de courir, haletants, leurs corps meurtris par la confrontation récente. Andréa boitillait, ses pieds nus et ensanglantés traînant sur le bitume froid, tandis que Gavin, le front marqué par une bosse, peinait à garder son sang-froid.

– Je suis désolée pour ce rencard raté, Gavin, murmura Andréa, sa voix à peine audible dans le silence des rues presque désertes.

Gavin, malgré la peur qui continuait de le ronger, tenta un sourire. Il était d'une nature optimiste, mais la réalité brutale de cette soirée commençait à éroder son assurance.

– Ne t'en fais pas, répondit-il en essayant de dédramatiser la situation. On aurait presque pu croire que tu avais l'habitude à te voir tout à l'heure. Tu t'es débrouillée comme une pro.

Andréa resta muette, évitant son regard. Les souvenirs de son passé remontaient à la surface, des souvenirs qu'elle avait essayé d'enterrer profondément. Elle savait que si Gavin connaissait la vérité, il la verrait différemment. Elle baissa la tête, s'excusant à nouveau.

– Je suis vraiment désolée, répéta-t-elle. Tu devrais rentrer chez toi et montrer ta blessure à un médecin.

Ils étaient maintenant au centre-ville de Gotham, les néons des enseignes clignotant faiblement autour d'eux. La circulation était presque inexistante, les rares passants les regardant avec curiosité. Ils faisaient route vers l'appartement d'Andréa, situé dans un quartier voisin. Gavin, malgré son état, secoua la tête.

– Non, Andréa. Je ne te laisserai pas rentrer seule. Il faut appeler la police et un médecin. Tu es blessée.

Andréa sentit la frustration monter en elle. Gavin ne comprenait pas, il ne pouvait pas comprendre. Elle ne voulait pas de la police, et encore moins d'un médecin. Jason allait arriver sous peu, et ils avaient une enquête à mener.

– Gavin, je t'en prie, rentre chez toi, insista-t-elle, tentant de garder son calme. Tout ira bien pour moi, OK ? Je t'appelle demain.

Gavin s'arrêta, la regardant avec une intensité nouvelle. Il avait toujours su qu'il y avait quelque chose de mystérieux chez Andréa, quelque chose qu'elle ne partageait avec personne. C'était en tout cas ce qu'il pensait. Mais maintenant, il avait des soupçons. Il pensa à Jason, cet homme qu'il avait rencontré une fois, et à Red Hood, le héros qui les avait secourus. Eux semblaient connaître le secret que la jeune femme lui taisait depuis des semaines, et cela l'énervait au plus haut point.

– Pourquoi tu refuses autant d'aide, Andréa ? Demanda-t-il, sa voix tremblant d'incrédulité et de colère. Qui est ce Jason pour toi ? Et ce Red Hood ? Pourquoi as-tu l'air de les connaître si bien ? Et moi, alors ?

Andréa serra les poings, sentant la rage et la douleur se mêler en elle. Elle ne voulait pas avoir cette conversation, surtout pas maintenant.

– Ce ne sont pas tes affaires, Gavin, siffla-t-elle. Tu ne sais rien de ma vie. Mais si ça te rassure, sache que je suis célibataire. Je ne sors ni avec Jason, ni avec Red Hood, ni avec personne.

Gavin, blessé par ses paroles, se rapprocha d'elle, son regard intense cherchant des réponses. Personne ? Cela signifiait donc qu'elle ne se considérait pas en couple avec lui non plus. Ils n'avaient jamais officialisé leur relation, mais, ayant été à deux doigts de s'envoyer en l'air quelques jours plus tôt, il espérait secrètement avoir une place de choix dans sa vie.

– Vraiment ? Demanda-t-il, sa voix teintée d'amertume. Tu veux dire que tu n'as jamais été intime avec eux ? Ni avec Jason, ni avec ce Red Hood ?

Andréa détourna le regard, son visage marqué par l'épuisement et la gêne. Les mots de Gavin la frappaient comme des coups, réveillant des souvenirs douloureux.

Tome 2 _ Why did you bring a shotgun to the party?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant