Tome 2 _ Why did you bring a shotgun to the party?

Chapitre 9

Je vous offre un gros chapitre aujourd'hui, une sorte de 2 en 1, pour m'excusé de ne pas avoir publié la semaine dernière... 
TW : scène pouvant mettre certaines personnes mal à l'aise. Libre à vous de sauter certains passages au besoin!

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Étrangement, il fallut plusieurs jours à Andréa pour se risquer à feuilleter les documents qu'elle avait imprimés. La jeune femme s'était même maudite intérieurement. Elle avait gaspillé l'encre de son imprimante alors qu'elle aurait tout aussi bien pu mettre les captures d'écran et autres articles sur une clé USB et les imprimer au frais de la clinique pendant les longues heures de banalités de son planning. Mme Klebber n'y aurait vu que du feu si elle avait lancé une longue impression. Bien que le quadragénaire se plaigne souvent d'avoir un emploi de temps de ministre, cette femme au foyer semblait plus à la recherche de compagnie pour occuper ses journées rythmées par une routine déprimante qu'à retourner à la maison pour faire son yoga ou encore aller à son cours de poterie.

Voilà quatre jours que la pile de feuilles gisait sur un coin de la table basse et, sirotant un thé à la rose, Andréa se risqua enfin à en analyser le contenu. Dans un premier temps, elle passa en revue les titres et images. Sans surprise, les journaux parlaient de ses crimes et surtout de son arrestation par "Batman, le héros de Gotham".

Ce titre arracha un sourire à la jeune femme qui se souvint des jours passés dans le manoir, puis dans son appartement. Derrière ses airs d'homme froid et calculateur, Bruce pouvait avoir des attitudes de papa poule, voire maternelle. Son rictus se transforma en crise de fou rire à peine contenue lorsque l'image de Bruce avec la tenue de Mme Doubtfire s'imprima dans son esprit. Secouant la tête de droite à gauche pour reprendre ses esprits, elle se replongea dans ses documents.

Plusieurs clichés laissaient apercevoir Victor Fries dans sa tenue de criminel. Il semblait être un homme imposant avec une stature massive. Son corps était enveloppé dans une combinaison de haute technologie dont sortaient des tuyaux et des câbles. Son visage, partiellement dissimulé derrière un casque, laissait apercevoir ses yeux ; des yeux emplis d'une détermination froide et d'une obsession palpable. Avant même de creuser sur le passé de l'homme, Andréa percevait déjà l'aura scientifique de l'homme.

La lecture allait être dense et elle décida de prendre une douche avant de poursuivre. À peine avait-elle commencé à se glisser sous la pluie artificielle tiède et revigorante qui emportait dans son sillage le stress et la fatigue qu'elle entendit dans le lointain le son caractéristique du vibreur de son téléphone.

Qui cela pouvait-il être ? Jason ? Non, il ne lui avait pas écrit un seul message depuis son départ, pas même après leurs retrouvailles... Peut-être Gar ? Mais ce dernier l'appelait plutôt dans la journée, car la nuit, il patrouillait avec l'équipe. Il ne restait, à son sens, que deux possibilités : Gavin qui prendrait de ses nouvelles. Il ne lui avait écrit qu'une seule fois depuis leur soirée au restaurant, ayant visiblement compris qu'elle ne cherchait pas une relation à tout prix, ou bien Bruce, qui aurait mis un mouchard virtuel dans son ordinateur, et aurait paramétré un bot ou autre entité virtuelle pour l'insulter d'avoir osé faire des recherches sur un criminel !

Lorsqu'elle sortit, Andréa se dirigea vers son téléphone tout en tamponnant ses cheveux avec une serviette moelleuse. Ses suppositions étaient erronées, elle devait travailler son flair d'enquêtrice si elle voulait percer le mystère de Victor Fries et de ce patient à la blessure par balle sans balle ! Ce dernier provenait de la cheffe de service. Deux de ses rendez-vous du lendemain venaient d'être annulés. En contrepartie, Andréa devrait rédiger quelques comptes rendus d'examen et serait ensuite libre de rentrer chez elle. Une très bonne nouvelle, car elle comptait bien profiter de chaque minute libre pour suivre des pistes.