Après un long week-end à éplucher les dossiers qu'elle était parvenue à subtiliser à la clinique avant de se faire sermonner, et à jouer de la musique pour se détendre, Andréa avait repris le travail avec une convocation de la direction. Elle avait été réprimandée, une fois encore, pour son utilisation non-éthique du matériel de la clinique. Ces derniers lui avaient fait promettre de ne pas recommencer, et annoncer que ses recherches et impressions papier sur l'établissement seraient sous étroite surveillance jusqu'à nouvel ordre.
Pourtant, elle ne s'en souciait pas. Ce soir, Jason passerait lui rendre visite pour faire le point avec elle sur "leur affaire", et elle comptait bien achever ses analyses graphologiques d'ici là. Ainsi, elle acquiesça poliment avant de retourner s'enfermer dans son bureau.
Chaque minute de pause que sa journée lui offrit fut utilisée pour observer des "t", des "e" ou encore des "l" à la loupe. À la fin de son service, Andréa avait les paupières lourdes et les yeux douloureux à force de s'être concentrée sur les microdétails tout ce temps. Ce fut donc sans s'attarder outre mesure qu'elle rangea ses affaires et rentra à son appartement.
Andréa avait mangé et pris une douche, puis s'était installée dans son canapé en attendant l'arrivée de Jason. La jeune femme, après avoir pris soin de déverrouiller la fenêtre du bureau pour faciliter l'accès à sa demeure à Red Hood, passa de longues minutes à alterner entre regarder l'écran de son téléphone dans l'espoir d'avoir des nouvelles du jeune héros et parcourir le net à la recherche d'informations sur leur enquête. Ces recherches étaient totalement aléatoires. Ne sachant pas comment s'y prendre, Andréa tapa des phrases comme "comment analyser la graphologie ?", "Lettres écrites par les criminels de Gotham" ou encore "acolytes de Victor Fries".
– Andréa ! Andréa ! Ouvre les yeux !
La jeune femme sursauta en sentant des mains la secouer frénétiquement, alors qu'une voix familière hurlait son nom. Dans un hoquet de stupeur, elle se redressa et rencontra les yeux pétrifiés de Jason. Sans crier gare, il passa ses bras, aux muscles saillants sous son T-shirt noir, autour du corps encore groggy de la jeune femme, plongeant son visage dans le creux de son cou. Andréa pouvait sentir le cœur du jeune héros battre à tout rompre dans la poitrine, sans vraiment comprendre ce qu'il se passait.
– Jay... Jason ? Est-ce que tout va bien ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Bafouilla-t-elle, de plus en plus inquiète.
Jason luttait pour contrôler son souffle erratique. Quand il eut enfin repris la main sur ses émotions, il se laissa tomber assis sur le tapis du salon, devant le canapé où Andréa gisait ; dans une position des plus improbables ; quelques instants plus tôt. Le jeune homme peinait à regarder Andréa dans les yeux, mais elle ne manqua pas d'apercevoir que les iris de Jason étaient humides, et que ses mains tremblaient légèrement.
Elle s'assit sur le canapé et se pencha vers lui, se risquant à poser une main bienveillante sur son biceps droit.
– Hey, Jason, tu me fais peur...
Un ricanement nerveux passa ses lèvres.
– C'est toi qui m'as fait peur... Quand je suis arrivé, la fenêtre du bureau était ouverte et, quand je suis arrivé dans le salon, je t'ai vu, tu... T'étais... Dans le canapé, étendu, et pendant un instant, j'ai cru que... Oh bordel ! Qu'est-ce qui s'est passé ?
Andréa peinait à mettre du sens sur les propos confus de Jason. Puis, portant les mains à sa bouche pour étouffer un cri mêlant honte et stupeur, elle s'expliqua.
– Oh, merde, Jay ! Je suis désolée... En fait, je suis rentrée et j'étais éreintée, vraiment. J'ai déverrouillé la fenêtre du bureau pour que tu puisses rentrer plus facilement, et, j'ai dû m'assoupir en t'attendant...
![](https://img.wattpad.com/cover/353793402-288-k767311.jpg)
VOUS LISEZ
Tome 2 _ Why did you bring a shotgun to the party?
FanficJason, et son alter ego Red Hood ont quitté Gotham, et Andréa tente tant bien que mal de reprendre une vie normale depuis que les veilleurs de Gotham ont mis les sbires de la Bratva et Cobbelpot hors d'état de nuire. Pourtant, la jeune infirmière va...