𝟔. 𝐓𝐎

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Sidjil Reed, 10 ans

Las Vegas – États-Unis

- Tu ne rentre pas chez toi ? Me demande Sidjil, assis en tailleur sur le tapis, une manette à la main.

Je secoue la tête alors que des dizaines de scénarios de ce que mon beau-père pourrait me faire quand je rentrerais s'infiltre dans mon esprit.

- Si je rentre, je ne sais pas si je pourrais revenir. Lâchais-je d'une traite, essayant d'ignorer les bourdonnements dans mes oreilles.

La douleur de mes bleus reviennent, je grimace. Cela n'échappe pas à mon nouvel ami, qui me lance un coup d'œil interrogatif.

- Nan, t'inquiètes, j'ai juste mal au ventre. Mens-je en détournant le regard.

Il pose sa manette et se lève pour venir s'asseoir à côté de moi.

- Si j'ai parlé, tu dois parler. C'est donnant-donnant.

Putain, j'avais oublié qu'il était beaucoup trop têtu.

Je soupire, et ose croiser son regard. Il est encourageant, je peux presque sentir les bonnes ondes qui se dégagent de ses iris.

Au pire, ça ne sortira pas d'ici, pas vrai ?

- Ça fais... Plusieurs années que Lloyd à levé la main sur moi pour la première fois. Je m'en souviens encore par cœur. J'étais rentré dans son bureau pour la première fois, sans faire exprès. Je l'ai surpris entrain de tromper ma mère.

J'avais beau avoir six ans, le souvenir est encore beaucoup trop frais dans ma tête. J'ai envie de vomir.

Je me reprends et continue en évitant de faire une crise pendant que son regard me reviens en mémoire.

- Il... Il n'a rien dit sur le coup, mais il est ensuite venue dans ma chambres quelques dizaines de minutes plus tard et il m'a frapper. Deux coups de poings au bras, un au ventre. Je me souviens être tombé sur le sol tellement les coups étaient forts. Lloyd étais furax.

J'aperçois les poings de Sidjil se serrer sous la colère. Je suis sure qu'il me comprend. Ça me touche. Je ne l'avais jamais dit à personne, vider mon sac me libère d'un poids, malgré les souvenirs enfouis qui remontent à contre-cœur.

- Et il m'a dit qu'à partir de maintenant, qu'au moindre faux pas de ma part, il n'hésiterais pas à recommencer. Depuis, il a évidemment mis ses menaces à exécutions. Ma mère ne semble pas être au courant, ou alors, elle fais l'aveugle quand elle vois mes bleus.

Sid baisse les yeux vers mes bras, ou se trouves quelques hématomes, bleus, jaunes, ou violets en fonction de leur ancienneté. Il en effleure un du doigt, doucement, sans me faire mal.

- C'est un connard. Crache-t-il quand il relève la tête. Tu as déjà pensé à dire quelque chose à ta mère, ou quelqu'un d'autre qui pourrait t'aider ?

- Ma mère ne prendrais même pas la peine de m'écouter. Elle préférerais fermer les yeux pour ne pas que cela fasse trop de bruits dans les médias...

Notoriété de merde. Sans tout ça, je me porterais bien mieux. Etre inconnu aurait été beaucoup plus facile.

Mes parents ont beaux alimenter comme il faut l'image de la « famille parfaite », en dehors des projecteurs, elle n'est que non-dits, souffrance et manipulations.

- Et il n'y a personne d'autre dans ma famille qui pourrait m'aider. Je les connais. La soif de pouvoir les pousseraient à ne rien dire à Lloyd. On ne se rend pas compte d'a quel point les gens riches et célèbres ont du pouvoir sur tout le monde.

- Tu n'en à parlé à personne ? Demande-t-il, en s'allongeant, sa tête à quelques centimètres de mon genoux qui s'agite de haut-en-bas. Même pas à Jayden ?

- Sid, c'est pas le genre de trucs qu'on avoue comme ça. Je ne l'ai jamais dit à Jayden, je me sentais pas d'en parler avec lui.

- Pourtant tu m'en parles à moi. Commente-t-il pour lui même.

- C'est différent. Jayden n'étais pas vraiment un ami sincère. Avec toi, c'est pas pareil. J'ai l'impression que je peux parler de mes pires souvenirs, ce serait moins douloureux.

Il ne répond pas, ses yeux cherchent quelque chose dans les miens, ses lèvres finissent par former un sourire, je ne sais pas comment réagir.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Rien. Répondit-il tout en secouant la tête. C'est juste que j'aurais jamais imaginé que finisse par accepter mon amitié aussi vite.

J'hausse les épaules. Il faut croire que je suis long à la détente.

- Tu va retourner chez ton père, ce soir ? Je demande en remarquant que la nuit est tombée.

Il réfléchis quelques secondes, un voile sombre à dorénavant fais place sur ses pupilles. Je comprend qu'il n'en a aucune envie.

C'est pas comme si il allais se faire tabasser, en vrai.

- T'es sur que je peux rester ici ?

Je pourrais percevoir son envie de ne pas vouloir s'incruster à des kilomètres. Cela me fend le cœur de me dire que toutes les personnes qu'il à rencontré lui reproche sa naissance et le traite comme le vilain petit canard.

- Tu ne me dérange pas, Sid. Tu peux rester autant que tu veux, je te l'ai déjà dit.

Il se redresse, je peux voire le doute s'immiscer en lui. Ses mains attrape le bas de son t-shirt, pendant qu'il hoche la tête.

- Merci, Max.

- En même temps, j'allais pas te laisser rentrer chez l'autre fou. Rétorquais-je en attrapant une manette pour lui tendre. On se fais une nouvelle partie ?

Le sourire qui illumine son visage vaux tout l'or du monde.

𝐅𝐎𝐑𝐁𝐈𝐃𝐃𝐄𝐍 𝐒𝐎𝐔𝐋𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 [𝐃𝐉𝐈𝐋𝐒𝐈𝐌𝐄]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant