Nous sommes à l'arrière de la voiture de Bruno, Sophia à ses côtés.
— Et tu viens d'où?, demande mon amie.
Aaron ne répond pas, sa capuche sur la tête, son front sur la vitre, il regarde le paysage défilé.
— Il est muet ou il me snobe?, se marre t elle ne perdant pas la bonne humeur qui la caractérise.
— Il parlera peut être si vous lui trouver de l'herbe.
— J'ai ce qu'il faut, mec! J'ai fait le plein avant hier, lance Bruno.
Mon colloc' semble émerger de sa léthargie, tout à coup beaucoup plus intéressé par la discussion.
Lorsqu'on arrive à la fête, la musique raisonne dans toute la rue alors que l'alcool coule déjà à flots. Je me lance sur la piste de dance avec ma meilleure amie. Sophia a opté pour une petite robe noire moulante tandis que je porte un crop top et une jupe en jean's. On se déchaine sur la piste comme si notre vie en dépendait.
Bruno nous apporte deux verres pleins et se colle à sa belle. Un grand brun vient se placer dans mon dos, il est plutôt canon alors je danse avec lui un moment. Je croise un regard glacial plein de reproches dont je ne me formalise pas. S'il veut se morfondre c'est son problème, moi je compte bien m'amuser.
Après une heure, je m'éclipse avec mon cavalier de la soirée dans le jardin. Il se jette sur mes lèvres pour mon plus grand plaisir une fois seuls. Nous sommes à l'abri des regards près d'un grand cerisier, ses mains se font de plus en plus pressantes contre ma peau lorsque l'odeur de beuh me parvient. Je fronce les sourcils.
— Si vous pouviez éviter de baiser ici ça m'arrangerait, nous lance Aaron de l'autre côté du tronc.
Le mec qui se voulait conquérant perd toutes ses couleurs et décide de rentrer dans la maison après m'avoir baragouiner des excuses inintelligibles. Génial!
— Tu étais vraiment obligé, sérieux?!, je gronde avant de m'asseoir à côté de lui.
Ma cuisse frôle la sienne et il frémit mais je m'en moque. Il a cassé mon coup, il va falloir qu'il me supporte maintenant.
— Comment il s'appelle?, demande t il en recrachant la fumée de son joint vers le ciel.
Il sait très bien que je n'en sais rien et ça m'énerve parce qu'il fait ça juste pour me juger.
— Pourquoi, tu veux son numéro?
— C'est qu'elle est marrante la traînée, raille t il.
— C'est qu'il est susceptible l'homo!
Il se tend, nerveux à mes côtés.
— J'suis pas un putain de pédé, grogne t il sans desserrer les dents.
— J'suis pas une putain de traînée, je crache énervée. Mais les préjugés ont la vie dure!
— Tu ne me connais pas.
— Toi non plus! Et ça ne t'empêche pas de me juger.
— Je ne fais que constater, nuance!
— Alors si un mec se tape une nana différente tous les soirs, c'est un Don Juan. Par contre si une nana décide de changer de partenaire tous les weekends c'est une traînée?, je m'énerve.
Il hausse les épaules en tirant sur son cône.
— Qu'est ce qui te fait croire que je suis homo?, demande t il hésitant.
— Je ne le crois pas! Je t'ai vu me mater tout à l'heure, tu es tout sauf homo!, je ricane. Je voulais juste atteindre ta fierté débile de mâle alpha qui pense tout savoir!

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Host Family
RomanceNora est en accueil longue durée chez les Gramms, elle voit sa vie bousculée par l'arrivée d'Aaron, un adolescent perturbé au passé destructeur et à l'avenir incertain. Comment l'aider s'il ne la laisse pas approcher? Comment la protéger sans l'écl...