Chapitre 21 - Nora

285 37 3
                                    

Je rentre chez les Gramms encore tremblante de mon échange avec Aaron. Lorsque j'ouvre la porte, je tombe sur Marc dans les escaliers qui m'attend comme lorsque j'étais ado.

— Qu'est ce que tu fais là?, je chuchote.

— Une vieille habitude, dit il en haussant les épaules.

Je m'assois à ses côtés et pose ma tête contre lui, il vient passer son bras autour de moi et me serre tendrement.

—  Vous vous êtes vraiment fiancés?, me demande t il en prenant ma main dans la sienne. 

Je soupire et fais bouger le solitaire bien trop gros et tape à l'oeil qui orne mon doigt.

— Il faut croire que oui...

— Tu ne l'aimes pas, hein?

— Tu parles du diamant ou de Jean Charles?

Il rigole mais ne répond pas. Je sais qu'ils n'apprécient pas mon compagnon, mais ils ont toujours été adorables avec lui, pour moi. Ils ont fait l'effort de ne jamais rien laisser paraître mais je les connais par coeur. Je ne me souviens plus vraiment pourquoi je me suis mise avec lui, mais effectivement je ne l'aime pas, le diamant... et peut être Jean Charles aussi, je ne sais plus..

— Comment ça s'est passé?

Marc sait très bien où j'étais puisque c'est lui qui m'a donné son adresse.

— C'était ... bizarre. Comme s'il n'était jamais parti alors que tout est différent.

— Il est différent, tout comme toi. Vous avez grandis, mûris, vous n'êtes plus des ados paumés.

— Je sais mais ... je suis un peu perdue là..

— Pourquoi ne pas réapprendre à vous connaître? Tu as bien le droit d'avoir des amis, non?

— Sauf qu'Aaron n'a jamais été un ami...

— Tout ce qui importe c'est ton bonheur, chérie. Ecoute ton cœur. 

 Il conclut sa phrase par un baiser sur mon front avant d'aller se coucher. Je reste un moment ici avant de me décider à monter. Une fois devant la porte de ma chambre j'hésite avant de finalement me rendre dans celle qu'Aaron occupait. Je m'allonge sur son lit et contemple le plafond. C'est stupide d'être ici, d'autres enfants ont été accueilli après lui, le dernier est d'ailleurs parti il y a quelques jours à peine mais je me sens plus proche de lui et surtout ça me rappelle de merveilleux souvenirs dans ses bras. Mes larmes coulent alors que je serre mon flocon dans mon poing, il y a bien longtemps que je n'avais plus pleurer pour lui. 


— Ah te voilà enfin, je t'ai cherché partout.

Je suis réveillée en sursaut par la voix perçante de Jean Charles. Je grogne avant de renfoncer ma tête dans l'oreiller.

— Pourquoi tu n'es pas venu dans ta chambre?

— Je ne voulais pas te réveiller, je mens.

— Hmm, bon, dépêches toi de te préparer, on va être en retard chez mes parents.

 Oh non pas ça par pitié, ils sont pires que lui, je n'ai pas la force aujourd'hui..

— Je ne me sens pas très bien, je crois que je vais me reposer ici aujourd'hui.

— Quoi? Mais enfin, c'est Noël! Qu'est ce que je vais leur dire?

 Comme toujours, il pense d'abord à lui et à ce que les gens vont penser. Merci de t'inquiéter pour moi chéri, je ne devrais pas mourir tu n'as pas besoin de gâcher ton réveillon pour moi. Je soupire lasse de son comportement égoïste.

— Tu n'as qu'à leur dire que je suis malade!

— Comme tu veux, j'essaierai de ne pas rentrer trop tard.

— Je t'en prie, profites de ta famille, j'ironise mais il ne le remarque même pas et s'en va en déposant un baiser sur mon front.

 Quelques minutes plus tard c'est au tour d'Anne de venir me voir après avoir toquer à la porte.

— Jean Charles nous a dit que tu ne te sentais pas bien, qu'est ce qui t'arrives ma chérie?

— Rien, je ne voulais pas voir sa famille c'est tout.

— Oh..hmm, je vois. Aaron m'a appelé tout à l'heure...

Je lève les yeux vers elle et un sourire amusé se dessine sur son visage.

— Quoi?! Je m'en moque, je lui assure peu convaincante.

— Si tu le dis.. Il aimerait passer la journée avec nous, on voulait aller au marché de Noël, tu viens avec nous? Sinon, les jumeaux préfèrent rester à la maison, c'est toi qui voit.. On part dans une heure.

 Elle sort me laissant à mes réflexions. Une heure plus tard, je suis dans l'entrée avec Anne et Marc, prête à partir. Aaron nous rejoint directement là bas, son appartement se trouvant juste à côté.

— Tu es très jolie, mon complimente Marc amusé.

— Oh ça va hein, je rigole.

 On monte dans la voiture et nous garons sur le petit parking qui jouxte le marché. Il attend, appuyé contre un poteau à l'entrée. Tout le monde se retourne sur lui mais il ne semble pas s'en soucier. Terriblement sexy dans son jeans avec une chemise noire ceinturée qui met sa carrure en valeur. Il est encore plus musclé qu'avant, j'ai pu le constaté hier soir lorsqu'il était torse nu, toujours rasé de près, ses cheveux roses et son piercing au septum n'enlève rien à son charme, bien au contraire. 

Je mordille ma lèvre, nerveuse et reste en retrait derrière Marc. Anne le serre dans ses bras puis vient le tour de Marc et enfin il me voit. Son regard aussi a changé, autrefois d'un bleu glacial, en cet instant il est terriblement brûlant et bien plus assuré qu'il ne l'a jamais été. Ses yeux me détaillent avec attention de la tête aux pieds avec un sourire carnassier.

— Salut. Le pingouin n'est pas là?

Je lève les yeux au ciel et passe devant lui pour rejoindre mes parents. Je l'entends ricaner dans mon dos, je devrais lui en vouloir de parler de mon compagnon ainsi mais en faite j'ai du mal à ne pas rire moi aussi. 

 

Host FamilyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant