Quand je trouve enfin ses amis, au milieu de tous ses corps qui se pressent les uns contre les autres, ils sont complétement paniqués. Je me rapproche de Bruno et Sophia et leur demande ce qui se passe.
— Je suis allée aux toilettes, elle m'attendait derrière la porte et quand je suis sortie, elle n'était plus là, m'explique Sophia.
— Putain, fait chier, je râle.
— Je retourne à l'étage vérifier les chambres, me dit Bruno en s'éloignant.
— Occupe toi du rez de chaussé, je vais voir dehors, je demande à Sophia qui acquiesce tremblante.
Elle a peur pour son amie et moi aussi... Si elle est complétement ivre, ils pourraient faire n'importe quoi d'elle. Je devrais peut être prévenir Marc. Non, je vais déjà regarder dans le jardin et si je ne la trouve pas j'irai le voir.
Je traverse le salon bondé et me dirige vers le patio qui mène vers un jardin spacieux et très fleuris. D'énormes buissons ornent chaque recoins, ce qui ne m'arrange pas pour mes recherches. J'avance rapidement à travers les arbustes et là j'entends murmurer. Je tends l'oreille pour localiser la voix. Je me rapproche de la direction que je pense être la bonne quand je reconnais la sienne.
— Non, j'ai pas envie.
Son intonation est pâteuse et incertaine.
— Allez, sois sympa.
— Dégage, merde.
— Tu te tapes mon pote mais moi, non? C'est quoi ton problème sérieux. Fallait pas m'allumer.
— Je t'ai pas allumé, connard.
Pour l'instant ce ne sont que des murmures jusqu'à ce qu'elle hurle:
— Arrrrête.
Je cours et découvre ce connard penché sur elle, ses jambes bloquant les siennes écartées. J'attrape son col et le fait reculer violemment. Il trébuche et se retrouve le cul par terre. Son regard noir me fusille mais je suis trop inquiet pour Nora pour m'en préoccuper. Elle est encore habillée, elle ramène ses genoux devant elle, son regard dans le vide. Lorsque je tourne la tête vers son agresseur, je rencontre son poing. Je suis sonné quelques secondes mais lui rends vite l'appareil. Les coups pleuvent. Je le plis en deux avec mon genou avant de l'assommer avec mon poing. Il s'affale à terre mais cela ne m'arrête pas, j'arme mon poing prêt à frapper de nouveau quand on m'entoure la taille pour me retenir.
— C'est bon Aaron, il a eue son compte, me dit Marc.
Je me fige, Marc le remarque et me lâche immédiatement, ses bras ne me tiennent plus mais sont toujours autour de moi.
— Je m'enlève si tu baisses ton poing, me promet il prudent.
Je baisse le bras et il recule me laissant à nouveau libre de mes mouvements. Sophia est un peu plus loin en train de pleurer dans les bras de Bruno. Je me tourne vers Nora qui pleure elle aussi. Je m'approche lentement et lui tends ma main, attendant qu'elle décide de ce contact. Après m'avoir fixé de longues secondes à travers ses grands yeux bleus, elle finit par entrelacer ses doigts aux miens. Un frisson me parcourt.
Elle se lève et s'accroche à mon bras, sa tête sur mon épaule. Marc traverse la maison et nous le suivons sans un mot.
Dans la voiture, je m'installe à l'arrière avec Nora. Quand elle frissonne, je m'écarte d'elle mais elle plante ses ongles dans mon bras comme si j'allais m'évaporer. De mon bras libre, j'enlève sa main en silence, elle semble perdue et triste. Je retire mon pull et l'aide à l'enfiler avant de l'attirer à nouveau contre moi. Elle est secouée de sanglots mais je ne dis rien pour la rassurer, il n'y a rien à dire de toute façon. Je surprends le regard inquiet de Marc dans le rétroviseur et un doute m'assaille.
— Il t'a touché?, je murmure à son oreille.
— Non, renifle t elle. Tu avais raison..
— A propos de quoi?
— Je suis une traînée, alors ça devait arriver.
— Tu n'es pas une traînée Nora! Et peu importe ce que tu as déjà fait ou non, ça n'excuse pas leurs comportements. Tu as le droit de dire non. Ton corps t'appartient et jamais personne ne devrait décider pour toi!
— On croirait entendre Marc, rigole t elle tristement contre mon épaule.
Mes yeux rencontrent ceux de Gramms. Je déglutis avec difficulté avant de me détourner, préférant contempler les rues qui défilent plutôt qu'admettre que ce mec est peut être bien..
Le temps d'arriver, Nora s'est endormie contre moi. Je la détache et la porte jusqu'à l'entrée. Marc ne dit pas un mot et m'ouvre la porte avant d'allumer la lumière du couloir.
— Je te laisse la monter?, demande t il tout de même.
— Ouais, je m'en occupe.
Il hoche la tête et fait demi tour. Il s'enfonce dans le couloir menant à sa chambre et celle des jumeaux quand je l'interpelle.
— Marc... merci.
Je n'attends pas de voir sa réaction et grimpe les marches jusqu'à la chambre de Nora. Je l'installe dans son lit et la couvre de sa couverture. Je la regarde dormir un instant avant de finalement rejoindre ma chambre.
VOUS LISEZ
Host Family
RomanceNora est en accueil longue durée chez les Gramms, elle voit sa vie bousculée par l'arrivée d'Aaron, un adolescent perturbé au passé destructeur et à l'avenir incertain. Comment l'aider s'il ne la laisse pas approcher? Comment la protéger sans l'écl...