Host Family

Chapitre 18 - Aaron

4 ANS PLUS TARD

Je reviens aujourd'hui pour le réveillon de Noël, 4 ans après mon départ. La neige recouvre la ville d'un manteau blanc immaculé. Les flocons tombent en masse et je souris bêtement en repensant à cette soirée.. notre premier baiser. Le tatouage dans mon dos me chatouille.

Je reviens voir les Gramms 3 à 4 fois par an, quand Nora n'est pas là, je ne l'ai jamais revu. C'est la première fois qu'elle ne fête pas Noël avec Anne et Marc c'est pourquoi ils ont insisté pour que je vienne cette année et j'avoue que j'en suis très heureux. J'ai loué un meublé à la semaine non loin de chez eux, je ne sais pas encore combien de temps je vais rester, je passe mon temps à bouger à travers le pays depuis 4 ans. Je travaille toujours pour le FBI et ils sont généreux à la fin du mois alors je n'ai pas trop de souci à me faire pour l'avenir. Avenir encore incertain cela dit... Disons que j'attends de discuter avec les Gramms avec impatience..

Je vais mieux, j'avance et il sera bientôt temps de recontacter Nora. Je ne sais pas où elle en est dans sa vie, Anne et Marc sont plutôt avares en renseignements. Bien sur, je pourrais faire mes propres recherches, c'est d'ailleurs ce que je faisais au début mais c'était malsain et m'empêchait d'avancer. Alors j'ai finis par décider de lâcher prise, enfin surtout la lâcher elle, soyons clair. Le parcours a été long et difficile, mais je suis prêt. 

Le taxi me dépose devant mon premier foyer, je sors le sac remplis de cadeaux, pour les jumeaux essentiellement, du coffre et sonne à la porte. C'est Anne qui m'accueille avec ce sourire tendre qui la caractérise tant.

— Oh mon chéri, tu m'as tellement manqué.

Elle me serre dans ses bras avec douceur puis se recule pour m'inspecter en rigolant.

— Du rose, vraiment?, se moque t elle. Tu nous auras tout fait!

Je secoue mes boucles rose gold qui retombent sur mon front l'amusant un peu plus et hausse les épaules.

— Tu préférais le vert?

— Non le bleu, rétorque t elle pleine de malice.

J'éclate de rire avant de la suivre à l'intérieur de la maison. Marc vient m'offrir une accolade avant que je ne finisse dans les bras des jumeaux démoniaques qui ont bien grandit. On se dirige dans le salon où Anne s'est donnée beaucoup de mal pour décorer la table qui est mise pour nous 5, toute décorée de rouge et or comme le sapin qui clignote dans un coin de la pièce. J'y dépose les cadeaux que j'ai apporté et nous nous installons autour d'une coupe de champagne. Les discussions sont simples, agréables et rafraîchissantes. 

— Tu restes combien de temps?

— On verra, je ne sais pas trop encore.. J'ai loué un appart' à la semaine au centre ville.

— Super, on pourrait peut être aller sur le marché de Noël demain?

— Oui, si tu veux.

La sonnette retentie, Marc regarde Anne surpris alors qu'elle fronce les sourcils.

— Peut être la voisine qui a besoin de quelque chose de dernières minutes, dit elle en se levant pour aller ouvrir.

Elle n'a pas le temps d'atteindre l'entrée que la voix de Nora se fait entendre:

— Surprise!!

Le silence se fait dans la maison, Nora ne m'a pas encore vu, caché derrière Marc. 

— Sympa l'accueil!, râle t elle. Dites tout de suite qu'on déran...

Sa phrase s'évanouit alors que ses yeux se posent sur moi, son visage perd toutes ses couleurs et sa bouche entrouverte dévoile sa surprise. Un pingouin en costume arrive derrière elle tout sourire, ne se rendant pas compte du malaise dans la pièce. Il vient embrasser Anne et serrer la main de Marc comme s'il avait toujours eue sa place ici. Je déglutis avec difficulté, de toute évidence le teaming n'est pas bon pour moi... Le connard s'approche de moi et me tend la main avec un sourire faux.

— Jean Charles, enchanté.

— Aaron, j'articule avec les dents serrés, ma main écrasant ses doigts.

— Vous accueillez des anciens détenus maintenant?, demande t il à Anne dans un murmure tout à fait audible.

— Lucie, tu peux ajouter deux assiettes sur la table s'il te plaît? Je vais surveiller la dinde, dit Anne en se dirigeant vers la cuisine un peu trop rapidement.

— Je vais sortir du champagne, propose Marc tout aussi mal à l'aise. Je croyais que tu ne pouvais pas avoir de congé cette année Nora?

La jolie brune n'a pas dit un seul mot depuis qu'elle m'a vu. Son abruti n'a même pas remarqué que quelque chose n'allait pas et cherche à tout prix à attirer l'attention sur lui.

 — Elle voulait absolument vous faire une surprise cette année, je trouvais ça idiot puisqu'on vient toujours fêter le réveillon avec vous mais bon.. vous la connaissez, explique t il en se moquant d'elle.

 Tout le monde s'installe autour de la table dans un silence de mort. Je me retrouve assis face à elle.

— Comment tu vas?, je lui demande dans un murmure.

— 4 ans et tu ne trouves rien d'autres à me dire?, répond elle les dents serrées.

L'autre est concentré sur sa personne et monopolise Marc qui nous jette des coups d'œil inquiet. 

— Tu ne devais pas être là, je me défends.

— Oh excuse moi de te déranger, vraiment!

— Nora, c'est pas le moment, je râle.

— Vous vous connaissez tous les deux?, demande l'abruti.

— NON, répondons nous sèchement en même temps.

— Euh.. ok... Et la gaypride, c'est pas en juin normalement?, se gausse t il.

— Je voulais être raccord avec ce qu'il y a dans ton pantalon Charly, je rétorque avec un sourire démoniaque.

 — C'est Jean Charles et je t'assure qu'il n'y a rien de féminin dans mon pantalon, mec.

Mon sourire s'étire un peu plus, ça va être un bonheur de me le faire celui là.

— Pourtant, je suis persuadé d'avoir croisé ta paire de couilles sur le pas de la porte. On peut aller voir ensemble si tu veux, je vais t'aider à les retrouver.

Je le vois déglutir alors qu'il est aussi pâle que sa chemise parfaitement repassée. Je reçois un coup de pied dans le tibia qui m'arrache une grimace de douleur. Je fusille Nora du regard et c'est là que je l'aperçois. Son collier, mon collier. Elle l'a gardé toutes ces années et le porte encore alors qu'elle est avec un autre. Finalement, tout n'est pas perdu..