Chapitre 30

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POV Eline

      Mon corps tombe lourdement sur le canapé. Cette journée a été longue et surveiller Léa constamment n'aide en rien. Natai se pose à mes côtés, il est toujours silencieux, même dans la voiture, il n'a pas décroché un mot ce qui n'est pas dans ses habitudes.

— Tout va bien Natai ? T'es bien silencieux aujourd'hui.

Un soupire s'échappe de sa bouche alors que ses épaules s'affaissent, ce qui a pour effet de redresser mon corps aussitôt. Son visage, habituellement solaire, s'est assombri, son esprit est troublé et je me demande bien quelle en est la cause.

— Je sais que tu ne me dois aucune justification mais, il lève son regard vers moi, pourquoi tu ne m'as jamais parlé de Théo ?

Je le fixe, surprise qu'il en parle mais surtout qu'il sache. Cette rupture m'a fait énormément de mal et ça remontait à si loin, je ne vois pas l'intérêt d'en parler. Mais la grande question est, comment il a su ?

— Nathan m'en a parlé même s'il a affirmé ne pas en savoir beaucoup sur cette histoire, me répond-il comme s'il lisait mes pensées.

Nathan, il ne pouvait pas tenir sa langue celui-là. Devoir m'expliquer sur ce qui s'est passé avec mon ex ne m'enchante vraiment pas et surtout, je ne comprends pas pourquoi Natai s'en inquiète. C'est du passé et ça fait bien longtemps que je n'ai plus de contact avec lui. Mon silence lui répond, entre ma situation et cette peste de Léa, je n'ai vraiment pas envie d'aborder un sujet aussi douloureux.

— Si je t'en parle, Eline, c'est surtout à cause de cette histoire d'harceleur.

— Ce n'est pas Théo, j'affirme aussitôt.

— Tu en es bien sûr ?

Je tourne le haut de mon corps vers lui, plongeant mes yeux dans les siens, certaine de ce que j'avance. Théo a certes des défauts, mais jamais il ne ferait une chose pareille, j'en suis plus que convaincue. Il est macho sur les bords, nombriliste mais ce n'est pas un stalker. Il n'est pas violent. J'hoche la tête à sa question. Je n'ai jamais été aussi sûr de moi.

— Ce n'est pas lui, j'en suis certaine Natai. Et pour répondre à ta première question, j'en ai pas parlé car c'est du passé, un souvenir que je préfère oublier.

Il m'écoute et se contente d'acquiescer à mes paroles. Mais j'ai le sentiment que le sujet n'est pas clos pour lui.

      Je suis seule quand je me réveille le lendemain. Natai est partie courir mais j'ai la désagréable sensation que son départ avant mon réveil est lié à notre discussion de la veille. Cette perspective me mine un peu le moral, si en plus, je rajoute à ça le comportement de Léa envers lui qui ne fait rien pour la remettre à sa place. Je soupire alors que je me tire du lit, l'appétit n'est pas présent ce matin alors, je me contente de prendre une douche, froide, de préférence, histoire de me remettre les idées en place.

Alors que je m'apprête à passer une bonne partie de la matinée à regarder ma série favorite, on frappe à la porte. J'observe celle-ci à la fois surprise et méfiante en même temps. Avec tout ce qui se passe, je ne peux pas empêcher une partie de moi d' imaginer mon harceleur derrière cette porte. D'autres coups retentissent mais cette fois, la voix d'un homme se manifeste aussi. Elle est semblable à celle de Natai, mais en plus grave et plus fatiguée aussi.

— Natai ? T'es là ?

Je finis par me résoudre à ouvrir la porte et je suis stupéfaite de ce que je vois. L'homme qui se tient devant moi est tout aussi grand que lui, c'est même son portrait craché, hormis les cheveux, rasés de près, grisonnant, une barbe de plusieurs jours et ses yeux sont marrons. J'en déduis que Natai tient ses magnifiques yeux verts de sa mère. La personne que je soupçonne être le père de l'homme avec qui je vis n'est pas en aussi grande forme que lui. Ses cernes témoignent d'une grande fatigue, son dos est légèrement voûté et son regard est éteint.

L'orchidée TourmentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant