Chapitre 34

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POV Natai

      Je reste planté devant sa porte d'entrée, espérant que tout ça ne soit pas vrai, c'est impossible. Partie ? Mais où ? Elle n'a aucune famille dans les environs, et je la connais assez bien pour savoir qu'elle n'ira pas loin avec le confinement en place. Pas d'hôtels, ou de chambres d'hôtes, elle déteste ça. Et dire que tout ça c'est de ma faute, lui caché qui était Léa et ne pas apporter de réponses à ses questions, justifiées en plus, c'est ça qui a semé le doute chez elle, Léa l'a vu et s'en ait servi. Tout ça ne serait jamais arrivé si je lui avais parlé. Mes yeux ne quittent pas l'entrée de son appartement avant de m'en aller. J'ai tout foiré comme un con, je répète ces mots encore et encore en rentrant chez moi. Même là, ma maison me parait bien vide. La présence d'Eline hante chaque recoin, chaque pièce. Je vais devenir fou. Je tente à nouveau de la joindre mais je tombe directement sur la boîte vocale et je lui laisse encore un message. Sûrement le centième si ce n'est plus.

« Réponds mon Orchidée...Je t'en prie, il faut vraiment que je te parle. Ne disparaît pas de ma vie s'il te plait, je promets de tout t'expliquer. »

Mes messages restent malgré tout sans réponse de sa part. La nuit tombe et je suis assis sur mon canapé à observer la moindre notification sur mon portable. Quelque chose m'échappe ou plutôt, son départ n'est clairement pas cohérent. Elle ne serait jamais partie comme ça sans être sûr qu'au moins une personne ne connaisse sa destination et encore une fois, le confinement est un autre frein pour elle qui évite tout ennui avec la loi.

Mon sang se glace, comme si mon corps était plongé dans une cuve d'eau remplie de glaçons. Nathan a reçu un message mais si celui-ci n'avait pas été envoyé par Eline mais par son harceleur ? Mon intuition m'assure que je suis dans le vrai. Il y beaucoup trop d'incohérence avec le comportement d'Eline pour que je fasse fausse route. Elle n'est pas partie, il l'a kidnappé. Je suis certain qu'il la détient. Ma réflexion est interrompue par des coups à ma porte. L'espoir qu'il s'agisse d'Eline et que je me sois trompé me pousse à quitter précipitamment mon canapé pour ouvrir. Mais la personne se trouvant sur mon perron me fige sur place. Mon père. Je referme la porte mais son pied la bloque.

— Natai, s'il te plait, il faut qu'on parle.

— Casse-toi, j'ai autre chose à foutre !

— Pas cette fois fiston, annonce-t-il d'une voix calme, tu me hais et je comprends. Mais il faut...

Je ne lui laisse pas le temps de finir que je sors et mes mains l'agrippe par le col, le soulevant un peu du sol, assez pour qu'il soit obligé de se mettre sur la pointe des pieds.

— J'ai dit casse-toi bordel ! Je dois la retrouver avant !

Ces mots sont sortis de ma bouche sans que j'en ai aucun contrôle et le ton de ma voix est bien plus brisé et désespéré comparé à la colère que je voulais y mettre. Mon père est surpris, son regard interrogateur scrute le mien avide de réponse, ce ne sont pas les yeux d'un père qui m'interroge mais ceux d'un ancien flic. Sa main se pose doucement sur les miennes.

— D'accord. Raconte-moi.

— Pourquoi faire ?

— Parce que là il ne s'agit ni de toi ou moi mais de la femme que tu aimes et dieu sait que je connais la douleur que tu ressens en ce moment même.

Ses paroles me heurtent si violemment, je scille sur le coup avant de le relâcher. Il vise juste et je le sais. L'idée de le mêler à ma vie ne me plait pas mais il a, au moins raison sur une chose, il s'agit de la vie d'Eline et dans ce domaine, il peut clairement m'aider mieux que personne.

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⏰ Dernière mise à jour : 3 days ago ⏰

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