En quête de vérité

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Depuis la terrible annonce, Etna ne parvient plus ni à trouver le sommeil ni à s'alimenter. C'est faible et migraineuse qu'elle reçoit son amie Ema, venue lui présenter ses condoléances.

Lorsque cette dernière pénètre dans le salon des Vas, elle s'élance vers Etna, serre ses mains dans les siennes et s'écrie :
— Etna, quelle mine affreuse !

— Merci. Tu as toujours le sens du compliment, répond son amie avec un faible sourire.

— J'ai appris la terrible nouvelle et je tenais à venir t'apporter mon soutien. Je ne peux qu'imaginer ton chagrin et celui de ta famille. Puis-je voir ta mère pour lui présenter mes condoléances ?

— Malheureusement, non. Elle n'a point quitté sa chambre depuis que nous avons appris...

Etna ne parvient pas à finir sa phrase. Les larmes envahissent son visage. Elle sort son mouchoir, l'applique sur ses yeux puis s'excuse :
— Nous n'avons même pas pu lui rendre un dernier hommage. Son corps a été enterré sur place.

Elle sanglote de nouveau et ajoute :
— Je suis désolée. Je ne parviens pas encore à accepter que cela soit vrai et que je ne le reverrai plus jamais.

Ema étreint son amie, prend son visage dans ses mains et lui murmure :
— C'est encore récent. Le temps va faire son oeuvre. Mais si cela peut te consoler, je suis sûre qu'il serait très fier de toi. Tu réponds à toutes les attentes qu'un père peut avoir. Tu feras une merveilleuse épouse. Et te rends-tu compte ? Tu vas épouser un prince !

À ces mots, le regard d'Etna se durcit.
Ema connaissant bien son amie, perçoit son changement d'attitude. Elle l'interroge :
— Etna ? Que se passe-t-il ?

— Rien... Je t'en prie, assieds-toi. Souhaites-tu un thé ?
Ema prend place sur un fauteuil et décline l'offre. Puis elle lui dit d'une voix douce :
— Tu sais que tu peux tout me dire.

Etna fixe ses genoux, semblant réfléchir à la façon d'amener ses propos.
— Il semblerait que, commence-t-elle avant de sentir sa voix
trembler et se briser, mon père n'ait pas succombé à une maladie mais ait été assassiné.

Ema pousse un cri d'effroi.

Le silence s'installe. Seuls les pleurs d'Etna perturbent le calme. Après avoir repris ses esprits, Ema déclare :
— Savez-vous qui en est le responsable ?

— Non, pas encore.

— Se pourrait-il que cela ait un lien avec monsieur Itsbo ?
l'interroge Ema. Tu m'avais dit qu'il s'était renseigné sur toi auprès de Salil. Qu'est-il devenu d'ailleurs ? Je n'en ai plus entendu parler depuis les fêtes du Solstice. Il semblerait qu'il se soit volatilisé. Quand nous nous sommes quittées la dernière fois, tu venais d'apprendre qu'il s'appelait en fait Imur. Tu es vite partie rejoindre ton frère. Explique-moi ce que tu en as déduit.

— Il s'agit du fils de l'ancien associé de mon père. Je sais que nos pères se sont séparés en mauvais termes mais je ne connais pas les détails. J'espérais interroger le mien à son retour...

Quelques larmes coulent des yeux d'Etna. Elle les essuie et
reprend :
— Noitan voulait que je m'échappe avec lui et que je l'épouse. Il m'a donné rendez-vous un matin pour que nous nous enfuyions à deux. J'ai refusé. Je n'ai plus de nouvelles depuis.

— Il voulait que tu quittes tout pour lui ? Cet individu n'était vraiment pas correct.

Etna souffle bruyamment en signe de désaccord.
— Pardon, il n'était peut-être pas judicieux que je te parle de cet homme, s'excuse Ema.

Etna approuve d'un hochement de tête. S'ensuit un silence gêné. Finalement, après quelques minutes, la jeune femme demande à son amie :
— Ema, le Prince t'a-t-il déjà contactée ?

Envers et contre tousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant