Chapitre 6

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Sous la fraîcheur de mes draps, ma main se balade jusqu'à la bosse qui est en train de se former dans mon caleçon. Ça fait bien longtemps que mon corps n'avait pas eu une réaction aussi marquée. Et là ça ce sont des iris noires qui me perturbent depuis leur arrivée. J'empoigne mon sexe de la paume de ma main et commence à faire des va et vient. J'avais oublié comme c'est bon de se procurer du plaisir. Des mois que je ne m'étais pas touché. Une fois terminé, je grogne tout en tirant sur ma tignasse.

Désolé, mon amour, j'ai fauté.

Et pour la première fois, tu n'en étais pas la source. Bryan était le premier pour tous, à l'âge de quatorze ans, mes rêves étaient remplis de lui, m'imaginant toucher son corps laiteux, passer mes mains novices dans ses mèches platines. Au début, je pensais que c'était parce qu'on traînait constamment ensemble. Pourtant, il y avait Aaron dans la bande et cela ne me provoqué aucune sensation. J'ai vite compris par la suite que c'était plus qu'une simple amitié que je ressentais pour lui, mais j'étais loin de m'imaginais à cette époque que de son côté, lui aussi, se posait mille et une questions. Bryan a été mon premier amour, mon premier baiser, ma première fois, et je pensais, il y a encore un an, que ça serait le seul et l'unique.

Bon sang, mais qu'est-ce qui m'arrive ? Le manque, je ne vois que ça ? Une réaction totalement physique, ni plus ni moins. Après tout, à vingt ans et un an, c'est tout à fait normal. Je remets mon calbute correctement, ramasse un tee-shirt qui se trouve au sol pour m'essuyer et sors du lit. Hier, j'ai dit que j'irai courir, là, il faut que j'aille absolument m'aérer l'esprit.

Une fois habillé, je décide de me lancer, prêt à enclencher la musique. J'entends qu'on appelle mon prénom derrière mon dos. Je me retourne et me retrouve face à lui, Diego, j'enlève un des airpods de mon oreille afin de mieux l'entendre

— Tu pars courir ? demande-t-il les yeux bouffis. On dirait qu'il a pleuré ?

— Oui ? Pourquoi ?

— Je peux t'accompagner ? je pense que ça me ferait du bien.

Puis je repense à ce que j'ai fait il y a quelques minutes avant. Non, hors de question, je suis beaucoup trop gêné.

— Pas aujourd'hui, lui répondis-je sur un ton sec.

Il me fixe, la mine un peu déçue.

— Pardon Diego, c'est juste que j'ai eu une nuit agitée, j'ai besoin d'être seul.

Ce qui est totalement faux, j'ai plutôt bien dormi. Il hoche la tête et me sort qu'il comprend. Alors, je tourne les talons et referme derrière moi.

Une fois arrivé à mon, notre endroit, j'extirpe mon portable de la brassière pour contacter le secrétariat du cabinet du docteur Sullivan afin de pouvoir caler un jour. Je sens que je vais avoir besoin de vider mon sac.

Les trois jours suivants se déroulent dans la bonne humeur et je dois avouer que ça me fait du bien. Diego et moi parlons beaucoup, lui qui, pendant les premiers jours, discutait beaucoup avec mon père quand il rentrait du boulot, le laisse un peu de côté involontairement. Mais mon paternel n'a pas l'air de le prendre mal. Au contraire, je pense que ça le rassure de me voir dans cet état de bien-être, et c'est vrai que Diego est quelqu'un d'intéressant. Au premier abord, on pourrait croire qu'il est infranchissable, mais il est beaucoup plus ouvert que l'on pourrait le penser. Hier soir, nous avons bien tisé en buvant une bonne partie de la bouteille de whisky que l'on a piqué dans la réserve de mon père. Nous étions tellement imbibés que nous nous sommes rétamés sur les dalles du jardin, puis j'ai fait Matrix dans le buisson. Ma sœur nous a passé une bonne gueulante, mais elle n'était tellement pas crédible que nous lui avons ri à la figure.

Et il y a eu Lui (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant