Et il y a eu Lui (MxM)

chapitre 23

Doucement, je sens une main se faufiler à travers mon boxer, automatiquement, je la retire dans l'intention de lui faire comprendre que ce matin, je n'ai pas envie de faire l'amour.

—Tu es sérieux, Nathan, qu'est-ce qu'il t'arrive ? vocifère Damian derrière mon dos.

—Rien, je n'ai juste pas envie ce matin, on n'est pas obligé de le faire constamment.

—Je ne sais pas ce que tu as depuis quelques jours, mais tu es complètement ailleurs, rage-t-il en sortant du lit.

Il enfile son short posé sur le siège qui se trouve sur le côté.

—Ne me prends pas la tête, Damian ! Ordonnai-je en me retournant pour lui faire face.

—Bon écoute, quand tu auras envie de parler, dis-le-moi, je ne supporte pas tes silences et tes non-dits. Bref, je vais préparer le café.

—Ok ! réponds-je d'un ton neutre.

Il claque la porte brusquement et du couloir, je l'entends tonner un « fait chier », histoire que je comprenne bien son agacement. Contrarié par moi-même, je plonge la tête dans l'oreiller et lâche un soupir profond.

Depuis que je sais qu'il est présent à seulement quelques minutes de chez moi, ça me rend complètement dingue. Depuis trois soirs, je refuse d'aller voir Scott et ma sœur prétextant des excuses toutes aussi bidons les unes que les autres. Je sais très bien que ça peine à Malia, mais je crains qu'elle se rende compte du trouble que j'éprouve auprès de Diego.

Tout se mélange dans ma tête, je suis avec quelqu'un qui me fait du bien, mais qui ne fait pas vibrer mon cœur comme il le devrait. Pourtant, je voudrais tellement me dire que Damian est le bon, il a tout pour lui, attentionné, gentil, de plus, il s'est super bien intégré au sein de Forks, les habitants l'apprécient. Néanmoins, je sais pertinemment que je ne ressentirai jamais de sentiments amoureux envers sa personne. J'ai l'impression que ça fait de moi un connard. Je l'ai laissé entrer dans ma vie pensant que Diego ne viendrait jamais de nouveau dans la mienne, mais le revoir les pieds chez moi a de nouveau foutu un bordel monstre dans mon esprit. Moi qui ai tant de fois rêvée de le retrouver, de le sentir glisser entre mes cuisses, de pouvoir m'ancrer dans ses billes sombres, de l'embrasser à en perdre haleine. Cet été-là, j'ai eu l'impression de ne pas avoir été assez rassasié, j'aurais tellement voulu apprendre à le connaître plus. Dans cette histoire, il y a eu comme un goût d'inachevé.

La matinée à la librairie se passe dans une lenteur interminable, je n'ai pas grand monde pour le moment. Après quelques mois, j'ai remarqué que les clients arrivaient aux alentours de seize heures. Le matin, j'ai plutôt des personnes qui viennent me demander de leur imprimer des documents, car beaucoup n'ont pas d'imprimante chez eux, en particulier les plus anciens. C'est sûr que si je pratiquais ce genre de boulot à Seattle, les journées seraient plus chargées, mais c'est le quotidien que j'ai choisi, mon cœur est à Forks et il le restera. En attendant, je profite d'étiqueter les documents afin de les ranger en rayons. Une fois mon rangement terminé, je m'attaque à l'aspirateur. Hier, je n'ai pas eu le temps de le passer et il n'y a personne, alors autant en profiter.

Alors que je suis en pleine action à aspirer, soudainement, une main tapote mon épaule et me fait sursauter au point que je fasse tomber le manche de l'engin à terre.

—Désolé, je t'ai fait peur, ce n'était pas mon attention.

Sa voix... Qu'est-ce qu'il fabrique dans ma boutique ?

Je prends une grande inspiration et me retourne afin de lui faire face. J'aimerais lui dire de déguerpir, mais mes mots restent coincés dans la gorge tant sa présence me perturbe. Il est là, beau comme un dieu avec sa peau aux éclats dorés avec ce T-shirt noir qui le moule à la perfection. Voyant que je ne me décide pas à entamer la conversation, il fait le premier pas.