Et il y a eu Lui (MxM)

chapitre 7

—Désolé, les garçons ! Aujourd'hui, ça sera sans moi, nous confis Malia, assise sur le divan, une bouillotte sur le ventre.

—Au pire, on peut y aller un autre jour, j'ai encore une semaine de vacances.

—Non, allez-y sans moi ? Ne vous inquiétez pas. Je ne vais pas vous bloquer avec mes problèmes de filles.

—Tu es sûre bébé ? demande Diego.

Elle lui hoche la tête pour affirmer que c'est bon ; puis tend son visage et monsieur beau gosse vient déposer ses lèvres sur les siennes.

Cette vision provoque en moi quelque chose qui me fait quelque chose. Voyant que le baiser s'éternise et me sentant de trop, je décide d'aller mettre les sacs dans le coffre de la voiture. Quelques minutes plus tard, Diego sort et me rejoint d'un pas rapide.

—Finalement, c'est entre mecs que l'on finit.

—Moi ça me va !

—Pareil pour moi !

Après avoir galéré à faire démarrer mon engin, nous nous mettons enfin en route.

—Tu es certain que ton carrosse ne va pas nous lâcher en plein milieu ?

—Mais non, t'inquiète, le rassurai-je en tapotant sur le tableau de bord. Il est plus solide qu'il en a l'air.

A mon avis il va falloir que je l'emmène au garage de papa, afin de faire une révision complète.

Étouffé par ce soleil qui tape fort, j'ouvre la vitre et pose ma main à l'extérieur, caressant l'air et l'autre sur le volant, profitant de ce moment de plénitude.

—Je peux ? demande mon passager en montrant le post radio.

J'hoche la tête, lui faisant comprendre que je suis OK. Au bout de quelques secondes, il trouve une station qui émet du vieux rock.

—C'est pas mal ça ? Non ?

—Carrément !

—J'ai l'impression que nous sommes les Winchesters dans cette ambiance.

—Arrête, cette série c'est ma vie, fis-je.

—Sérieux, c'est la mienne aussi : j'ai fait bouffer tous les épisodes à ta sœur !

—Ah, en effet, elle doit vraiment t'aimer, car moi, je n'ai jamais réussi à lui faire aller au-delà du deuxième épisode, m'exclamai-je.

—C'est parce que tu n'avais pas les bons arguments, c'est tout.

Il m'octroie un clin d'œil et je comprends à quoi il fait illusion. Bordel !

Après quarante minutes de trajet, je bifurque sur une pente gravillonnée qui nous fait descendre au lac. Je sais qu'en empruntant ce chemin, nous serons tranquilles. Mon voisin éteint le son de la radio, si bien que nous entendons plus que le crissement des cailloux sous le pneu de la voiture. Une fois garé, nous récupérons chacun notre sac. Diego s'immobilise pour observer le spectacle qui se déroule sous ses yeux. Et il y a de quoi. Cet endroit est tout bonnement magnifique avec cette étendue d'eau qui serpente au milieu de cette forêt verdoyante. À l'époque quand nous étions petits, chaque été, avec mon père, nous nous y rendons pour pêcher. Être ici, c'est comme mettre une pause dans le temps pour quelques heures. Bon, moi et ma sœur, la seule chose qui nous intéressait, c'était de nous baigner au bord de l'eau. Mais au fil des années, Aaron, Bryan et Tennessee se sont ajoutés et je ne compte même plus le nombre de journées et de fous rire passés ensemble.

—Moi qui viens régulièrement ici, je ne connaissais pas du tout ce passage ; la vue est complètement dingue de ce côté-là, s'extasie-t-il en mettant les mains sur ses hanches.