Chapitre 8

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Aujourd'hui, nous sommes Samedi, dans trois jours, je reprends au café et je constate que ses deux semaines sont passées à une vitesse. On peut dire qu'avec Malia et Diego, nous avons profité de chaque moment en nous baladant dans les alentours avant ma reprise. Nous avons même pratiqué de l'accrobranche, ce qui nous a valu de sacrés fous rires. Une pause que mon subconscient a bien méritée. Mais voilà, plus les jours passent, plus une ombre au tableau vient se dresser et je ne sais pas comment refouler ses pensées qui me submergent. Le docteur Sullivan m'a assuré, lundi, que c'était tout à fait normal, que c'est parce que ça fait un an que je n'ai rien pratiquer, que s'adonner au plaisir solitaire n'est en rien de grave, qu'au contraire, elle trouve ça plutôt rassurant. Oui, je me suis fait la même réflexion après des mois sans avoir éprouver l'envie de me branler, mais quand je caresse mon membre solide, des images de Diego se mettent à danser jouant un film érotique et à chaque fois que je finis de me déverser, un sentiment de honte prend le dessus. Voilà ce qui me pose un problème : on ne parle pas de n'importe qui, on parle du mec de ma petite sœur et ça fait toute la différence. Et puis j'ai l'impression de le trahir et de faire de moi un connard.

Alors oui, j'essaie de me persuader que c'est la conséquence due au manque de sexe. Mais, je me rends compte que mes yeux sont un peu trop vissés sur ce gars ténébreux qui envahit la maison, notamment quand j'ai bu quelques verres. Comme hier soir après que nous avons eu bien siroté, je me suis mis à loucher sur ses lèvres charnues, même beaucoup, comme si elles m'appelaient. Pour dire, je voulais savoir quel goût elles avaient et de mes doigts en dessiner le contour. À ce moment, je suis quasiment sûre qu'il a vu. Oui, je me souviens de son sourire s'étirant et de ses yeux pétillants. Ou je l'ai peut-être imaginée, en même temps je ne sais pas combien j'avais dans le sang.

Assis sur un des transats, j'ouvre les paupières et extirpe mon portable pour envoyer un message à Aaron ; je crois que j'ai besoin de voir mon ami.

De Nathan : Salut ! Dis ça te dis qu'on se capte ce soir à la plage.

Puis je l'enfourne dans ma poche, quand j'entends la baie vitrée s'ouvrir. Je regarde du coin de l'œil, et constate que c'est ma mère qui arrive avec une assiette d'œufs brouillés qu'elle vient déposer entre mes jambes.

—Tiens mange, mon fils !

—Merci Maman, dis-je en me redressant. Tu n'es pas au boulot ?

—Non, j'ai rendez-vous chez le médecin. J'ai laissé Aaron gérer l'ouverture.

—Quoi ! mais qu'est-ce que tu as pour que tu te rendes chez le toubib ?

—Rien de grave, mon grand, je vais faire tout simplement un check-up, tu oublies que je ne suis plus toute jeune.

—N'importe quoi, maman, mais tu me tiens au courant si jamais il y a un truc qui cloche.

—Bien sûr, mon chéri.

—Ah Nathan, renchérit-elle, je vous ai finalement écouté, toi et ton père, j'ai viré Scott. Hier, il est revenu comme si de rien était, mais j'ai bien vu qu'il n'était pas dans son état. Je ne sais pas quelle connerie il avait prise, mais je me suis dit que ça ne devait plus continuer ainsi. Cette décision n'a pas été facile, j'ai eu l'impression de l'abandonner.

—J'imagine que ça a dû te coûter, mais c'était la meilleure chose à faire, maman.

—Vraiment, j'espère, parce que cette nuit, j'en ai fait des cauchemars. Dis, tu crois que tu pourrais aller le voir quand tu auras un moment de libre. Dans le fond, il n'est pas mauvais, il est juste perdu. Une autre main serait-t-elle plus efficace ? la mienne n'a pas marché.

—Maman, tu es sérieuse là ? Je ne joue pas dans le social.

—Nathan Miller, réplique-t-elle d'un ton dur, il n'a personne sur qui compter, contrairement à toi, qui est bien entouré.

Et il y a eu Lui (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant