Et il y a eu Lui (MxM)

chapitre 27

Soyons honnêtes : la situation dans laquelle je me trouve à présent est horrible. On a beau dire que l'on est paré à affronter les problèmes quelle que soit la manière. Pourtant, à cet instant, dans cette cuisine où je me suis réfugié alors que tout le monde m'attend de l'autre côté, je tremble comme pas possible. Alors que ce matin-même, je prétendais être préparé à supporter la colère de ma sœur, cependant, je comprends que je ne suis pas prêt et qu'importe le dénouement de cette conversation, elle va me bousiller d'une façon ou d'une autre.

J'entends ma sœur cracher sa haine envers Diego, alors rapidement, je récupère un verre dans le placard ainsi que la bouteille de bourbon planquée dedans et y verse un fond, histoire de me donner du courage. Je ne peux pas le laisser affronter le problème seul. Je ne suis vraiment qu'un peureux finalement. J'avale d'une traite le liquide d'ambré, pose le verre vide dans l'évier et me dirige en direction du salon d'un pas tremblant.

Arrivée dans la pièce, tous se tournent vers moi, et je peux dire que je n'ai jamais vu un tel regard chez Malia. Il me transperce, mais en même temps elle a de quoi.

- C'est bon. Tu es sorti de ta cachette, Frangin, énonce ma sœur d'un ton sarcastique.

- Bon, on va se détendre maintenant! tonne mon père afin d'essayer d'apaiser l'animosité qui se ressent dans mon salon.

Tout le monde prend place autour de la table, je prends soin de me mettre à côté de Diego sous les billes noires de Damian et Malia. Mon père lui s'est mis au bout comme un chef de table. Délicatement, ma mère pose sa paume sur ma main comme pour me dire que tout ira bien. J'aimerais tellement y croire, mais on sait tous que ça ne sera pas le cas. Est-ce que je suis prêt à accepter cet épilogue ? Diego, quant à lui, frotte son genou contre mien, ce qui me donne le courage nécessaire. J'inspire un bon cou et commence à déblatérer non-stop de comment toute cette histoire a commencé. Et plus j'avance dans mon récit, plus le visage de ma sœur se ternit.

Ça me rend malade.

- Putain, vous vous êtes bien foutu de ma gueule et comme il faut.

- Ma chérie, calme-toi, dit mon père. Ce n'est pas bon pour le bébé.

- Me calmer, comment tu peux me dire cela, alors que tu avais tout deviné. Comment as-tu pu me cacher ça ? Moi, ta fille chérie. Vous me dégoûtez tout autant que vous êtes.

Elle se lève faisant tomber la chaise en arrière.

-Diego, pas la peine de rentrer, je ne veux plus jamais te voir. Tes affaires seront devant ma porte, tu te doutes que tu n'es plus la bienvenue.

Puis, elle claque la porte sans même nous adresser un dernier regard. Paniquée, je la rejoins à l'extérieur alors qu'elle s'apprête à rentrer dans sa voiture.

- Malia attend ! S'il te plaît. Je suis vraiment désolé, crois-moi, j'ai été un vrai connard, mais comme je t'ai dit, ça nous est tombé dessus sans prévenir.

- Sérieusement, comment as-tu pu faire ça à ta propre sœur ? Tu n'avais pas le droit, je l'aimais à l'époque. Maintenant, je comprends mieux pourquoi il m'a quitté subitement, tout s'explique. Bordel, j'ai tellement été si naïve, pleure-t-elle.

Et rien que cette vision ne me donne la nausée.

- Tu comptais m'avouer tout ça quand ?

- C'était prévu, je te le jure, quand j'ai revu Diego, j'ai su que je ne pouvais plus lutter.

- J'ai besoin de rentrer. Je suis tellement rempli de haine, envers toi, envers lui et Papa. Qui d'autre est au courant ?

- Aaron... avouai-je, les larmes prêtes à déborder.