chapitre 12

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À mon réveil, j'ai l'impression d'être dans le coltard, je me frotte les yeux à plusieurs reprises, puis tout me revient en mémoire, ma crise, le fait que j'ai envoyé bouler ma mère et ce baiser. Putain, oui, je n'en reviens pas que j'ai embrassé le gars de ma sœur. Bordel, mais qu'est-ce qui m'est passé par la tête ? Un moment de faiblesse, oui, c'est ça, mais alors pourquoi il ne m'a pas repoussé ? Je remémore le film pendant plusieurs minutes et je dois me rendre à l'évidence que rien ne sera plus pareil. J'ai un peu de mal à savoir comment on va pouvoir se croiser sans être gêné, car je suis sûre que de son côté il ne doit pas être dans un très bon état. Nous sommes deux parfaits connards.

Je me dis que dans trois petites semaines, ils retourneront sur la côte et chacun reprendra sa route. Mais en y réfléchissant, ma sœur risque de le ramener une fois par mois quand elle descendra. Je souffle déjà dépité par la situation, après tout, je pense que l'on peut garder ça pour nous. Putain, il faut absolument que je lui parle ? afin que l'on puisse éclaircir les choses. Hier, j'étais submergé par les émotions et il était là, lui et ses bras, son odeur qui m'embrumait l'esprit. Mais avant, j'ai besoin d'aller me défouler. Je saute du lit et me prépare quatrième en vitesse. En sortant, je croise le regard de ma mère qui m'offre un sourire compatissant. J'ai été un peu fort avec elle.

—Maman, je voulais te dire que je suis désolé pour la façon dont je t'ai répondu.

Elle pose la panière de linge qu'elle a dans les mains, puis vient m'enlacer du haut de son petit mètre soixante.

—Ce n'est rien, mon chéri, on sait tous que la journée d'hier a été compliquée pour toi.

—C'est vrai, mais ce n'était pas une raison de te crier dessus.

Elle frictionne ses paumes le long de mes bras, une façon pour elle de me dire que ce n'est pas grave. J'ai toujours dit que cette femme était la gentillesse incarnée et je le confirme encore aujourd'hui.

—Allez va te défouler, mon grand, tu en as bien besoin.

—Oui !

Après avoir couru comme un forcené pendant une heure, j'arrive chez moi les mollets en feu. Je pense que je suis bon pour une séance d'étirement, sinon je risque de souffrir au travail et comme Aaron est en congé, il faut que j'assure. En parlant de lui, je ne lui ai toujours pas envoyé de message pour m'excuser de l'avoir laissé tomber devant le cimetière.

Alors, je m'assis sur les marches devant la maison, extirpe mon téléphone et appelle mon ami dont je tombe sur sa messagerie, deuxième fois, pareil. Je regarde l'écran et je me dis qu'il doit dormir ou tout simplement, il décide de m'ignorer. Je me gratte le crâne mettant la pagaille dans ma tignasse caramel. Je déteste me prendre la tête avec les gens, et en particulier Aaron. Il est mon pilier, si jamais il lui venait de plus avoir à faire à moi, ma forteresse s'écroulerai.

Après dix minutes d'étirement, une douche rapide, et apprêté, je dévale les escaliers pour aller manger un petit bout. Je commence le service dans vingt-cinq minutes, donc il faut que je me dépêche. Dans la cuisine, mon père est présent, des feuilles étalées partout sur la table fronçant les sourcils. Ça veut dire qu'une chose, c'est l'heure des comptes.

—Salut Papa, dis-je tout bas.

Il lève la tête et m'offre un hochement de tête. OK, il est en colère.

—Tu sais, je me suis excusé auprès de maman et...

—Je sais, elle me l'a dit, me coupe-t-il d'un ton froid, puis vient un silence pesant. J'ai l'impression d'être sur une aire glacière.

- Il est temps que tu te reprennes, Nathan, continue-t-il, car le « vous me faites tous chier » n'est pas passé de mon côté.

Je prends place en face de lui, comprenant qu'il faut que je me rattrape.

Et il y a eu Lui (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant