Chapitre 18- Diego

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Diego, un jour avant le départ.

—Désolé, j'étais...

—Pas avec moi... Ça, je le sais... Et c'est comme ça depuis des jours, s'énerve Malia.

Je le sais très bien.

Assise sur le lit de sa chambre aux murs couleur sable, les jambes croisées, elle me toise d'un air interrogateur. Je sens qu'elle va me poser la fameuse question à laquelle j'ai réussi à échapper depuis des jours.

—Bébé, quelque chose te tracasse ?

—Non ! lui assurai-je sans hésitation.

Mensonge...

—Écoute, je me suis dit que tu m'en parlerais au bout d'un moment, mais je vois que ce n'est pas le cas ; tu es là physiquement, mais l'esprit ailleurs. Donc est-ce que je dois m'inquiéter ? Je veux dire toi et moi.

– Malia, ce n'est pas le moment d'avoir ce genre de conversation.

– Donc il y a bien un truc qui se passe ?

– Peut-être...

– Peut-être ? C'est tout ce que tu as à me donner comme explication. Et qu'est-ce que je dois faire avec cette bribe d'information ? En revanche, quand il s'agit de mon frère, aucun problème, il a le droit de tout savoir.

J'arque un sourcil.

Voilà ! On y est...

—Oh non, Diego, ne fais pas l'étonner ; tu penses que je ne sais pas que tu rejoins Nathan en pleine nuit. Des fois, j'entends des morceaux de vos conversations. C'est incroyable, ça fait des mois que toi et moi sommes en couple et pourtant j'ai l'impression qu'il en sait plus sur ta vie que moi, ta propre copine ! Alors qu'il y a quelques semaines vous étiez encore de simples inconnus. Ça me frustre tellement.

—Malia...

—Je ne te plais plus ? C'est ça ? Je le vois bien, tu refuses que je touche en prétextant des excuses bidon de jour en jour. Si tu ne veux plus de moi, dis-le-moi, ne me laisse pas dans l'ignorance...

—Je t'avoue que je ne comprends pas ce retournement de situation, renchérit-elle. Avant que l'on vienne ici, tout allait bien entre nous. Alors qu'est-ce qui a changé ?

Lui... Mais je ne peux pas te le dire.

—Je suis perdu. Malia, je ne sais plus trop où j'en suis ; ce n'est pas ta faute. Ne te mets pas cette idée dans la tête.

—Alors explique-moi, car je suis en train de me faire des films. Je suis totalement paumé, à la limite, si on passait notre temps à s'engueuler, je comprendrais, mais rien. Alors je voudrais savoir de qui, de quoi. Je t'aime, Diego ... Tu sais que je serais toujours là pour toi.

En finissant sa phrase, elle se met à fondre en larmes. Touché, je la prends dans mes bras pour essayer de lui apporter un peu de réconfort, alors que c'est à cause de moi qu'elle est dans cet état.

Je suis vraiment un bouffon à l'état pur.

Elle cale sa tête dans mon cou et m'embrasse le cou.

- Parle- moi, bébé ! S'il te plait. Me supplie-t-elle.

Mais je ne peux pour l'instant rien dire. Non, rectification, il ne faut jamais qu'elle l'apprenne. Car si elle tenait à être mise au courant, les répercussions seraient irréversibles. Si elle me déteste, je pourrais l'endurer, mais je ne suis pas sûr que Nathan supporte que sa propre sœur le haïsse. Je dois me faire une raison : la possibilité qu'il y ait un Nathan / Diego est un euphémisme. Demain, nous rentrons pour Port Angeles et j'ignore quoi faire. J'ai lu quelque part que les étreintes éphémères nous rappellent que chaque amour, même s'il est transitoire, enrichit nos vies de souvenirs précieux. En repensant à cette phrase, je l'ai tout de suite assimilée à lui.

Et il y a eu Lui (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant