Quand je rentre de chez Aaron vers vingt une heure, je me sens soulagé, Il y a comme un poids sur mes épaules en moins. Je déchausse mes chaussures et les range dans le placard de l'entrée. J'entends des rires qui proviennent du salon et je me dis que tout le monde dit déjà être à table. En effet, quand je me pointe dans la pièce, tout le monde est installé autour de la table en train de manger de la pizza.
—Tiens, on n'attendait plus que toi, mon grand, souris mon père en me tendant une part.
Je suis soulagé de voir que finalement sa colère s'est estompée ou du moins il est très fort pour le cacher. Je prends place à côté de Diego et je ne sais pas si c'est parce que j'ai bu quelques bières chez Aaron ou c'est sa présence à mes côtés mais je sens mon corps me brûler. J'essaye de ne pas affronter son regard qui est dur d'éviter surtout quand il vient poser la paume de sa main sur mes genoux, comme une caresse pour me demander si je me sens bien. Je hoche la tête d'un signe affirmatif et il plonge un morceau de pizza dans sa bouche.
—Aaron va bien ? demande ma mère, ce qui me détourne de ma contemplation.
—Oui, super.
—Alors tout va bien, donne-moi ton verre que je te serve.
Mon père m'envoie un clin d'œil et quand je regarde autour de moi, je me rends bien compte que j'ai de la chance de les avoir, j'ai toujours été bien entouré, c'est une chance que certaines personnes n'ont pas.
Il est grand temps d'avancer.
Moi Nathan Meller
Je suis Vivant
Mais je ne t'oublie pas
Mais je veux vivre.
Après avoir dévalisé les pizzas, je prends congé et monte afin d'aller prendre une bonne douche. Une fois les affaires en main, je les pose sur le lavabo, mais Diego rentre en trombe à l'intérieur de la pièce en prenant soin de fermer derrière lui.
—Il faut que l'on parle d'hier !
Il doit lire mon inquiétude sur mon visage car il renchérit dans la foulé.
—Malia est en bas avec tes parents, ne t'inquiète pas.
J'expire.
—Je comptais en discuter avec toi aussi, mais c'est dur se de trouver un coin dans cette maison sans avoir des oreilles qui traînent, soulignai-je tout bas.
—Écoute Diego, poursuis-je les mains moites, pour ce qui s'est passé sur le pont, j'ai eu un moment de faiblesse. C'est ma faute, tu es le copain de Malia et rien que pour ça j'ai envie de me gifler mentalement. Dans le genre parfait abruti, on peut me donner un oscar.
—Pourtant j'ai répondu à ton baiser.
A ses paroles, je reste pantois.
—Tu sais, dit-il en se rapprochant de moi, depuis que l'on est rentré de cette escapade, je ne fais que penser à ce moment, au point que je n'en ai pas fermé l'œil de la nuit.
—Diego...
—Qué guapa eres. (Tu es tellement beau), susurre-t-il.
—Désolé mais je n'ai pas choisi l'option espagnol à l'époque. Il va me falloir une traduction en louchant sur mes lèvres. D'un coup la pièce me paraît étouffante et ma bouche s'assèche.
—Je crois que je pourrais recommencer cette connerie ! me dit -il en s'approchant de mon corps rester droit comme un piquet, en écrasant son souffle sur mon visage, nos lèvres se frôlent sans se toucher Mon torse se gonfle , j'ai l'impression de suffoquer. Je ferme les paupières deux secondes.
—Non on ne peut pas.
Doucement je le repousse de mes mains.
—Tu vas me dire que ça ne comptait pas.
—Comme je te l'ai exprimé hier, j'étais submergé par les émotions.
Pourtant à l'intérieur de moi, je crie en silence.
Serre moi dans tes bras comme hier
Embrasse- moi
Embrasse- moi longtemps
Avec cette même intensité que sur ce pont
—Nathan, dis plutôt que tu ne veux pas assumer
—Assumer quoi Diego ? c'était une erreur. Maintenant le sujet est clos. Et toi, est-ce que tu culpabilises par rapport Malia ?
—Bien sûr que oui, mais je n'ai rien contrôler.
—Je ne comprends pas explique toi car là je ne te suis pas.
—A la seconde ou je t'ai vu dans cette cuisine, j'ai senti un truc se passer en moi. Au début j'ai refoulé, mais cette journée au lac m'a ouvert les yeux me faisant comprendre que tu me plais. Et c'est bien pour cette raison que je ne t'ai pas rejeté quand tu m'as embrassé.
Il faut qu'il s'éloigne de moi car je sens qu'à tout moment je peux chavirer, oui, je veux de nouveaux goûter ses lèvres, je n'avais jamais touché d'autre que celles de Bryan.
—Va-t'en s'il te plait ! suppliai-je, tout va trop vite, mon cerveau s'embrouille.
—Merdia!
Puis il sort de la pièce d'un pas agressif et quant à moi je me félicite de ne pas avoir craqué. Je me jette de l'eau froide sur le visage, mes mains agrippent le lavabo.
—Bordel, qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je perds les pédales.
Enfin dans ma chambre, l'esprit embrumé malgré la bonne dizaine de minutes passé sous l 'eau froide. Je m'installe sur ma chaise de bureau la faisant pivoter tout repensant à ce que mon père m'a avoué ce matin.
J'avais des rêves...
Et je ne saurais dire ce qui se passe, je mets mon casque aux oreilles, enclenche le premier titre de ma playlist via mon téléphone et me laisse envahir par les premières notes de Calum Scott- Dancing on my own. Puis lentement, j'ouvre mon ordinateur, ouvre une page word et laisse parcourir mes doigts sur le clavier replongeant dans le passé.
—C'est parti, chuchotai-je.
Oui, il est temps d'écrire notre histoire, il est temps pour moi de me libérer. On ne peut pas réécrire le passé mais j'ai décidé de le raconter. Bryan tu ne vis peut-être plus parmi nous mais je vais continuer de te faire exister à travers mes mots et tout le monde connaîtras Bryan Wilson, un jeune homme dont la vie ne lui a pas fait de cadeau, mais où sa présence à illuminer mon chemin. Oui je vais faire pleurer les mots et te faire briller à ma manière.
Ce n'est qu'une histoire simple.
À propos de quelqu'un qui perd quelqu'un ;
C'est ton histoire, un peu de la mienne surement
Nous étions les deux moitiés d'un
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Et il y a eu Lui (MxM)
RomanceDu haut de ses vingt ans, Nathan pensait que Bryan était l'amour de sa vie. Hélas, le destin en a décidé autrement et le lui a pris. Malgré le manque , il continue sa vie routinière dans la petite ville de Forks. Mais sa rencontre avec Diego, le pet...