Plusieurs mois sont écoulés et il a fallu vendre la maison. Nous avons eu l'occasion de la vendre au cousin de papou. Cette maison est une vraie histoire familiale. Papi avait acheté cette maison, il n'y avait rien de fait à part l'étage. C'est une maison qui sort de l'ordinaire puisque le toit tourne sur lui-même. Et oui, chez les Nacho, rien n'est commode. Alors on voulait garder ce lieu dans la famille et grâce à mon cousin nous avons pu le faire.
Le plus dur dans la vente de la maison n'a pas été de la vendre puisqu'on savait qu'elle restait dans la famille. Le plus difficile a été de jeter tous les souvenirs à la poubelle. Jeter des années entières à la poubelle comme si tout cela n'avait pas existé. Il faut tourner la page et celle-ci était la plus compliquée de mon point de vue car c'est laisser tous les souvenirs d'enfance et d'adolescence derrière nous. On ne peut pas tout garder, il faut trier, jeter et vider. Alors je ne sais qu'on ne jette que ce qui est matériel et que les souvenirs restent mais putain que ça fait mal.
J'ai eu beaucoup de moments de larmes et de doutes. Il fallait rouvrir tout le livre, se remémorer les souvenirs un à un. Ce chapitre est très difficile à écrire et je ne suis pas au bout de mes peines. Tout retranscrire c'est rouvrir une plaie qui se referme mais il le faut pour cicatriser complètement j'en ressens le besoin.
Tout a commencé par l'étage. L'étage était notre coin à nous, à Marine et moi. Nous y logions depuis des années. Nous avions nos deux chambres à l'étage et notre salle de jeu au centre de la pièce.
Il a fallu vider tout cet étage. Cette pièce dans laquelle nous avions partagé nos colères, nos peines, notre amour, nos histoires de cœur, nos secrets et nos nombreux fous rires surtout.
Mon oncle, ma tante et moi avons tout trier. Nous avons commencé par la pièce centrale avec tous nos jeux et nos bureaux. Même si nous n'y habitions plus depuis longtemps, tout était resté en place comme nous l'avions laissé avant d'emménager dans nos appartements respectifs. C'était un joyeux bordel, il y en avait de partout. Nous avons tout de même jeté deux camions complets à la déchetterie.
Il a fallu décoller nos posters de Justin Bieber et des One Direction, trier les anciennes affaires scolaires (j'ai gardé quelques trucs pour ma profession et le reste à la poubelle), trier nos jeux de société, les fringues, ... Un bazar de filles quoi.
Le plus difficile c'est de retrouver tous ces petits objets, ces petits cadeaux de nos parents. Se raconter tous les souvenirs vécus avec les moindres objets qui paraissent insignifiants pour certains mais qui pour nous avaient une valeur inestimable.
De tout l'étage, j'ai dû garder trois cartons complets d'objets et de souvenirs, le reste j'ai jeté. Je n'avais pas forcément la place de les garder et à quoi bon ? Garder pour garder ? Garder pour laisser dans une cave ou dans un grenier ? J'avais perdu le plus gros, je me moquais des petites choses sans importance. Alors on a trié sans réfléchir. Il fallait passer à l'action et efficacement.
On a fini par trier cette pièce et on a fini par nos chambres. J'ai dû vider tous mes souvenirs. Enlever les nombreuses photos des copains, enlever des vêtements, enlever mon lit. On a tout retiré. Cette pièce qui avait été si vivante à l'époque, ne ressemblait plus à rien. Cette chambre où mon père avait construit ma table de nuit exprès aux dimensions de la pièce. Qui avait dessiné sur mon volet, le portait d'un des membres des One Direction rien que pour me faire plaisir parce qu'il ne supportait même pas leurs chansons. Tout ça peut paraître ridicule mais c'est si lourd et pesant à vivre. Ce sont des choses que l'on ne souhaite pas lorsqu'on a vingt piges. Après avoir vider les chambres, nous sommes descendus.
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PATUTE, à coeur ouvert
SpiritualFaire le deuil. C'est si complexe et en même temps on le vit tous et toutes. Faire le deuil du décès d'un proche, d'une relation, d'une version de soi-même. C'est au travers de cet ouvrage que je te partage mes doutes, mes questionnements, mes expér...