Faire le deuil. C'est si complexe et en même temps on le vit tous et toutes. Faire le deuil du décès d'un proche, d'une relation, d'une version de soi-même. C'est au travers de cet ouvrage que je te partage mes doutes, mes questionnements, mes expér...
L'expérience de deuil apporte bien plus que le simple fait d'accepter de vivre sans l'autre. Depuis le décès de papou, j'ai vécu, j'ai appris et grandi. Il m'a fallu du temps pour écrire et comprendre tout ce qu'il se passait. Il a fallu du temps pour apprendre à m'écouter et écouter mon corps pour prendre soin de lui. Il a fallu du temps pour comprendre que j'avais besoin de temps pour moi et que je n'étais pas là pour vivre le deuil de tout le monde. Je ne suis pas une héroïne de film et je ne peux pas sauver tout le monde mais c'était primordial de me sauver moi. On peut penser que tout ça est très égoïste mais pour moi c'est une fierté. Je suis fière d'avoir su dire à mes proches que j'avais besoin de temps pour moi, que j'avais besoin d'être seule et de réfléchir à qui j'étais et à ce que je voulais devenir réellement.
Ce que je retiens le plus dans la perte de mon papou c'est le fait de m'avoir fait ouvrir les yeux sur la relation que j'entretiens avec les hommes ou avec les gens en général. J'ai toujours été très gentille, j'ai toujours pardonné le mal, les trahisons, les tromperies et maintenant je ne veux plus de tout ça. Je veux être heureuse et je sais que je le mérite. J'ai perdu un bout de moi en perdant papa et j'ai tellement souffert que je sais que je suis maintenant armée pour affronter n'importe quelle épreuve de la vie. Je ne laisserai plus les autres guider mes choix ou m'attacher au regard que les autres peuvent poser sur moi. On a qu'une vie et elle est si courte que je dois en profiter pour faire le tour du monde, fonder ma propre famille, être une super enseignante. Je ne veux plus me pourrir la vie pour des gens qui ne méritent pas ce que j'ai à donner, ni me pourrir l'esprit pour des choses futiles.
Écrire ce livre me permet de me retrouver enfin. Une partie de la Sam d'avant était partie en même temps que papou et j'avais envie de la retrouver. Retrouver la Sam qui aime, qui donne, qui rayonne. Je ne veux plus être une Sam pleine de vices, d'insécurité et de tristesse enfouie. C'est terminé. Samantha, la vraie, est revenue lorsqu'elle a commencé à poser les mots sur le papier. Lorsqu'elle a osé dire tout ce qu'elle avait vécu et ressenti ces dernières années.
Et je peux vous dire que ça fait un bien fou !
Je suis heureuse d'avoir partagé tous ces moments très intimes avec toi et de m'être avouée à moi-même bien des choses. Parfois les réponses ne sont pas si enfouies que ça, il suffit de trouver du temps pour soi, se poser les bonnes questions et réfléchir à ce que l'on souhaite vraiment et qui on veut devenir. Moi j'ai trouvé. Les jours ne sont pas toujours beaux mais j'apprécie ma propre personne, j'apprécie être seule. J'apprends à mettre des mots sur les choses qui ne vont pas. Et je remercie mes proches qui ont été là et qui savent être à l'écoute ou prendre leurs distances selon mes besoins. Entourez-vous de personnes qui vous veulent du bien, qui vous comprennent, qui vous élèvent. C'est la recette pour glow-up. J'ai la chance d'avoir ma petite Claire avec moi. On a parfois des conversations qui durent des heures où l'on parle de ce que nous voulons vraiment et de notre évolution au fil des années. J'aime ces conversations où l'on refait le monde et où l'on peut discuter de tout. J'aime pouvoir échanger sur nos idées diamétralement opposées et pourtant on arrive toujours à comprendre l'autre. L'écoute. Soyez entourés de gens qui vous écoutent et pas seulement qui vous entendent c'est essentiel dans la construction de soi. On grandit seul mais on évolue grandement grâce à certaines rencontres.
Pour faire le bilan de tout ce récit : je retiens une chose. J'aime mes proches. Je les aime du fond du cœur. Et même si mon récit montre mon point de vue et que je suis passée par bien des épreuves difficiles. Je ne suis la sauveuse de personne. J'ai essayé de rendre ces expériences moins difficiles. J'ai tenté de les protéger au maximum. Mais, eux, ma famille, Claire, certains hommes, mes élèves, eux m'ont sauvé la vie. Chacune des personnes citées dans ce livre ont joué un rôle dans ma guérison, dans ma façon de grandir. Je vous remercie d'avoir été là, et peu importe à quelle échelle vous avez participé, vous avez été là à un moment dans ma vie qui a été compliqué. Alors merci, merci d'être vous et merci la vie de vous avoir mis sur mon chemin lorsque j'en avais le plus besoin.
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