Chapitre 24

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Jeux de séduction

La nuit était tombée sur Londres, enveloppant la ville dans son manteau d'obscurité. Les lumières tamisées des lampadaires projetaient des ombres vacillantes sur les pavés, créant une atmosphère presque irréelle. Sherlock marchait d'un pas vif à travers les rues, perdu dans ses pensées. Le silence nocturne était apaisant, mais son esprit, lui, ne connaissait jamais de répit.

Il n'avait pas prévu de la revoir ce soir, mais le destin, ou peut-être quelque chose d'autre, en avait décidé autrement. Alors qu'il tournait au coin d'une rue, il l'aperçut. Émilie, marchant lentement, absorbée dans ses pensées, semblait elle aussi chercher un semblant de tranquillité dans la solitude de la nuit. Il ralentit instinctivement, observant ses mouvements avec une précision presque scientifique.

Elle avait cette allure énigmatique qui le fascinait tant. Ses traits fins, son expression mystérieuse, et ce regard perçant qui semblait voir au-delà des apparences, tout chez elle dégageait une aura de mystère et de charisme. Elle n'était pas dictée par les normes traditionnelles de beauté, mais quelque chose chez elle captait l'attention de Sherlock comme peu d'autres le faisaient. Elle était élégante, sophistiquée, avec une forte présence intellectuelle et un charme subtil, tout ce qui intriguait le détective.

Sans qu'elle ne le remarque, il continua de l'observer, ses yeux glissant sur ses mouvements gracieux, sa posture assurée. Puis, comme si elle avait senti sa présence, Émilie tourna la tête et leurs regards se croisèrent. Elle s'arrêta, surprise de le voir là, mais son expression se transforma rapidement en un léger sourire, teinté de malice.

— Sherlock... Quelle coïncidence, dit-elle, sa voix douce brisant le silence de la nuit.

— Coïncidence, en effet, répondit Sherlock d'un ton neutre, mais l'étincelle dans ses yeux trahissait son intérêt. Vous cherchez quelque chose, Émilie ?

Elle haussa légèrement les épaules.
— Peut-être une réponse. Ou une question. Je ne suis pas encore sûre. Elle s'approcha lentement de lui, ses pas résonnant faiblement sur les pavés. Et vous ? Que faites-vous ici à cette heure ?

Sherlock esquissa un sourire.
— Je réfléchissais.

— À quoi donc ? demanda-t-elle en le fixant avec une intensité qui aurait pu déstabiliser n'importe qui d'autre.

Sherlock, cependant, resta impassible.
— À beaucoup de choses. À rien en particulier.

Émilie s'arrêta juste devant lui, si près qu'ils auraient pu se frôler. Il sentait la chaleur émanant d'elle, cette présence tangible qui rendait l'atmosphère encore plus électrique.
— Sherlock, ce n'est pas possible de penser à rien, n'est-ce pas ? demanda-t-elle doucement, une ombre d'inquiétude passant dans ses yeux. Moi, je pense tout le temps. Et vous aussi, je le sais. Alors... à quoi pensez-vous réellement ?

Il la regarda, captivé par la manière dont elle pouvait lire en lui, même si elle n'avait pas toutes les informations.
— Peut-être que je pense à vous, finit-il par admettre, son ton trahissant une infime nuance d'émotion.

Émilie eut un petit rire, à mi-chemin entre la surprise et la curiosité.
— Et qu'avez-vous déduit alors ?

— Vous êtes une énigme, Émilie, répondit Sherlock, plongeant son regard dans le sien. Une énigme que je n'ai pas encore complètement résolue.

Elle le regarda avec une expression mi-satisfaite, mi-amusée.
— Les énigmes vous fascinent, Sherlock. Peut-être que vous ne voulez pas me résoudre. Peut-être que vous aimez juste le mystère.

Sherlock resta silencieux un instant, étudiant chaque nuance de son visage, chaque micro-expression qui pouvait trahir ses pensées.
— Peut-être, concéda-t-il finalement. Mais je finis toujours par résoudre les énigmes.

Une colocataire improbableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant