Liens Tissés
Le soleil d'hiver peinait à percer à travers les nuages épais, projetant une lumière douce et tamisée sur les rues de Londres. Les mois avaient passé depuis la disparition de Sherlock, et bien que la douleur de sa perte restât présente, elle s'était adoucie, se transformant en une mélancolie discrète qui enveloppait ceux qui l'avaient connu. Pour Émilie et John, la vie avait repris son cours, mais elle avait pris une teinte différente, plus sereine, teintée de complicité et de respect mutuel.
Émilie, assise dans le salon de Baker Street, feuilletait distraitement un livre, ses pensées vagabondant vers les moments passés. L'absence de Sherlock se faisait sentir dans chaque coin de la pièce, mais John avait trouvé une manière douce et apaisante de combler ce vide. Son humanité, sa chaleur, et sa capacité à être à l'écoute avaient créé un espace sûr où Émilie pouvait se retrouver.
John entra dans la pièce, un sourire aux lèvres, portant deux tasses de thé fumant.
— J'ai préparé du thé. Le même que celui que tu apprécies, dit-il doucement en tendant une tasse à Émilie.Elle leva les yeux, acceptant la tasse avec gratitude.
— Merci, John. Elle prit une gorgée, savourant la chaleur réconfortante du breuvage. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Tu as été... Elle chercha ses mots, hésitant, mais le regard bienveillant de John l'encouragea à continuer. Tu as été comme un roc pour moi. Un pilier.John s'installa dans le fauteuil en face d'elle, ses yeux bleus se posant sur elle avec une douceur paternelle.
— Tu n'es pas seule, Émilie. Sherlock était mon ami, mon meilleur ami, et toi, tu fais partie de cette famille que nous avons construite ensemble.Les mots de John résonnèrent profondément en elle. Depuis la disparition de son père, Émilie avait rarement ressenti ce sentiment de protection, cette présence rassurante qui la faisait se sentir en sécurité. Avec John, elle avait retrouvé cette sensation, cet écho d'une figure paternelle qui la réchauffait de l'intérieur.
— Tu me rappels tellement mon père, avoua-t-elle, sa voix tremblant légèrement. Il était un homme bon, patient, toujours prêt à écouter, à soutenir. Tu as la même aura, John.
John, touché par ses paroles, posa sa tasse sur la table basse et se pencha légèrement en avant, son regard se faisant plus intense.
— Je suis honoré que tu penses cela, Émilie. Et sache que je suis là pour toi, quoi qu'il arrive. Nous avons traversé beaucoup de choses ensemble, et je ne te laisserai pas affronter tout cela seule.Un silence confortable s'installa entre eux, où les mots n'étaient plus nécessaires. Ils savaient qu'ils pouvaient compter l'un sur l'autre, que cette nouvelle complicité née de la douleur partagée les unissait plus que jamais.
Quelques jours plus tard, alors qu'ils sortaient de l'hôpital où travail Émilie, John proposa d'aller dîner chez un de ses amis.
— Mary sera là aussi, dit-il en se tournant vers Émilie avec un sourire. J'aimerais que tu la rencontres. Je suis sûr que vous vous entendrez bien.Émilie acquiesça, curieuse de rencontrer cette femme dont John parlait souvent avec une affection visible. Lorsqu'ils arrivèrent au restaurant, elle fut immédiatement frappée par l'énergie positive que Mary dégageait. Ses cheveux blonds ondulés encadraient un visage chaleureux, et ses yeux pétillants reflétaient une intelligence vive et une bonté naturelle.
— Mary, voici Émilie, dit John en faisant les présentations. Émilie, voici Mary.
Mary s'avança pour serrer la main d'Émilie, mais avant qu'elle ne puisse le faire, Émilie l'attira dans une étreinte spontanée, surprise elle-même par ce geste.
— J'ai tellement entendu parler de vous, dit Émilie avec un sourire.Mary rit doucement, une lueur malicieuse dans les yeux.
— Et moi donc ! John ne tarit pas d'éloges sur vous. Je suis ravie de vous rencontrer enfin.Le dîner se déroula dans une ambiance détendue et joyeuse, ponctué de rires et de conversations profondes. Mary et Émilie se découvrirent de nombreux points communs, une sensibilité similaire aux choses de la vie, et un intérêt commun pour la psychologie et l'histoire. Leur conversation s'orienta vers des sujets variés, passant des anecdotes amusantes de John à des réflexions plus sérieuses sur la vie, la perte et l'amour.
À la fin du repas, alors qu'ils marchaient ensemble dans les rues calmes de Londres, Émilie se sentit plus légère, comme si un poids invisible avait été levé de ses épaules. John marchait à côté d'elle, sa présence solide et réconfortante, tandis que Mary, de l'autre côté, apportait une chaleur humaine et une joie de vivre qui complétait parfaitement leur trio.
— Je suis contente que vous vous entendiez si bien, dit John avec un sourire satisfait. J'avais un bon pressentiment.
Mary prit le bras d'Émilie avec complicité.
— Nous allons être de grandes amies, c'est certain.Émilie sourit, reconnaissante d'avoir trouvé une nouvelle alliée, une nouvelle amie dans ce monde incertain. Et alors qu'ils continuaient de marcher, Émilie sentit que, malgré toutes les épreuves qu'ils avaient traversées, il y avait encore de la lumière, encore de la beauté à trouver dans les relations humaines, dans ces liens tissés au fil du temps, qui les aidaient à avancer, ensemble.
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Une colocataire improbable
FanficDans les ruelles sombres de Londres, où chaque ombre cache un secret, Sherlock Holmes se trouve face à un ennemi à la hauteur de son intellect : le redoutable Moriarty. Alors que les complots se multiplient et que les preuves se retournent contre lu...