Chapitre 21

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L'énigme d'Irene Adler et la mission royale

Londres s'éveillait doucement sous un ciel de plomb, la lumière blafarde de l'aube se mêlant à la brume épaisse qui enveloppait les rues pavées. Sherlock Holmes traversait la ville à grands pas, le manteau battant contre ses jambes, indifférent au froid mordant. Derrière lui, John Watson suivait à la hâte, ajustant son écharpe, tandis qu'Émilie marchait à leurs côtés, observant chaque détail, chaque mouvement, comme pour en extraire une vérité cachée.

— Mycroft n'a pas donné beaucoup de détails, fit remarquer John, un brin d'agacement dans la voix. Juste un rendez-vous au Diogène Club et une mission « de la plus haute importance ». On pourrait penser qu'il se moque de nous. 

Sherlock esquissa un sourire énigmatique, les yeux rivés sur la route.
— Mycroft ne se moque jamais, John. Pas sans raison, en tout cas. 

Émilie, quant à elle, gardait le silence, absorbée dans ses pensées. Elle savait que chaque mission confiée par Mycroft Holmes était délicate, souvent dangereuse. Pourtant, ce n'était pas la menace en elle-même qui l'inquiétait. C'était l'inconnu, cette ombre qui planait au-dessus de chaque mission liée aux Holmes.

En entrant dans le Diogène Club, un calme imposant les enveloppa. Mycroft était déjà installé dans un fauteuil de cuir, l'air impassible, comme s'il avait attendu toute sa vie pour cet instant précis. Il leva à peine les yeux en les voyant entrer.

— Ah, Sherlock, John... Mademoiselle Dubois, dit-il en guise de salut, sa voix douce mais autoritaire. Asseyez-vous, nous avons beaucoup à discuter. 

Sherlock s'assit, croisant les jambes avec élégance.
— J'imagine que cette mission de la « plus haute importance » est en réalité une affaire privée pour la famille royale. 

Mycroft ne sourit pas, mais un léger plissement de ses lèvres suggérait qu'il était satisfait de l'acuité de son frère.
— Tu as raison. Il s'agit de la famille royale, plus précisément d'une personne en particulier qui a eu le malheur de tomber sous le charme de la mauvaise femme. 

— La mauvaise femme ? Émilie intervint pour la première fois, son ton calme, mais attentif. Quel type de menace représente-t-elle ? 

Mycroft se tourna vers elle, l'évaluant avec son regard perçant.
— Irene Adler. Une femme d'une intelligence rare, capable de manipuler les plus puissants. Elle a en sa possession quelque chose qui pourrait mettre en péril la réputation de la Couronne. 

Sherlock haussa un sourcil, visiblement intéressé.
— Et tu veux que je récupère ce « quelque chose » sans attirer l'attention. 

— Exactement, confirma Mycroft. Cependant, Irene Adler n'est pas une adversaire ordinaire. Elle est rusée, imprévisible. Et Moriarty...
Il laissa le silence remplir la pièce un instant. Moriarty pourrait bien être impliqué, bien que cela reste à confirmer. 

Le nom de Moriarty fit naître une tension palpable dans la pièce. Émilie sentit un frisson lui parcourir l'échine. Depuis qu'elle avait rejoint Sherlock et John, elle avait entendu parler de cet homme comme d'un spectre, une menace omniprésente, toujours en arrière-plan. Elle avait commencé à rassembler des informations sur lui, essayant de percer son esprit complexe. Ce n'était pas seulement un criminel, c'était un philosophe de la destruction, un artiste du chaos.

— Moriarty... répéta Sherlock, les yeux se plissant de concentration. Si c'est lui qui tire les ficelles, alors ce n'est pas seulement la réputation de la Couronne qui est en jeu, mais bien plus. 

Émilie acquiesça lentement, absorbée par ses propres réflexions.
— Adler est peut-être le pion, mais elle a une intelligence qui dépasse de loin celle de la majorité des gens. Si Moriarty la manipule, cela signifie qu'elle est suffisamment compétente pour jouer ce jeu dangereux. Cela la rend d'autant plus précieuse pour lui. 

Une colocataire improbableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant