Chapitre 13

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Léon.

J'étais fin prêt. C'était mon tour. Il fallait que je gagne cette course. De toute façon, je savais que je pouvais le faire. Je battais tout le temps mes collègues haut la main en Arizona.

Mon coach me fit encore une tappe dans le dos.
Et de son français très médiocre, il me dit :

- Merde.

- Merci, je lui répondit.

J'avais encore mon k-way ou plutôt ma doudoune pour rester encore chaud de l'entraînement et je me dirigea vers le public. La foule était enragée. Putain qu'est ce que c'est bon d'entendre ça. Ça remonte le moral comme pas possible.

Florent me fit une accolade pour me signifier du courage, puis ce fut au tour de Raphaël, puis Grousset. Lui, il commençait vraiment à me casser les couilles sans vouloir paraître vulgaire. Il jouait avec tout le monde ce gros hypocrite. Enfin, surtout avec Sirena. Et ça, je ne pouvais pas le supporter. Je lui serra juste la main, histoire de dire.

Il était temps. J'enlevais mon manteau, et m'installait sur mon plot-plongeoir. Je tournais une dernière fois la tête à ma droite. Et je pu apercevoir ma famille et Sirena. Elle avait une expression inquiète, mais lorsque nos regards se croisèrent, elle me fit un sourire. Timide, mais sincère.

Et top, c'était parti. Je fis de mon mieux. Jusqu'à ce que les clochettes indiquent le dernier tour. Je ne pensais à rien, juste je fonçais. Du mieux de ce que je pouvais. De toute façon, nager était la seule chose que je savais faire de mieux. Et hop, je touchais le mur. Je remonta à la surface et regarda le tableau des scores. La foule française était hors d'elle. Ça y est je l'avais fait.

Je leva mon poing vers le ciel et la foule hurlait de plus belle. C'était tellement satisfaisant. Mon coach me fit une accolade.

- OK, commença-t-il en anglais. Maintenant il faut que tu reste absolument concentré. Il faut que tu fasse de ton mieux pour la prochaine course, elle se trouve dans moins de deux heures. Je t'ai réservé une petite salle rien que pour toi, sans aucune distraction. Il serait mieux que tu n'ailles pas voir tes proches maintenant.

J'écoutais ses indications, et ne put donc pas voir mes proches. A la place, j'avais le droit à une petite salle. Et j'eu aussi le droit à seulement dix minutes de téléphone. Ce mode de préparation psychologique me faisait extrêmement rire.

Mais, en seulement dix minutes. Je n'eu même pas le temps de faire le tour de deux applications. Voilà que je m'ennuyais déjà. Il fallait rester concentré. Il faisait une température agréable dans cette pièce. J'étais encore en maillot. Mais il était sec. Je me mis sur le sorte de petit canapé et ferma les yeux.

Je pensais à Sirena. J'avais envie de la voir. J'avais envie de sentir son odeur, son parfum. De vanille. J'avais envie d'entendre sa voix.
Pourquoi je pensais autant à elle ? Elle occupait mes pensées. Jours et nuits. Mon cœur palpitait quand elle était prêt. Pourquoi. Est ce que j'avais des sentiments ? Impossible. Pourtant le corps ne ment pas. Je n'ose le croire. Alors que je pensais à ma sirène, une porte s'ouvrit. C'est louche, personne n'est censé venir me déranger, serait ce les bénévoles ?

Mais mon cœur battait encore plus vite quand j'aperçu une crinière blonde. Je me leva d'un bon. Elle hésita à rentrer. Je lui fis signe que c'était bon et elle referma la porte derrière elle.

- Je crois que je n'ai pas le droit d'être ici, me dit elle.

- Je suis content de te voir.

- Bravo champion, dit-elle en s'approchant de moi.

Elle posa ses deux mains sur mon torse nu. Ce geste m'apportent du réconfort.

- Je suis sensé me concentrer, je lui chuchotais.

- Je ferais mieux de partir, me dit-elle.

- Sans d'offencer, peut-être oui. Avec toi dans les parages je vais dérailler.

Elle rigola puis sortait aussitôt. Je me permettait de regarder encore une fois son dos nu qui quittait la pièce.

Je me reconcentra.





Il était temps.

Je sortais après avoir fait quelques échauffements. Il fallait maintenant que j'aille dans mon couloir de course.

Je jetta une dernière fois Sirena qui me donnait du courage en me faisant un signe avec ses deux mains liées.

J'avais l'impression d'être un dauphin dans l'eau, j'allais tellement vite. La course ne dura qu'un instant. Et quand je relevais la tête, le présentateur hurlait.

- DEUX MEDAILLES D'OR EN MOINS DE DEUX HEURES, CEST UN RECCORD IL L'A FAIT.

Je sautais hors de l'eau, ça y est, j'étais champion d'or. Je l'avais fait. J'avais réussi. Je courrais. Je courrais partout. Mon coach me pris dans mes bras, Florent aussi. Il était fier de moi et j'étais tellement longtemps.

- La relève est prise mon fils, il me dit.

Je lui fis un câlin. On se comprenait.

Je courus jusqu'à ma famille et pris mon frère dans mes bras. Ma famille aussi était fière. J'étais le plus heureux. Je me trouvait à à peut près dix mètres de Sirena.

Et j'oublia.

J'oubliais toute notre histoire et me mit à courir.

Elle aussi. Et quand nous sommes assez proches, elle sauta dans mes bras. Je la portait, elle avait les jambes autour de mon bassin. Je la tournais et la fit tourner. Sa tête était nichée dans mon cou. Je lui fis un bisous sur la joue et elle releva sa tête tout sourire.

Je la reposa sur la tête, elle avait des gouttes sur les joues à cause de mes cheveux mouillés. Je lui passa mon pouce dessus.
On était proche. On était dans un cocon à nous. Mais ce cocon explosa très vite quand la foule criait plus vite à cause de notre proximité. Nous nous ecartions l'un de l'autre et je fila aux vestiaires.

En sortant, des gens demandaient des photos avec moi.

Mes proches étaient là.

- Papa, maman, désolé mais ce soir je vais sortir en boîte pour fêter ça.

Ils n'étaient pas déçus, il voulaient mon bonheur. En effet, ce soir avec d'autres nageurs on avaient décidés de sortir.

- Je viens avec vous.

La voix derrière nous retentir dans mon cœur. Je pouvais la reconnaître entre mille.

Sirena en boîte avec moi ? Un rêve devenu réalité.

Cette soirée s'annonçait folle.
Et elle allait l'être.

Le prince et la sirène - Léon Marchand Où les histoires vivent. Découvrez maintenant