La véritable aventure commence là où s’arrête la sécurité.
André Gide10 ans plus tard...
Zia
La ville n°16 de Homans n'était pas différente des autres cités poussiéreuses qui émergeaient ici et là des ruines de l'ancien monde. Les bâtiments, aux façades décrépites, semblaient se battre pour rester debout, tandis que la végétation essayait de reprendre ses droits sur ce qu'il restait de la civilisation humaine. Dans une petite maison en bordure de la ville, vivait une adolescente de quinze ans nommée Zia Milton, avec sa famille. La pauvreté, chez eux, n'était pas une passade, mais une constante, une toile de fond qui dictait chaque instant de leur existence.
Zia était une fille déterminée, marquée par des années de privation, mais qui n'avait jamais laissé la dureté de sa vie éteindre l'étincelle d'espoir qui brillait dans ses yeux. Son père, un homme autrefois vigoureux, avait vu trop d'amis, de voisins, de proches partir pour La Course des Étoiles et ne jamais revenir. Il avait juré que ses enfants ne connaîtraient jamais ce sort, leur interdisant catégoriquement de s'approcher de cet événement meurtrier. Chaque année, lorsqu'approchait le temps des inscriptions, il répétait son avertissement.
La Courses des Étoiles n'était pas une simple compétition. C'était une épreuve impitoyable qui exigeait de traverser des paysages torturés, recouverts de pièges mortels et peuplés de créatures qu'aucun être humain ne devrait affronter. Les participants devaient résoudre des énigmes complexes, survivre à des dangers innombrables, le tout pour atteindre la légendaire Cité des Étoiles Perdues, où il était dit qu'un seul et unique souhait pouvait être exaucé. Mais ce souhait avait un prix, un prix que peu étaient prêts à payer, et encore moins à encaisser.
Pourtant, Zia en avait assez. Assez de cette vie où elle ne mangeait qu'une seule fois par jour, où ses rêves de meilleur avenir étaient étouffés par la misère quotidienne. Elle en avait assez de voir sa famille s'éteindre à petit feu, sans espoir de jours meilleurs. Le jour des inscriptions était enfin arrivé, et elle avait pris sa décision : elle participerait à la Course. Elle n'avait pas dit un mot à sa famille, sachant très bien qu'ils s'y opposeraient. Aujourd'hui, elle ne se contenterait pas d'obéir aveuglément aux ordres de son père. Aujourd'hui, elle prendrait son destin en main.
En silence, elle se prépara. Elle enfila une robe simple, usée mais propre, et coiffa ses cheveux en un chignon bas, un style pratique qui lui permettrait de courir sans être gênée. Elle savait que son apparence n'était pas celle d'une guerrière, mais elle s'en fichait. Ce qui comptait, c'était sa volonté, sa détermination.
Alors qu'elle s'apprêtait à sortir, son frère aîné, Zach, l'intercepta dans le couloir de leur maison.
- Où tu vas ? demanda-t-il, ses yeux scrutant les siens avec suspicion.
- Voir mon amie, répondit-elle sèchement, détournant le regard pour éviter de trahir ses véritables intentions.
Zach fronça les sourcils, sentant que quelque chose ne tournait pas rond, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Zia s'éclipsa rapidement, disparaissant dans les rues de la ville.
***
Elle marcha d'un pas rapide vers la mairie, ses pensées tourbillonnant. Le marché était bondé, comme d'habitude, les étals débordant de marchandises aussi rares que précieuses, vendues à des prix exorbitants. Zia traversa la foule, évitant les regards curieux, se concentrant sur sa mission. Lorsqu'elle arriva devant le grand bâtiment, elle s'arrêta net en voyant une silhouette familière sortir de la mairie. Jessica, son ancienne meilleure amie, descendait les marches avec l'élégance froide qui l'avait toujours caractérisée. Le vent jouait avec ses cheveux bruns, et même après tout ce temps, Zia reconnaissait sans peine l'arrogance qui se lisait dans chacun de ses gestes.
Zia se recroquevilla instinctivement derrière un buisson, son cœur battant la chamade. Jessica et elle avaient été inséparables autrefois, mais les circonstances les avaient éloignées. La jalousie, les trahisons non dites, et les non-dits avaient fini par creuser un fossé entre elles. Désormais, elles n'étaient plus que des étrangères, des rivales, chacune vivant dans son propre univers. Heureusement, Jessica ne la vit pas et continua son chemin, laissant Zia dans l'ombre, soulagée.
Une fois sûre que Jessica était loin, Zia entra dans la mairie. La grandeur du lieu la frappa immédiatement. Les murs étaient recouverts de marbre lisse, et de magnifiques moulures dorées ornaient le plafond, rappelant la gloire passée d'un monde révolu. Le contraste entre ce luxe décadent et la pauvreté extérieure était saisissant, presque insultant. Zia sentit un nœud se former dans son estomac. Elle n'avait rien à faire ici, parmi ces symboles de richesse qu'elle n'avait jamais connus.
Elle s'approcha néanmoins du bureau en bois massif au centre de la salle. Une femme aux cheveux blonds impeccablement coiffés, assise derrière le bureau, leva les yeux vers elle. Sa beauté était frappante, presque irréelle, et Zia se sentit subitement honteuse de sa propre apparence, de sa robe simple et de ses cheveux indisciplinés.
- Bonjour. Prénom, nom et âge, s'il vous plaît, dit la femme d'une voix glaciale, comme si elle avait déjà prononcé cette phrase des centaines de fois aujourd'hui.
- Je... je m'appelle Zia Milton et j'ai 15 ans, répondit-elle d'une voix tremblante, essayant de dissimuler sa nervosité.
La femme hocha la tête sans montrer la moindre émotion. Elle sortit un formulaire d'inscription et le plaça devant Zia.
- Très bien. Signez ici pour donner votre consentement à tous les dangers potentiels que comporte la Course des Étoiles.
Zia saisit le stylo, ses mains tremblant légèrement, et signa le papier. Chaque coup de stylo lui semblait irréversible, comme si elle scellait son propre destin. Une fois le formulaire rempli, elle resta plantée là, devant la femme, sentant le poids de ce qu'elle venait de faire.
La femme leva un sourcil, légèrement amusée par la nervosité de Zia, mais n'en montra rien.
- Merci. Vous pouvez partir. Rendez-vous le 5 juin pour le début de la cérémonie. Je vous souhaite de tout cœur d'être choisie pour cette course. Bonne chance.
Zia hocha la tête, murmurant un remerciement avant de quitter précipitamment la salle. En sortant, elle poussa un profond soupir, sentant un mélange d'excitation et de peur l'envahir. Elle avait franchi le premier obstacle. Bien sûr qu'elle voulait être choisie pour la course ! Plus que tout, elle voulait gagner, trouver la Cité des Étoiles Perdues et offrir un avenir meilleur à sa famille. Mais elle savait aussi que, dès cet instant, elle ne pourrait plus revenir en arrière.
Alors qu'elle s'éloignait de la mairie, ses pensées se tournèrent vers ce qui l'attendait. La course serait impitoyable. Elle le savait. Mais si elle voulait changer son destin, elle n'avait pas le choix. Le temps des regrets viendrait plus tard, peut-être, mais pour l'instant, elle se concentrait sur un seul objectif : survivre, et atteindre la Cité des Étoiles Perdues, coûte que coûte.
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Coucou, voici le premier chapitre qui je vous l'accorde est un peu long. Le second chapitre arrive vite ! Promis.
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La Cité des Étoiles Perdues
Science FictionDans un futur lointain, des adolescents vivent dans une société post-apocalyptique où les ressources sont rares. Pour survivre, ils doivent participer à une compétition annuelle impitoyable appelée "La Course des Étoiles". Les participants doivent t...