11/La forêt murmurante

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Le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité de la vaincre.
Nelson Mandela

Zia

Le jour venait à peine de se lever lorsque Zia ouvrit les yeux. Les premières lueurs de l'aube perçaient à travers les branches denses de la forêt, projetant des ombres dansantes sur le sol. Elle s'étira doucement, se sentant un peu plus reposée après la nuit agitée qu'elle avait passée.

Le rêve de la nuit précédente restait gravé dans son esprit : cette cité de lumière et les sphères qui l'entouraient. Mais ce n'était pas seulement un rêve. C'était un avertissement, un rappel que leur quête ne serait pas aussi simple que d'atteindre un lieu mythique. Il y avait quelque chose de plus profond, de plus ancien qui les guidait, ou peut-être même les manipulait.

Zia se redressa, observant Giulian et Iris qui dormaient encore, leurs respirations lentes et régulières brisant le silence oppressant de la forêt. Elle se leva doucement, s'éloignant un peu pour réfléchir en paix. Ses pieds foulèrent le sol tapissé de feuilles mortes, produisant un léger bruissement à chaque pas.

Pourquoi cette sphère est-elle si importante ? se demanda-t-elle. Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un lien inexplicable avec cet objet, comme si sa destinée était d'une manière ou d'une autre liée à ce qu'il représentait.

Elle s'approcha d'un grand chêne dont l'écorce rugueuse semblait avoir vécu des siècles d'histoires. Zia posa sa main sur le tronc, cherchant un certain réconfort dans la stabilité de l'arbre. Tout autour d'elle, les arbres murmuraient entre eux, comme s'ils partageaient des secrets que seuls eux pouvaient comprendre.

- Zia, tu es déjà réveillée ?

La voix de Giulian la fit sursauter. Elle se retourna pour le voir s'approcher, les cheveux en bataille, les yeux encore lourds de sommeil. Il s'arrêta à quelques pas d'elle, son regard scrutant son visage.

- Je n'arrivais plus à dormir, répondit-elle en soupirant. Il y a tellement de choses qui se bousculent dans ma tête. Cette forêt, cette course, et surtout... cette sphère.

Giulian hocha la tête en silence, comprenant ce qu'elle ressentait. Lui aussi avait du mal à faire face à l'incertitude qui les entourait. Mais il savait qu'ils ne pouvaient pas se permettre de faiblir maintenant.

- Je sais, moi aussi ça me préoccupe, dit-il après un moment. Mais peut-être que c'est justement ce qu'ils veulent. Que nous soyons désorientés, perdus. Si nous voulons survivre et trouver la Cité, nous devons rester concentrés.

Zia regarda Giulian, se demandant comment il parvenait à garder son calme alors que tout semblait s'effondrer autour d'eux. Elle ne put s'empêcher de se demander ce qui le motivait vraiment dans cette course. Était-ce simplement le souhait qu'on promettait aux vainqueurs, ou y avait-il quelque chose de plus personnel ?

- Pourquoi est-ce que tu veux tant participer à cette course ? demanda-t-elle soudain, la question qu'elle n'avait jamais osé poser franchissant finalement ses lèvres.

Giulian sembla surpris par sa question. Il baissa les yeux, comme s'il hésitait à répondre. Mais après un instant, il releva la tête et la regarda droit dans les yeux.

- C'est pour ma famille, dit-il doucement. Depuis que je suis tout petit, on m'a raconté des histoires sur la Cité. Mes parents ont toujours cru que ce lieu pouvait nous offrir une nouvelle chance, une vie meilleure. Mais au fond, je crois que c'est pour Lola. Elle est encore si jeune... elle mérite un avenir meilleur que celui qui l'attend ici.

Zia sentit son cœur se serrer à l'évocation de la petite sœur de Giulian. Elle comprenait maintenant d'où venait sa détermination. C'était une motivation pure et désintéressée, quelque chose de plus fort que le simple désir de gagner.

- Je suis désolée, murmura Zia, soudain consciente de la lourdeur du fardeau que portait Giulian.

- Ne sois pas désolée, répondit-il avec un sourire triste. C'est pour cela que nous devons continuer. Pour ceux que nous aimons. Mais toi, Zia, pourquoi es-tu ici ?

Zia sentit une vague de chaleur monter en elle, non pas de honte, mais de reconnaissance. Giulian lui offrait la même compréhension qu'elle venait de lui accorder.

- C'est pour ma famille aussi, répondit-elle, la voix tremblante. Nous n'avons plus rien. Et mon père... il ne comprend pas. Il pense que c'est trop dangereux, que je vais y laisser ma vie. Mais je ne veux pas que ma petite sœur grandisse dans un monde où elle n'aura jamais rien de mieux que ce que nous avons maintenant.

Giulian ne répondit pas tout de suite, mais Zia vit dans ses yeux qu'il comprenait exactement ce qu'elle ressentait.

- Alors faisons en sorte que ça compte, dit-il finalement, sa voix empreinte de détermination. Faisons en sorte que cette course nous mène à quelque chose de plus grand.

À ce moment, ils furent interrompus par un bruit léger mais distinct, comme un craquement de branches. Zia et Giulian se tournèrent en direction du bruit, leurs corps se raidissant instantanément. La forêt, qui paraissait calme quelques instants auparavant, semblait maintenant vibrer d'une énergie étrange et inquiétante.

Iris apparut à travers les arbres, les yeux grands ouverts et fixés sur quelque chose derrière eux.

- Zia, Giulian, appela-t-elle d'une voix pressante. Il y a quelque chose...

Avant qu'elle ne puisse terminer sa phrase, un grondement sourd se fit entendre, résonnant à travers la clairière. Une créature émergea des ombres, massive et menaçante, son corps semblant se fondre dans l'obscurité de la forêt.

La créature ressemblait à un loup, mais plus grand, plus sombre, avec des yeux rouges qui brillaient dans la lumière tamisée de l'aube. Ses crocs scintillaient d'une lueur maléfique, et un grognement sourd montait de sa gorge.

Zia sentit son cœur s'accélérer, l'adrénaline pulsant dans ses veines. La créature semblait différente de celle qu'ils avaient rencontrée auparavant. Cette fois, il n'y avait pas de sphère pour les protéger.

- Restez derrière moi, dit Giulian, sortant son couteau de sa ceinture, bien que Zia sache qu'une telle arme serait dérisoire face à une telle menace.

Mais au moment où la créature s'apprêtait à attaquer, un rayon de lumière s'échappa soudain du sol, directement de l'endroit où ils avaient trouvé la sphère. La créature recula, comme si elle avait été brûlée par la lumière.

- C'est la sphère, murmura Zia, le souffle coupé. Elle est encore là, elle nous protège.

Mais avant qu'ils ne puissent comprendre ce qui se passait, la créature disparut dans un hurlement strident, laissant derrière elle une traînée de fumée noire qui s'évanouit dans l'air du matin.

Les trois adolescents restèrent figés, regardant la clairière redevenir calme. Le danger semblait passé, mais une nouvelle question les hantait maintenant : si la sphère les protégeait de ces créatures, pourquoi était-elle restée derrière eux ? Et surtout, combien de temps leur protection durerait-elle ?

Zia serra les poings, sentant une nouvelle détermination se former en elle. La course venait de devenir bien plus dangereuse que ce qu'ils avaient imaginé. Mais elle savait que, tant qu'ils restaient ensemble, ils pouvaient surmonter ces obstacles. Il fallait qu'ils trouvent des réponses, et pour cela, ils devaient continuer d'avancer, pas à pas, dans ce monde rempli de mystères.

Leur quête ne faisait que commencer.

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Coucou ! Désolée j'ai fait du plus vite que j'ai pu. Le chapitre suivant arrive dans les prochaines minutes.

La Cité des Étoiles PerduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant