6/Un peu de répit

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Ce n’est pas la force mais la persévérance qui fait les grandes œuvres.
  Samuel Johnson

Zia

Après une heure de marche, Zia et Giulian parvinrent à une clairière. Les arbres s'écartaient, laissant entrer un peu plus de lumière. Au centre, un petit ruisseau scintillait sous les rayons du soleil. C'était une découverte inespérée.

- On a trouvé notre source d'eau, murmura Giulian, soulagé.

Zia s'agenouilla près du ruisseau et plongea ses mains dans l'eau fraîche. Elle la porta à ses lèvres, savourant la sensation de l'eau pure qui coulait dans sa gorge. Pour un instant, elle se permit de se détendre, mais elle savait que ce moment de répit ne durerait pas.

- On devrait remplir nos gourdes et trouver quelque chose à manger, suggéra-t-elle.

Giulian acquiesça. Ensemble, ils remplirent leurs gourdes et commencèrent à explorer les alentours. Ils repérèrent rapidement des buissons de baies sauvages. Zia les inspecta soigneusement avant de goûter. Elles étaient légèrement acides mais comestibles.

- On en prend autant qu'on peut, dit-elle, en remplissant une petite poche de sa combinaison.

Alors qu'ils ramassaient les baies, un bruissement se fit entendre au bout de la clairière. Zia se figea, son regard cherchant l'origine du bruit. Giulian, qui avait aussi entendu, se rapprocha d'elle.

- Tu as entendu ça ? chuchota-t-il.

- Oui. Reste sur tes gardes.

Le bruit se fit plus fort, et Zia attrapa un bâton robuste qu'elle avait repéré plus tôt, prête à se défendre. Le silence tendu fut rompu lorsque des branches s'écartèrent brusquement, laissant apparaître une silhouette.

C'était une fille, de leur âge à peu près, le visage pâle et les vêtements en lambeaux. Elle semblait épuisée, ses yeux écarquillés par la peur. Lorsqu'elle aperçut Zia et Giulian, elle s'arrêta net, les mains tremblantes.

- S'il vous plaît, je... je suis perdue, dit-elle d'une voix brisée. Je ne veux pas de mal, je cherche juste un peu d'eau.

Zia échangea un regard avec Giulian. L'hésitation était palpable entre eux. Ils ne pouvaient pas savoir si cette fille disait la vérité ou si c'était un piège. Mais le désespoir dans ses yeux leur rappela que, comme eux, elle était une participante. Une simple adolescente jetée dans cette épreuve cruelle.

- Viens, dit Zia finalement, baissant son bâton. Il y a de l'eau ici.

La fille s'approcha prudemment, regardant autour d'elle comme si elle craignait d'autres dangers. Elle se pencha au-dessus du ruisseau et but à grandes gorgées, s'arrêtant seulement pour reprendre son souffle.

- Merci, murmura-t-elle, la voix rauque. Je m'appelle Iris.

- Zia, répondit-elle simplement. Lui, c'est Giulian. Qu'est-ce qui t'est arrivé ?

Iris secoua la tête, visiblement encore sous le choc.

- J'étais avec un groupe, mais... on s'est fait attaquer. Je ne sais même pas par quoi. On s'est dispersés et je me suis retrouvée seule. J'ai couru, et... maintenant, je ne sais plus où aller.

Zia sentit un frisson lui parcourir le corps. Cette forêt était encore plus dangereuse qu'elle ne l'avait imaginé. Elle jeta un regard rapide à Giulian. Il était évident que la situation devenait de plus en plus complexe. Devaient-ils continuer seuls ou accepter Iris dans leur groupe ?

- Tu peux rester avec nous, déclara Zia, prenant une décision rapide. Mais on doit rester vigilants. On ne sait pas ce qui rôde ici.

Iris hocha la tête avec reconnaissance, même si la peur n'avait pas complètement quitté ses yeux. Les trois adolescents se remirent en marche, cette fois avec une nouvelle dynamique. Zia ne pouvait s'empêcher de jeter des regards furtifs autour d'elle, cherchant des signes du danger qui avait attaqué Iris et son groupe.

Alors que le soleil montait dans le ciel, la forêt semblait de plus en plus dense, comme si elle cherchait à les engloutir. Les arbres se rapprochaient, et la lumière du jour se faisait plus rare. Zia sentait une pression constante sur ses épaules, comme si elle portait un fardeau invisible. Mais malgré cela, une détermination brûlait en elle. Elle n'allait pas se laisser abattre. Peu importe les obstacles, elle trouverait un moyen de survivre et de remporter cette course.

Au détour d'un chemin, ils s'arrêtèrent brusquement. Devant eux, un large ravin barrait la route, ses parois escarpées plongeant dans des profondeurs obscures. Un vieux pont de bois, délabré et fragile, en était le seul passage.

- On fait quoi maintenant ? demanda Giulian en fixant le pont.

Zia observa le pont en silence, pesant les risques. Le franchir était une nécessité, mais c'était aussi une invitation au danger. Elle sentit le regard d'Iris sur elle, attendant une décision. La responsabilité pesait lourd, mais elle savait qu'elle devait rester forte.

- On traverse, dit-elle finalement, la voix ferme. Un par un, pour ne pas trop charger le pont. Restez proches, mais laissez de l'espace. Si ça cède... il faut qu'au moins un d'entre nous passe.

Ils s'avancèrent prudemment, et Zia fut la première à poser le pied sur la vieille planche de bois. Elle sentit immédiatement le bois gémir sous son poids, mais elle serra les dents et continua. Ce n'était que le début de la course, et déjà, elle se rendait compte que chaque pas, chaque décision serait une question de vie ou de mort.

Avec une concentration intense, elle fit un pas après l'autre, le cœur battant, priant pour que le pont tienne.

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Salut ! J'ai fait vite comme promis et c'est court je l'avoue. Enfin j'avais la journée devant moi alors j'en profite avant que ce soit la rentrée olala. A bientôt pour la suite !!

La Cité des Étoiles PerduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant