Le véritable courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; ce n'est pas subir la loi du mensonge triomphant.
Jean JaurèsZia
Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsque Zia, Giulian, et Iris reprirent leur route à travers la forêt dense. Zia marchait en tête, son esprit aussi aiguisé que ses sens, les pensées tournées vers l’étrange gravure qu’ils avaient découverte plus tôt.
Zia sentait le poids des regards de ses compagnons derrière elle, chacun d’eux perdu dans ses propres pensées. Cela faisait des heures qu'ils n'avaient pas échangé un mot, laissant le silence et les bruits de la forêt les envelopper. Ce silence, d'ordinaire apaisant, était aujourd’hui chargé de tension, comme si quelque chose de menaçant se cachait juste hors de vue.
Giulian, marchant juste derrière Zia, essayait de ne pas laisser transparaître son inquiétude. Il avait grandi en apprenant à se contrôler, à cacher ses émotions pour protéger ceux qu’il aimait. Son regard parcourait les alentours avec attention, cherchant le moindre signe de danger. Depuis leur rencontre, Zia avait remarqué cette capacité chez lui : cette aptitude à rester calme et concentré, même dans les moments les plus difficiles.
Iris, quant à elle, restait en arrière, son visage habituellement doux et curieux semblait plus fermé aujourd'hui. Elle n'était pas habituée à ce genre de situation, mais elle s’efforçait de suivre le rythme. À chaque pas, Zia pouvait sentir la nervosité d'Iris, une tension palpable qui les reliait tous les trois.
- On devrait s'arrêter un moment pour se reposer et manger quelque chose, proposa soudain Giulian, brisant le silence.
Zia hocha la tête, consciente que la fatigue commençait à peser sur eux. Ils trouvèrent une petite clairière entourée d’arbres imposants où ils pourraient s’installer à l’abri du vent. Là, au pied d’un grand chêne, ils se laissèrent tomber sur le sol couvert de mousse, savourant ce rare moment de calme.
Ils sortirent chacun une maigre provision de leurs sacs. Zia partagea silencieusement une pomme avec ses compagnons, son esprit ailleurs, songeant aux défis à venir. Le peu de nourriture qu'ils avaient ne suffirait pas pour tenir longtemps, et la prochaine étape de leur voyage s'annonçait encore plus périlleuse.
- On va devoir trouver plus de nourriture bientôt murmura Iris, brisant enfin son silence.
- On s’en sortira, répondit Zia avec assurance, bien que son ventre noué trahissait ses propres inquiétudes.
Un silence pesant s’installa à nouveau alors qu’ils mangeaient, chacun perdu dans ses pensées. Giulian semblait particulièrement préoccupé, ses yeux bleus fixés sur un point invisible.
- Zia, commença-t-il doucement, as-tu réfléchi à ce que nous avons vu plus tôt… les inscriptions sur les arbres ?
Zia leva les yeux vers lui, se rappelant les symboles mystérieux qu’ils avaient trouvés. Ces formes entremêlées gravées dans l’écorce semblaient être là pour une raison, mais laquelle ?
- Oui, répondit-elle après un moment. Je pense qu'elles sont importantes. Elles pourraient être la clé pour comprendre ce qui se passe ici, ou même pour nous guider vers la Cité des Étoiles Perdues.
Giulian acquiesça, mais l'inquiétude persistait dans son regard.
- Mais comment pouvons-nous les déchiffrer ? demanda-t-il, une pointe de frustration perçant sa voix.
Zia baissa les yeux sur le sol, son esprit tournoyant autour de ces énigmes. Elle sentait qu’il y avait quelque chose de crucial qu’ils devaient comprendre, mais elle n’arrivait pas encore à saisir le sens caché derrière ces symboles.
- Je ne sais pas encore, admit-elle, mais il doit y avoir un moyen. Peut-être que d'autres inscriptions ou signes pourraient nous aider. Nous devons continuer à chercher.
Iris, qui les écoutait en silence, s’avança timidement.
- Et si… Elle hésita, ses joues rougissant légèrement. Et si ces symboles étaient une forme de protection, ou même un avertissement ? Si nous continuons sans comprendre, nous risquons de tomber dans un piège.
Zia sentit un frisson parcourir son dos. Iris avait peut-être raison. Ils devaient être prudents, mais l’ignorance était un luxe qu’ils ne pouvaient se permettre. Trop de choses étaient en jeu.
- Nous devons être prudents, répéta-t-elle, mais aussi persévérants. Nous ne pouvons pas faire demi-tour maintenant. Il y a trop en jeu.
Giulian se leva, déterminé.
- Dans ce cas, continuons. Nous devons trouver plus d’indices, et vite.
Ils se relevèrent et reprirent leur marche à travers la forêt, le silence de retour, plus lourd qu’auparavant. Les ombres autour d’eux semblaient plus oppressantes, les bruits de la forêt amplifiés dans l'atmosphère tendue. Zia sentait la tension monter en elle, son instinct lui criant que quelque chose allait se produire.
Soudain, un craquement retentit à leur droite. Zia s'arrêta net, tendant l'oreille. Les autres firent de même, figés, l’adrénaline montant en flèche. Le bruit recommença, plus proche cette fois, suivi d’un grondement sourd qui semblait venir des profondeurs de la terre.
Zia échangea un regard rapide avec Giulian. Ses yeux bleus étaient intenses, fixés sur la direction du bruit. Ils savaient tous les deux que ce n’était pas un simple animal qui les observait dans l’ombre.
- Soyez prêts, murmura Zia, sa main se crispant sur le manche de son couteau.
Ils se regroupèrent instinctivement, formant un cercle défensif. Le grondement se rapprochait, de plus en plus fort, jusqu’à ce qu’une créature immense émerge des buissons. Son corps massif, couvert de piquants, ses yeux rougeoyants fixés sur eux avec une férocité effrayante.
Zia n'avait jamais vu une telle créature, ni même entendu parler d'un tel monstre. Sa peau semblait faite de roc, ses mouvements lourds mais étrangement fluides. La créature grognait, un son profond qui résonnait dans leurs os, comme si la terre elle-même grondait.
Le cœur de Zia battait la chamade, mais elle ne pouvait pas laisser la peur la paralyser. Giulian se plaça à ses côtés, prêt à la défendre, tandis qu'Iris, bien que tremblante, se tenait prête à réagir.
- On ne peut pas fuir, dit Zia, ses yeux fixés sur le monstre. Il faut le neutraliser, ou on ne sortira jamais d’ici.
La créature chargea soudain, le sol tremblant sous son poids. Elle serra son couteau, prête à se battre pour sa survie et celle de ses amis, dans ce monde où chaque instant pouvait être le dernier.
------------------------------------------------------------
Ahah ! Je vous laisse dans le suspense !! Ciaoo a la prochaine !
VOUS LISEZ
La Cité des Étoiles Perdues
Science FictionDans un futur lointain, des adolescents vivent dans une société post-apocalyptique où les ressources sont rares. Pour survivre, ils doivent participer à une compétition annuelle impitoyable appelée "La Course des Étoiles". Les participants doivent t...