7/Le pont

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Dans les épreuves, on découvre qui sont nos vrais alliés.
Proverbe africain

Giulian

Giulian sentit ses mains trembler légèrement alors que Zia s'avançait sur le pont, ses pas mesurés à travers les planches grinçantes. Il se tenait juste derrière elle, son regard fixé sur le bois usé qui semblait pouvoir céder à tout moment. Une brise glaciale soufflait à travers le ravin, faisant craquer les cordes du pont et ajoutant à la tension palpable. Chaque mouvement de Zia faisait grincer le bois sous ses pieds, rappelant à Giulian à quel point leur situation était dangereuse.

Quand elle atteignit la moitié du pont, Zia se retourna brièvement et lui fit un signe de la main pour avancer. Giulian inspira profondément, serrant les dents pour maîtriser sa peur, puis il posa son pied sur la première planche. Elle était plus stable qu'il ne l'avait imaginé, mais pas assez pour le rassurer complètement.

- Allez, Giulian. Un pas après l'autre, se murmura-t-il à lui-même, essayant de se donner du courage.

Il avança lentement, sentant le pont se balancer légèrement sous son poids. Le vide en dessous semblait l'appeler, un gouffre sans fond où le moindre faux pas pourrait signifier la fin. Mais il ne pouvait pas se permettre de céder à la panique. Zia et Iris comptaient sur lui pour garder son sang-froid.

Quand il atteignit à son tour la moitié du pont, il s'arrêta pour jeter un coup d'œil en arrière. Iris attendait de l'autre côté, immobile, les yeux rivés sur eux avec une anxiété palpable. Giulian pouvait voir la peur dans ses yeux, la même peur qu'il ressentait lui-même. Mais il savait qu'ils devaient continuer, quoi qu'il arrive.

- C'est bon, Iris. Tu peux y aller quand tu te sentiras prête, lui dit-il d'une voix qu'il espérait rassurante.

Iris hocha la tête, mais elle ne bougea pas immédiatement. Giulian reporta son attention sur Zia, qui avait déjà presque atteint l'autre côté. Sa détermination, malgré la peur qu'il devinait chez elle aussi, lui donnait du courage. Si elle pouvait le faire, il le pouvait aussi.

Il reprit sa marche, chaque pas mesuré, chaque planche vérifiée avant de mettre son poids dessus. À chaque craquement, il sentait son cœur s'accélérer, mais il refusait de laisser la peur prendre le dessus.

Lorsqu'il arriva enfin à l'autre extrémité du pont, il lâcha un soupir de soulagement. Zia était là, attendant patiemment, et lorsqu'il posa le pied sur la terre ferme, il sentit une vague de gratitude le submerger. Il avait réussi à traverser. Ils avaient tous réussi jusqu'à présent.

- Bien joué, murmura Zia avec un petit sourire.

Giulian hocha la tête, incapable de répondre immédiatement. Il se tourna alors pour voir Iris, qui avait finalement décidé de traverser. Elle était au milieu du pont, son pas incertain, les yeux fixés droit devant elle. Giulian sentit un pincement d'inquiétude en la voyant vaciller légèrement, mais elle semblait tenir bon.

Soudain, un bruit sourd retentit dans le silence tendu, un craquement sinistre qui résonna à travers le ravin. Le pont vibra sous les pieds d'Iris, et Giulian vit son visage se figer dans une expression de terreur pure. Il se précipita en avant, tendant la main vers elle.

- Iris, dépêche-toi ! cria-t-il, la panique transparaissant dans sa voix.

Elle tenta d'accélérer, mais le pont se balança violemment sous l'effort, les cordes grinçant dangereusement. Les yeux de Giulian s'élargirent alors qu'il réalisait ce qui allait se passer. Avant même qu'il ait pu dire ou faire quoi que ce soit, un autre craquement se fit entendre, plus fort cette fois. Une des planches sous les pieds d'Iris céda brutalement.

Elle poussa un cri, ses bras battant l'air pour tenter de retrouver son équilibre. Giulian et Zia se précipitèrent en avant, mais le pont s'affaissait déjà. Juste avant qu'il ne soit trop tard, Iris réussit à attraper la corde latérale, se retrouvant suspendue au-dessus du vide, ses jambes battant dans le vide.

- Tiens bon ! hurla Giulian, son cœur battant à tout rompre.

Zia s'agenouilla immédiatement près du bord, attrapant la corde pour essayer de stabiliser le pont, tandis que Giulian s'accroupissait à son tour, tendant la main vers Iris.

- Prends ma main ! cria-t-il.

Iris, le visage tordu par l'effort, parvint à hisser son autre bras pour attraper la main tendue de Giulian. Il tira de toutes ses forces, ses muscles tendus à l'extrême, aidé par Zia qui maintenait le pont autant qu'elle le pouvait. Centimètre par centimètre, ils réussirent à tirer Iris jusqu'à la rive.

Quand elle fut enfin en sécurité, s'effondrant sur la terre ferme, Giulian sentit son propre corps trembler d'épuisement. Il jeta un coup d'œil au pont, maintenant dans un état encore plus déplorable, certaines des planches pendouillant lamentablement dans le vide.

- C'était moins une, murmura-t-il, la voix rauque.

Iris, haletante, se redressa doucement, ses mains encore tremblantes.

- Merci, dit-elle entre deux respirations. Je... je pensais que c'était fini.

Giulian se contenta d'un hochement de tête, incapable de formuler une réponse. La réalité de leur situation venait de le frapper de plein fouet. Ce pont n'était qu'un obstacle parmi tant d'autres, et il y en aurait beaucoup d'autres avant qu'ils n'atteignent leur destination.

Il jeta un regard vers Zia, qui se relevait lentement, les traits tirés par la fatigue, mais avec cette lueur indomptable dans les yeux. Elle croisa son regard et lui offrit un sourire, fatigué mais sincère.

- On s'en est sortis. Ensemble, dit-elle simplement.

Giulian sentit quelque chose se nouer dans sa poitrine. Ce lien, cette confiance qui s'était tissée entre eux, était plus fort que tout ce qu'il avait ressenti jusqu'à présent. Il savait que tant qu'ils seraient ensemble, ils auraient une chance, même infime, de survivre à cette course infernale.

- Oui, répondit-il finalement, avec une détermination renouvelée. Ensemble.

Alors qu'ils se remettaient en marche, Giulian jeta un dernier coup d'œil au pont derrière eux, sentant un mélange de soulagement et de crainte. Le vrai test ne faisait que commencer.

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Bonjour tout le monde ! Je vous est fait peur hein ? Mais je peux pas me permettre de faire mourir qui que se soit maintenant non ? Bref si vous avez des idées (théories) pour la suite vous me les dires et on verra si vous avez raison !

La Cité des Étoiles PerduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant