8/Une ombre

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Le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité de vaincre ce que l'on craint.
Nelson Mandela


Zia

La forêt s'assombrissait, les arbres s'élevant comme des sentinelles silencieuses au-dessus de Zia, Giulian, et Iris. Leur traversée du pont les avait épuisés, mais le temps n'était pas à la détente. La course ne pardonnait ni l'erreur ni la lenteur, et chaque minute perdue pouvait leur coûter la vie. Zia sentait la tension dans ses muscles, mais elle refusait de s'arrêter. Ils devaient continuer, surtout maintenant qu'ils étaient si loin.

Les ombres s'allongeaient à mesure que le jour déclinait. Zia remarqua que la lumière du soleil, autrefois éclatante, s'était atténuée, filtrée par un épais nuage gris qui semblaient étrangement menaçantes. L'air était devenu lourd, chargé d'humidité, comme si la forêt elle-même retenait son souffle.

- On devrait trouver un endroit pour se reposer, dit Giulian, brisant le silence. La nuit tombe, et on ne peut pas se permettre d'être pris au dépourvu.

Zia acquiesça. Elle savait qu'il avait raison, mais une inquiétude persistante la tenaillait. Quelque chose clochait dans cette forêt. Depuis qu'ils avaient franchi le pont, elle n'avait cessé de ressentir une présence, comme si quelque chose, ou quelqu'un, les observait dans l'ombre.

- Regardez là-bas, murmura Iris, pointant du doigt une petite clairière un peu plus loin. On pourrait s'abriter là.

Zia scruta la zone indiquée. C'était une petite ouverture dans la forêt, entourée de fougères épaisses et de rochers couverts de mousse. Un endroit relativement sûr pour la nuit, mais quelque chose lui paraissait étrange.

- D'accord, allons-y, répondit-elle prudemment.

Ils se dirigèrent vers la clairière, Zia en tête. Le silence était devenu oppressant, seulement interrompu par le bruissement des feuilles sous leurs pas. Une fois arrivés, ils commencèrent à préparer un camp. Giulian ramassa quelques branches pour un feu, tandis que Zia et Iris s'occupaient de préparer un petit abri avec les ressources qu'ils pouvaient trouver.

- On devrait être bien ici pour la nuit, déclara Giulian, allumant enfin le feu. Les flammes dansèrent légèrement, apportant une chaleur bienvenue dans l'air froid de la soirée.

Mais Zia ne pouvait pas se détendre. Elle sentait une pression dans sa poitrine, un instinct qui hurlait que quelque chose n'allait pas. Elle se redressa soudainement, le regard rivé sur les arbres qui bordaient la clairière.

- Qu'est-ce que tu as ? demanda Iris, inquiète de voir Zia si tendue.

- Chut, souffla Zia, levant une main pour leur faire signe de se taire.

Le silence se fit encore plus lourd, et c'est alors qu'elle l'entendit. Un léger bruit, presque imperceptible, mais distinct. Comme un frottement, un mouvement parmi les branches. Zia se tourna vers Giulian, qui avait aussi remarqué le son. Ses yeux étaient pleins de questions, mais Zia n'avait pas de réponses.

Soudain, un craquement résonna, suivi d'un souffle glacé qui fit trembler les arbres. Le feu faiblit soudainement, comme si quelque chose aspirait sa chaleur. Giulian se leva d'un bond, ses yeux écarquillés, tandis qu'Iris recula instinctivement vers Zia.

- Il y a quelque chose là-bas, murmura Giulian, son souffle se condensant dans l'air soudainement glacial.

Zia sentit son cœur battre à tout rompre. Elle agrippa le bâton qu'elle avait gardé à portée de main depuis leur passage sur le pont. Les craquements se firent plus proches, plus insistants. Le son ne ressemblait à rien de ce qu'elle avait entendu auparavant. C'était... inhumain.

Et puis, il apparut.

Des ombres se mirent à bouger entre les arbres, se tordant et se transformant en une silhouette étrange. Une créature émergea de l'obscurité, grande et sinueuse, comme un mélange entre un serpent et une panthère. Sa peau était noire comme l'ébène, parsemée de petites étoiles scintillantes, semblables à celles qui étaient tombées du ciel dix ans auparavant.

Ses yeux, brillants d'une lumière bleue surnaturelle, se fixèrent sur eux. Une sorte de vapeur noire s'échappait de son corps, et Zia sentit une terreur glaciale la submerger. C'était comme si l'obscurité elle-même avait pris vie, une ombre vivante issue de la pluie d'étoiles qui avait changé leur monde à jamais.

- Qu'est-ce que c'est... murmura Iris, sa voix à peine audible, paralysée par la peur.

La créature s'avança lentement, ses mouvements silencieux et fluides, comme s'il flottait au-dessus du sol. Elle n'avait pas d'odeur, pas de bruit, juste cette présence écrasante qui les immobilisait sur place.

- Reculez... lentement, murmura Zia, essayant de garder son calme. Ne la provoquez pas.

Mais au moment où elle prononça ces mots, la créature bondit. Elle se déplaça avec une vitesse fulgurante, ses griffes scintillantes frappant en direction de Giulian. Il n'eut que le temps de lever les bras pour se protéger, mais Zia réagit par instinct, balançant son bâton vers la créature avec toute la force qu'elle pouvait rassembler.

Le bâton frappa la créature en plein sur la tête, mais au lieu de la blesser, il passa à travers elle comme si elle n'était qu'un mirage. La créature recula légèrement, semblant plus surprise que blessée, mais ses yeux se plissèrent, se fixant cette fois directement sur Zia.

Elle sentit une vague de panique l'envahir, mais elle ne pouvait pas reculer. Elle devait protéger ses amis.

- Cours, Giulian ! cria-t-elle, essayant de détourner l'attention de la créature.

Giulian hésita une seconde, mais lorsqu'il vit le regard déterminé de Zia, il attrapa Iris par la main et la tira en arrière, prêt à fuir. Mais la créature ne leur laissa pas de répit. Elle émit un cri aigu, un son strident qui sembla traverser leurs âmes, puis elle se jeta sur Zia, toutes griffes dehors.

Zia ferma les yeux un instant, sentant la mort approcher, mais au dernier moment, un éclat de lumière illumina la clairière. La créature s'arrêta net, reculant avec un grognement. Giulian venait de lancer une pierre qu'il avait enflammée dans le feu, créant une lumière vive et soudaine. La créature, apparemment sensible à cette lumière, s'évanouit dans les ombres, disparaissant comme elle était venue.

Zia ouvrit les yeux, surprise d'être encore en vie. Le silence retomba, lourd et oppressant, seulement brisé par les respirations haletantes du groupe.

- Elle est partie... murmura Iris, sa voix tremblant de soulagement.

- Pour l'instant, répondit Zia, son cœur battant encore à tout rompre. Mais elle reviendra. Et elle ne sera pas seule.

Giulian s'approcha d'elle, encore sous le choc de ce qu'ils venaient de vivre.

- On ne peut pas rester ici. On doit trouver un endroit sûr avant qu'elle ne revienne, dit-il, les yeux emplis d'une résolution nouvelle.

Zia hocha la tête. Elle le savait aussi. Ce monde, transformé par la pluie d'étoiles, était bien plus dangereux qu'elle ne l'avait jamais imaginé. Mais elle ne pouvait pas abandonner. Elle ne pouvait pas les laisser tomber.

- Allons-y, dit-elle, se redressant avec difficulté. La Cité des Étoiles Perdues n'est plus très loin. C'est notre seule chance.

Et sans un mot de plus, ils se mirent en route, le poids de cette nouvelle menace pesant lourdement sur leurs épaules.

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C'était un chapitre treeeeess long j'avoue. Notre petit trio va-t-il s'en sortir ??

La Cité des Étoiles PerduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant