La Cité des Étoiles Perdues

21/Bizzare

Zia

Zia avançait à travers les sous-bois avec une nouvelle détermination, mais aussi une nervosité qu'elle n’avait jamais ressentie auparavant. Le médaillon pendait à son cou, lourd de mystères, alors qu’elle essayait de comprendre son rôle dans cette quête. Chaque pas dans la forêt devenait plus pesant, comme si une force invisible s’amusait à jouer avec eux, à les tester.

Ses pensées revenaient sans cesse vers Giulian. Mais Zia essayait tant bien que mal de le cacher.

Elle se sentait vulnérable en sa présence, mais dans le bon sens. Comme si elle pouvait lui confier tout ce qu’elle ressentait, même dans ce monde déformé par l'incertitude. Mais était-ce le bon moment ? Avec le danger qui les traquait à chaque instant ? 

Son regard glissa furtivement vers Giulian, marchant juste à côté d’elle. Il semblait concentré, les traits fermés, mais Zia avait appris à lire au-delà de cette façade calme. Il luttait lui aussi contre ses propres sentiments. Elle le savait, même s’il ne l’avouerait pas facilement.

- Nous devrions trouver un endroit sûr pour la nuit, murmura-t-elle, plus pour briser le silence que par nécessité.

Giulian hocha la tête sans un mot. Elle se mordit la lèvre. Ils auraient besoin de parler, à un moment donné. Mais pas maintenant. Pas encore.

***

Giulian

Giulian sentait chaque muscle de son corps tendu, chaque pensée brouillée par une tempête intérieure qu’il n’arrivait pas à calmer. Il devait se concentrer, garder la tête froide. Le danger était bien réel, ils n’étaient pas encore à l’abri. Pourtant, chaque fois qu'il regardait Zia, une vague de chaleur le submergeait.

Il n’avait jamais pensé qu’il pourrait ressentir cela en pleine mission. Jusqu’ici, il avait toujours su contrôler ses émotions, les ranger bien loin pour se focaliser sur ce qui comptait : la survie, la stratégie, la quête. Mais Zia avait fait tomber cette barrière en douceur, presque sans qu’il ne s’en rende compte.

Il ne pouvait ignorer ce qui se passait entre eux. Pas après ces moments passés ensemble à affronter l’inconnu. Il voyait en elle bien plus qu'une simple alliée. Sa force, son intelligence, sa détermination… tout en elle l’attirait.

Mais il devait rester concentré.

- On ne devrait pas traîner ici trop longtemps, dit-il, gardant sa voix aussi neutre que possible.

Il la vit hocher la tête, mais il savait qu’elle ressentait la même chose. La tension entre eux était palpable. Une partie de lui voulait simplement céder, lui dire ce qu’il ressentait, la protéger coûte que coûte. Mais une autre partie savait que ce n'était pas le moment. Trop de choses étaient en jeu.

Ils devaient trouver des réponses, survivre. Laisser leurs sentiments se révéler au grand jour pourrait tout compliquer, peut-être même mettre leurs vies en danger.

Pour l'instant, il devait se contenter de veiller sur elle, en silence, tout en se battant contre cette tempête intérieure.

Iris

Iris marchait quelques pas derrière eux, observant sans un mot. Elle n'était pas aveugle à ce qui se passait entre Zia et Giulian. Cela faisait des jours qu’elle voyait leurs échanges, leurs regards, cette alchimie qui grandissait entre eux sans qu'ils n’osent vraiment y céder. Elle trouvait ça presque beau, dans un sens, même si cela la rendait plus inquiète encore.

Elle comprenait que dans des moments comme celui-ci, les émotions pouvaient se transformer en ancre, mais aussi en fardeau. Et elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander si cette proximité croissante n’allait pas les rendre plus vulnérables face au danger qui les guettait. Iris se sentait quelque peu isolée, spectatrice de cette complicité qui s'installait.

Mais elle ne leur en voulait pas. Ils avaient vécu plus de choses ensemble qu'elle, et elle était encore en train d'apprendre à naviguer dans ce monde de dangers. Pourtant, quelque chose dans l’air lui donnait des frissons. Elle sentait que l’ombre qui planait au-dessus d’eux se renforçait. Les visions qu’elle avait parfois, ces éclats de présages sombres, la hantaient de plus en plus.

Elle serra les bras autour de sa poitrine, cherchant un peu de réconfort dans ce froid croissant. Quelque chose n’allait pas. Elle avait cette intuition, cette certitude muette que la nuit à venir serait particulièrement difficile.

- Je… je crois qu’on est observés, murmura-t-elle soudain, rompant le silence.

Zia et Giulian s’arrêtèrent net, se tournant vers elle. Leurs visages se durcirent aussitôt.

Iris avait toujours fait confiance à son instinct, même si elle ne savait pas d'où lui venait cette capacité à ressentir le danger. Et en cet instant, elle savait que leur plus grande épreuve n’était pas encore derrière eux.

***

Zia

Zia sentit la tension dans l'air s’intensifier après les mots d'Iris. Son instinct ne la trompait jamais, et cette sensation de menace rampante, Zia l’avait ressentie aussi, même si elle ne voulait pas l’admettre. Elle jeta un regard à Giulian, qui avait déjà dégainé son arme, prêt à faire face à ce qui venait.

Elle se rapprocha de lui, leurs épaules se touchant presque. Ce simple contact suffit à raviver cette chaleur étrange, ce lien qui se tissait lentement entre eux. Mais elle se concentra. Ils n’étaient pas seuls. Pas cette fois.

Un bruissement dans les buissons leur fit tourner la tête. L’ombre se mouvait, prête à frapper.

------------------------------------------------------------
Boum ! Suspensss sur suspensss ! On a vu un peu tout les points de vues et les deux tourtereaux sa avance doucement mais sûrement. Bon j'arrête de parler et a plus pour le déroulement de l'ombre bizzareee !!
Désolée pour l'attente !