20/Une fissure lumineuse

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Zia

Le chemin semblait interminable, chaque pas résonnant dans le silence pesant de la forêt. Les ombres s’épaississaient autour d’eux, comme si le monde entier retenait son souffle. Pourtant, ni Zia, ni Giulian, ni Iris ne ralentissaient leur marche. Ils avaient franchi un point de non-retour, et ce n’était plus seulement une course contre le temps, mais contre eux-mêmes.

Zia continuait de serrer le médaillon dans sa main, les gravures sur le métal s’imprimant dans sa paume. Elle jetait des coups d’œil discrets à Giulian, qui marchait à ses côtés, ses traits fermés mais empreints d’une concentration intense. Depuis qu’ils avaient trouvé la dague, il ne l’avait pas quittée des yeux, étudiant chaque détail comme s’il espérait y découvrir un indice caché.

- Ça doit être un artefact ancien… , murmura Zia, brisant finalement le silence qui pesait entre eux.

Giulian releva la tête, son regard se posant sur elle, surpris qu’elle prenne la parole après si longtemps.

- Oui, et probablement lié à la Cité des Étoiles Perdues, répondit-il. Mais ce qui m'inquiète, c'est pourquoi quelqu'un possédant un tel objet a fini…comment dire... morte.

Zia déglutit. L’image de la fille morte, déchiquetée par la créature, la hantait toujours. Elle était si jeune, et pourtant elle avait été mêlée à quelque chose de bien plus grand, tout comme eux maintenant.

- Peut-être qu'elle cherchait la même chose que nous, dit Zia après un moment. Peut-être que cette course n’est pas qu’un simple jeu, mais une épreuve… un piège.

Giulian acquiesça lentement, son visage s’assombrissant à cette pensée. Lui aussi avait senti que quelque chose clochait dans cette quête. Trop de mystères entouraient cette course et ses participants. Pourquoi leur avait-on donné si peu d’informations ? Pourquoi tant d’entre eux semblaient disparaître sans laisser de trace ?

Alors qu’ils marchaient, un léger frémissement se fit entendre d'un côté du bois. Iris, qui marchait plus en retrait, s'arrêta soudain, son visage pâle. Zia et Giulian se retournèrent immédiatement, sur le qui-vive.

- Iris ? demanda Giulian en s'approchant d'elle, son regard inquiet.

Elle pointa du doigt quelque chose derrière eux. Zia fronça les sourcils et s’avança prudemment. Là, à l’endroit où ils étaient passés quelques instants plus tôt, une fine traînée de lumière émanait du sol. C'était comme si la terre elle-même avait été ouverte pour laisser filtrer une lueur spectrale, presque irréelle.

- C’est quoi ce truc ? murmura Iris, sa voix tremblante.

Giulian se pencha en avant, observant la lumière avec fascination. Zia fit de même, mais un frisson d'inquiétude parcourut son dos. Ce phénomène, tout comme les symboles et les artefacts, ne pouvait pas être une simple coïncidence.

- Il y a quelque chose sous nos pieds, dit Giulian après un instant de réflexion. Un réseau ou des cavernes peut-être. Ou pire…

- Pire ? demanda Iris d'une voix faible, ses yeux agrandis par la peur.

- Un ancien pouvoir, quelque chose que même les anciens habitants de la Cité ont tenté de sceller, répondit Zia, son ton grave. Je pense que ce que nous cherchons pourrait être bien plus dangereux que ce qu’on nous a laissé croire.

Giulian la regarda longuement, admirant la clarté de son esprit dans un moment aussi incertain. Cette capacité à relier les indices dispersés, à envisager toutes les possibilités… C’était l’une des choses qui l’attirait chez elle. Même dans le chaos, elle semblait toujours trouver un chemin à suivre.

Un sentiment plus fort que la simple admiration commençait à naître en lui. Il détourna le regard, troublé. Il ne pouvait se permettre d’être distrait maintenant. Pourtant, malgré lui, il sentait son cœur battre plus fort chaque fois que leurs yeux se croisaient.

- On devrait bouger, dit-il finalement. Je n'aime pas l'idée de rester ici plus longtemps. Si quelque chose nous observe, il sait où nous sommes maintenant.

Zia hocha la tête, bien qu’elle partageait son trouble intérieur. Elle savait que Giulian s’efforçait de rester concentrée.

Ils reprirent leur chemin, cette fois plus rapidement. Mais alors qu’ils s’éloignaient, Zia ne pouvait s’empêcher de jeter des regards en arrière. Elle sentait que quelque chose, ou quelqu’un, était toujours là, tapie dans les ombres. Peut-être que le danger qu’ils fuyaient était bien plus proche qu’ils ne l’imaginaient.

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Zia et Giulian... mmh on va voir ce qu'ils nous réservent ! Sur ceux, à la prochaine !

La Cité des Étoiles PerduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant