16/ Un médaillon

4 2 2
                                    

La créature chargea avec une force terrifiante, ses mouvements lourds et rapides à la fois. Zia, le cœur battant à tout rompre, esquiva de justesse l'assaut, la terre tremblant sous le poids de la bête. Giulian, déjà en garde, dégaina son épée, prêt à faire face. Iris, bien que tremblante, serrait sa dague, ses yeux écarquillés par la peur.

Alors qu’ils se préparaient à combattre, un cri perça soudain l'air, strident et désespéré. Zia se figea, son sang se glaçant instantanément. Ce cri… elle l’avait déjà entendu. Pas le son en lui-même, mais la peur qui le transperçait. Elle était certaine que c'était l'un des autres participants de la course. Peut-être une de ces jeunes femmes qu'elle avait brièvement croisées au début, leur détermination reflétée dans leurs yeux, tout comme la sienne.

- Quelqu'un est en danger, souffla Iris, ses yeux cherchant l’origine du cri.

Zia échangea un regard rapide avec Giulian. Le temps pressait, et ils ne pouvaient pas laisser quelqu’un affronter seul ce cauchemar. Elle hocha la tête, prenant une décision rapide.

- Giulian, occupe-toi de la créature ! Iris et moi, nous allons chercher celle qui a crié !

Giulian n’hésita pas, ses yeux bleus se durcissant alors qu’il se tournait vers la bête. Il savait que le combat serait difficile, mais il faisait confiance à Zia pour faire ce qui devait être fait. Zia et Iris s’élancèrent à travers la forêt, suivant le cri qui résonnait encore dans leurs oreilles.

La course était frénétique, les branches fouettant leurs visages tandis qu'elles se précipitaient à travers le bois. Zia sentait son cœur battre à la chamade, son esprit tourbillonnant de pensées sombres. Qui que soit cette fille, elle devait être sauvée. Elle ne pouvait pas échouer.

Elles débouchèrent sur une petite clairière, et ce qu’elles y trouvèrent les figea sur place. Une jeune femme, à peine plus âgée qu’elles, gisait sur le sol, son corps lacéré par des griffes énormes. Du sang couvrait ses vêtements, s'écoulant lentement dans la terre. Zia eut du mal à respirer, ses poumons refusant de croire ce que ses yeux voyaient.

- C'est… commença Iris, la voix brisée par l'horreur. C'est une autre participante, non ?

Zia s'agenouilla auprès de la jeune femme, cherchant désespérément un signe de vie, mais il était trop tard. Son corps était froid, ses yeux vitreux fixés sur un point invisible. Zia sentit les larmes lui monter aux yeux. Cette fille, qui avait probablement les mêmes espoirs et rêves qu’elle, venait de voir sa vie se terminer brutalement dans cette forêt maudite.

Elle repéra alors un détail qui serra encore plus son cœur. La jeune femme portait autour de son cou un médaillon en forme d'étoile, marqué de symboles gravés. Des symboles étrangement familiers… ceux-là mêmes qu’ils avaient découverts sur les arbres. Zia sentit une vague de terreur et de culpabilité l’envahir. Était-ce un avertissement qu'ils n'avaient pas su déchiffrer à temps ?

Iris, secouée par des sanglots, murmura :

- Qu'est-ce qui se passe ici, Zia ? Pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ?

Zia n’avait pas de réponse. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’ils étaient en train de se battre contre quelque chose de bien plus grand qu'eux. Cette course n’était plus simplement un défi pour prouver leur valeur ou trouver la Cité des Étoiles Perdues. C'était devenu une lutte pour leur survie, contre des forces qu'ils ne comprenaient pas encore.

- Je ne sais pas, murmura Zia en se redressant, ses poings serrés de frustration. Mais ce n'est pas une coïncidence. Ces symboles… ils veulent nous dire quelque chose. On a raté quelque chose d'important.

Les deux jeunes filles échangèrent un regard lourd de détermination mêlée de peur. Elles savaient que le danger était partout, que chaque pas pouvait être leur dernier. Mais elles savaient aussi qu’elles devaient continuer, qu’elles devaient comprendre ce qui se passait.

- Il faut retrouver Giulian et lui montrer ça, dit Zia en désignant le médaillon. Puis, on doit trouver un moyen de déchiffrer ces symboles. Si on veut sortir d'ici en vie, on doit savoir à quoi on a affaire.

Elles laissèrent derrière elles le corps de la jeune femme, son sang maculant le sol, imprégnant l'air d'une odeur métallique et amère. Zia se promit silencieusement de ne pas laisser sa mort être vaine. Peu importait ce qui les attendait encore dans cette forêt, elle trouverait la vérité. Et elle la dirait, coûte que coûte.

------------------------------------------------------------
Voilà un bon petit chapitre assez court et un peu glauque j'avoue. Retrouvons Giulian dans le prochain chapitre !

La Cité des Étoiles PerduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant