Chapitre 4

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Dix minutes. Dix minutes que je me battais contre le distributeur qui ne voulait pas me donner mon thé. Les noms d'oiseaux sortaient de ma bouche à une vitesse folle, je donnais des petits coups pour qu'il daigne faire surface, mais rien à faire. Ce foutu distributeur ne voulait pas coopérer.

— Besoin d'aide ? demanda une voix dans mon dos.

Malheureusement, je la reconnus immédiatement.

— Non merci.

— Sûre ? dit-elle en s'approchant de moi. Laisse-moi faire.

Olivia se plaça face à la machine et, en seulement quelques secondes, me tendit ma boisson.

— Ça servait à rien de s'énerver, lança-t-elle en s'adossant sur celle-ci, un sourire joueur aux lèvres.

Je me rappelai intérieurement les conseils de mes amis et fis ce qu'on me demandait de faire, rester calme et ne pas rentrer dans son jeu.

— Merci, répondis-je en lui souriant faussement.

Alors que je m'apprêtais à rejoindre ma loge, elle prit place face à moi pour m'obliger à la confronter.

— Je peux te parler ? demanda-t-elle.

Son sourire s'était effacé sans que je ne m'en rende compte, laissant place à un regard qui m'aurait tué sur place.

— Je n'ai pas le temps.

— Si tu as le temps, dit-elle en s'emparant violemment mon poignet.

Surprise et agacée par son geste, je me défis de son emprise.

— J'ai vu ton petit jeu avec Adele, t'as intérêt à arrêter. C'est clair ?

Olivia était jalouse. Elle était jalouse de moi.

Je ne pus m'empêcher de rire.

— Il y a quelque chose de drôle ? dit-elle en se rapprochant de moi.

— Tu te sens en danger ma belle ?

C'était à son tour de me rire au visage.

— Moi en danger ? Elle t'admire, je t'interdis d'en profiter pour te la faire. J'espère qu'on est claires.

— Ne t'en fais pas, j'ai déjà essayé d'aborder sa petite amie mais ça s'est mal passé, dis-je pour lui remémorer l'incident du gala. Je ne vais pas prendre le risque de toucher à ta copine.

— Bien. C'est ce que je voulais entendre.

Elle me dévisagea de haut en bas puis tourna les talons.

La manière dont elle me voyait comme une menace était hilarante. Sa copine ne m'intéressait absolument pas, je la voyais même comme une petite soeur. Elle prenait chacun de mes conseils pour les appliquer à son tour et se voir grandir professionnellement. Je ne comprenais même pas qu'elle puisse sortir avec une fille imbue de sa personne telle qu'Olivia Meyer.

— Cette fois-ci tu peux pas esquiver ! me cria Fabian. Tu viens boire un verre avec nous.

C'est vrai. J'avais oublié qu'il ne comptait pas me lâcher avec ça.

— J'ai déjà quelque chose, lançai-je en levant ma tasse.

Il s'empressa de me l'arracher pour me mettre face au fait : j'allais sortir avec eux ce soir que je le veuille ou non. Soupirant devant son air satisfait, je soupirai et jetai un coup d'oeil à Adele, tout sourire, puis à Olivia, le visage habillé de son sourire hypocrite qu'elle savait si bien faire.

— C'est bon, soufflai-je. Tu as gagné.

À peine le pied mis dans le bar, je regrettais d'être venue. Les regards s'étaient immédiatement tournés vers nous comme je l'imaginais. Mais cette fois-ci je ne savais pas s'ils m'étaient destinés ou plutôt à Olivia. Ou alors au fait que nous étions toutes les deux dans un espace restreint sans nous entretuer. Cette option était la plus probable.

L'amour, malgré toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant