Chapitre 11

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Je portai une longue robe noire, légèrement décolletée. Mes cheveux, que j'avais bouclés pour l'occasion, retombèrent parfaitement sur mes épaules.

C'était l'avant-première de notre film, L'un ou l'autre. J'étais extrêmement mal à l'aise à l'idée de me voir à l'écran dans un tel rôle qui ne me ressemblait pas.

Fabian, Adele et le reste de l'équipe étaient présents. Les photographes l'étaient aussi. Je ne pus leur échapper qu'après une bonne dizaine de minutes.

J'allai saluer cordialement mes collègues, avant de prendre place dans la salle au premier rang. Ils ne tardèrent pas à me rejoindre et je réalisai que j'allai devoir faire comme si rien ne s'était passé entre nous. Le simple fait de me trouver à leurs côtés me répugnait, je pris alors soin de laisser un siège vide entre Fabian et moi.

Tout le monde discutait. Moi, je m'ennuyais.

Soudain, tandis que la salle continuait de se remplir, un visage qui m'était familier apparut. Olivia était là et me regardait.

Elle était rayonnante.

Je ne l'avais pas vu depuis tout ce temps, j'avais essayé de l'oublier. En vain. Il était impossible d'oublier une telle femme.

Même de loin, son regard me déstabilisa. Et lorsqu'elle s'approcha de moi, je détournai le mien. Elle salua à son tour l'équipe et prit Adele dans ses bras.

Je ne comprenais pas.

Finalement, elle s'installa sur le siège qui me séparait du reste du groupe.

Je lui lançai un regard furtif.

Au début, elle ne dit rien. Elle resta juste ainsi, à fixer l'écran éteint devant elle.

— Tu ne devrais pas t'asseoir ici, chuchotai-je.

— Pourtant je le suis.

— N'as-tu pas peur que l'on nous voit ensemble ?

Elle secoua la tête.

— C'est vrai. Il ne t'arrivera rien, à toi.

Les lumières se tamisèrent pour annoncer le début de la projection. Ses yeux ne me quittaient pas pour autant. Elle profitait même de l'obscurité pour le faire.

— Je voulais te voir, dit-elle d'une voix que moi seule pouvait entendre.

— Et voir Adele également ?

— C'est grâce à elle si je suis ici ce soir, tout le monde pense qu'on est encore ensemble. Mais je suis venue pour toi. Tu me manques.

Je ris nerveusement.

— Je ne te crois pas.

Sa main se posa délicatement sur la mienne mais je m'empressai de la retirer.

— J'aimerai regarder le film, s'il-te-plaît.

Elle finit par me laisser tranquille.

Je ne vis que quelques scènes tant la présence d'Olivia me troublait. Il n'y avait aucune raison pour qu'une femme comme elle produise sur moi un tel effet. Elle était peut-être juste belle, aimante et douce quand elle le voulait. Mais à quoi bon retomber dans son jeu si c'était pour souffrir davantage ?

À la fin de la projection, les lumières se rallumèrent. Le public applaudissait à l'unisson, témoignant de son succès.

Seule Olivia resta stoïque. C'était la seule, ici présente, à voir que tout ceci ne me ressemblait. Que le film était d'une médiocrité absolue. Elle était autant frustrée que je l'étais. Mais il était idéal pour reprendre ma place au sommet.

L'amour, malgré toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant