Chapitre 10

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J'attendais devant la télévision comme une enfant qui attend son dessin animé préféré.

Olivia était invitée sur un plateau, ce qui, en temps normal, aurait été tout à fait basique. Mais là, c'était ma copine qui allait être vue par des millions de personnes, pas seulement une chanteuse comme il en existait tant. De nombreuses semaines étaient passées et c'était toujours l'amour fou.

C'était la femme dont j'étais folle amoureuse qui débarqua sur le plateau. Quelle fierté de me dire qu'elle était mienne. Et qu'elle était belle. Son sourire, sa manière de fixer la caméra. Je la connaissais trop bien pour comprendre que c'était mon regard qu'elle cherchait au travers de celle-ci.

J'étais assise sur le canapé, le sourire aux lèvres, scotchée à chacun de ses mots, de ses gestes, de ses rires.

Le présentateur l'était aussi.

Il s'attarda un court instant sur sa carrière mais ce fut très court. Ce n'était pas ce qui l'intéressait. Ce qui l'intéressait était ce qui alimentait les médias, à savoir notre fameuse querelle. Et oui, depuis le temps, ils n'étaient toujours pas passés à autre chose.

— Olivia, permettez-moi de vous poser cette question. Avez-vous, depuis votre dispute avec Klara Simons, revue cette dernière ?

Je me crispai.

— Non.

Elle arbora un sourire moqueur et le public se mit à rire.

— Pourquoi cela ?

— Enfin, s'élança-t-elle. L'un de vous a-t-il vraiment envie de passer du temps avec elle ?

Sa réponse me laissa sans voix. Le public, lui, rit encore plus fort.

Je savais qu'il ne fallait pas que l'on s'aperçoive de notre relation, mais ne pouvait-elle tout simplement pas éviter la question plutôt que de me rabaisser de la sorte ?

Je pris sur moi et écoutai ce qu'elle avait d'autre à dire.

— Ce n'était donc pas une blague, elle vous a vraiment draguée ?

— Oh que oui. Je vous laisse imaginer ma gêne. En plus, c'était à ce gala pour la bonne cause. J'étais si mal à l'aise qu'elle le fasse pendant une soirée qui me tenait tant à cœur...

C'en était trop pour moi. J'attrapai la télécommande pour éteindre la télévision, puis la balançait à l'autre coin de la pièce.

Je fondis aussitôt en larmes. J'avais le cœur brisé par ses paroles. Elle les avait dit. C'était sorti de sa bouche.

C'était pour ça qu'elle était appréciée. Elle parlait sans langue de bois et disait ce qu'elle pensait. J'eus un pincement au cœur en me disant qu'elle s'était jouée de moi, que jamais aucune de ses paroles n'eut été sincère.

J'ai passé le reste de la soirée à pleurer comme une idiote. Je ne voulais plus la voir, même plus en entendre parler.

Stupide. Je me sentais si stupide, je n'avais pas d'autres mots pour me décrire. Elle prenait un malin plaisir à me critiquer, et moi je ne pouvais arrêter mes larmes de couler.

Quelqu'un toqua à la porte.

Je ne répondis pas.

Les coups s'accentuèrent.

Je finis par me bouger et, les yeux encore rougis par les pleurs, je tournai la poignée.

Olivia était sur le pas de la porte, les yeux humides, à m'observer d'un air pitoyable.

L'amour, malgré toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant