Chapitre 6

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L'image d'Olivia n'avait pas quitté mon esprit du week-end pour une raison qui m'échappait. Je pensais et repensais à cette soirée et, en arrivant sur mon lieu de travail, une autre chose retint mon attention.

Adele était là, mais à la vue de ses yeux rouges je compris rapidement qu'il s'était passé quelque chose de grave.

En m'approchant d'elle, Fabian me fit discrètement signe d'y aller doucement pour ne pas la brusquer.

— Ça va ? demandai-je d'une voix douce.

Elle leva les yeux vers moi et, immédiatement, fondit en larmes. Je m'empressai de la prendre dans mes bras, tout en ne sachant toujours pas de quoi il était question.

— Elle m'a quitté, murmura-t-elle à mon oreille.

Surprise par cette révélation, je fis un pas en arrière pour apprécier son honnêteté. Il n'y avait aucune raison pour qu'Olivia la quitte, tout allait si bien entre elles, ça ne pouvait être vrai. Encore hier elles étaient folles amoureuses.

— Elle m'a quitté, répéta-t-elle.

J'étais incapable de sortir le moindre mot, je ne pouvais que me contenter de la serrer aussi fort que je voulais lui témoigner mon soutien.

— Elle n'avait pas de sentiments pour moi.

— Bien sûr qu'elle en avait, sortis-je enfin.

— Non, elle me l'a dit.

J'eus du mal à comprendre. Pourquoi jouer avec Adele ? Pourquoi me menacer si elle ne ressentait rien pour elle ?

J'étais tellement en colère contre Olivia. Elle qui paraissait si parfaite et qui aimait me faire la morale était enfaite bien pire que moi.

— Elle ne te mérite pas, chuchotai-je à son oreille. Tu trouveras mieux, t'en fais pas.

Mon commentaire lui décocha un sourire malgré tout, avant qu'elle ne pleure de plus belle sur mon épaule.

— Tu pourrais lui parler ? me demanda-t-elle.

Les yeux ronds d'étonnement, je levai les yeux vers Adele. Je rêvai ou elle venait de me demander d'aller parler à sa petite-amie... enfin à son ex ?

Elle savait nos différends, de toute façon le monde entier les savait. Ce n'était surtout pas moi qui allait réussir à la raisonner, ça ne pourrait qu'être pire.

— Je ne peux pas faire ça Adele. On ne s'apprécie pas et tu le sais.

— S'il te plaît Klara, raisonne-la... T'as l'habitude de...

— J'ai l'habitude de quoi ? dis-je d'un ton sec en sachant pertinemment ce à quoi elle faisait allusion.

— De fréquenter des femmes, reprit Fabian en voyant Adele chercher ses mots. Tu pourrais la faire revenir.

Agacée par ce qu'ils venaient de me dire, je riais de nervosité.

— Développez, s'il vous plaît.

— Tu sors souvent avec des femmes différentes, j'imagine que tu sais leur parler.

Alors là, jamais je n'aurais pensé que Fabian puisse sortir ces paroles. Et pourtant, c'était la réalité.

— Oui c'est vrai. Après j'ai aussi l'habitude de les jeter, non ?

Mes deux collègues comprirent à mon ton cassant que leur remarque m'avait atteint.

— C'est pas ce qu'on voulait dire, s'excusa immédiatement Fabian.

— Si c'est ce que vous vouliez dire. Vous me jugez sur des rumeurs, comme tout le monde. Moi qui pensais avoir trouvé des gens biens dans ce foutu métier !

L'amour, malgré toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant