Chapitre 19

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— Maman, Papa. Je vous présente Klara.

Ce n'étaient pas des paroles en l'air, elle l'avait vraiment fait. Olivia avait invité ses parents à la maison. J'étais si fière d'elle. Mais il était difficile pour elle de camoufler son malaise. Grand sourire, sa mère la prit chaleureusement dans ses bras. Son père, quand à lui, ne lui adressa qu'un hochement de tête. Je compris alors à quel point l'après-midi qui se présentait devant nous allait être pénible. Ma compagne m'adressa un regard voulant dire : "Tu vois, je te l'avais dit.".

Elle prit sur elle.

— Inutile de nous la présenter, s'enjoua sa mère en m'étreignant amicalement. Je suis toute intimidée de me retrouver face à toi !

— Il ne faut pas, Maman. Je pense qu'elle l'est plus que toi.

Je hochai vivement la tête en ricanant pour valider ses propos et les invitai à entrer.

Au moment de passer la porte, son père, qui était resté en retrait, me tendit une main ferme. Je m'en saisi et la serra maladroitement.

— Enchantée, Monsieur.

À l'inverse de ce que j'aurais pu penser, il m'adressa un grand sourire accompagné d'une tape amicale sur l'épaule. Les yeux ronds d'Olivia témoignèrent de son incompréhension, et je ne pus que réagir de la même manière.

C'était surprenant.

Pour elle, ça cachait forcément quelque chose. Pour moi, il faisait des efforts comme elle l'avait souhaité.

Les invitant à prendre place sur la canapé, je m'occupai de préparer les cafés et de les amener, en espérant au fond de moi que l'un d'eux entama la conversation.

Seulement, ce ne fut pas le fut. Quand je revins, l'ambiance était pesante. Aucun d'eux n'avait prononcé le moindre mot, leurs regards étaient ancrés au sol.

Je pris place aux côtés d'Olivia, attrapant sa main au passage. Je voulais qu'elle sache, comme je le lui avais promis, que j'étais là et que tout se passerait bien. Elle avait besoin de courage à cet instant précis.

Finalement, je décidai de prendre les devants pour mettre fin à ce moment de gêne.

— Vous avez fait bonne route ?

— Oui merci, répondit cordialement son père.

— C'est très mignon ici, ajouta sa mère en pointant les alentours.

— Figure-toi, Klara, que c'est la toute première fois qu'elle nous invite ici depuis le temps qu'elle a emménagé. C'est dire combien elle a de l'estime pour nous.

La mère d'Olivia lui adressa un coup de coude, tandis que sa main se contracta contre la mienne.

— Si je ne t'invite pas c'est pour ne pas entendre tes remarques rabaissantes.

— Il n'y a rien de rabaissant à dire la vérité.

— Quand elle est déformée, si.

Je me raclai la gorge.

J'étais si gênée que je ne savais où me mettre. Malheureusement, fuir n'était pas l'une de mes options. Ma main se dégagea - non sans mal - de l'emprise d'Olivia pour se glisser dans son dos.

— Ce qu'il veut dire, corrigea sa mère, c'est que ça nous fait énormément plaisir.

Néanmoins, il n'en semblait pas convaincu. Mais il n'en rajouta pas, pour notre plus grand bonheur.

— Alors Klara, tu te plais avec notre fille ?

J'étais soulagée que sa mère ne s'attarde pas sur le sujet. Quand ses yeux se posèrent sur sa fille, ils étaient remplis d'amour et de bienveillance. Ça se voyait qu'elle souffrait de ces tensions. Sa présence était rassurante pour nous tous, il n'y avait aucun reproche dans le ton qu'elle employait, elle voulait juste profiter du moment et en apprendre plus.

L'amour, malgré toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant