𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐕𝐈𝐈𝐈

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Colm se balançait sur la balançoire depuis plusieurs heures déjà, les pensées tourbillonnant dans son esprit. Le soleil commençait à descendre à l'horizon, peignant le ciel de nuances d'orange et de violet. Il avait réussi à chasser les moqueries de la journée de son esprit, mais une autre forme d'angoisse s'installait en lui à l'idée de ses cauchemars.

Alors qu'il contemplait la vue, il aperçut une silhouette s'approcher. C'était Josie, ses cheveux dansant au gré du vent, son sourire illuminant le parc. Un rayon de lumière semblait la suivre, et pour Colm, le simple fait de la voir apaisa un peu son esprit tourmenté.

« Salut, Colm, dit-elle, s'asseyant sur la balançoire à côté de lui. Je t'ai cherché.

— Salut, répondit-il, un peu surpris. Qu'est-ce que tu fais ici ?

— Je voulais savoir comment tu te sentais après l'incident de tout à l'heure, dit-elle, son regard sincère se posant sur lui. Je suis désolée pour ce qui s'est passé. Les enfants peuvent parfois être vraiment cruels. »

Colm haussait les épaules, ne sachant pas quoi répondre.

« Ce n'est pas grave, » finit-il par murmurer, même si la douleur de leurs moqueries était encore fraîche.

Josie observa un instant le paysage, puis reprit la parole.

« Tu sais, le parc est un bon endroit, mais il y a quelque chose de spécial que je voudrais te montrer. »

Il la regarda, intrigué.

« Quoi donc ?

— Bah, la clairière, voyons ! répondit-elle, sa voix pleine d'enthousiasme. Rappelle-toi, je pense que ça pourrait t'aider à comprendre tes cauchemars et à résoudre l'énigme. »

L'idée de se rendre à la clairière le terrifiait, mais quelque chose dans le regard de Josie l'encourageait. Une lueur d'espoir brillait dans ses yeux, et il se sentit soudain pris d'un élan de courage. Peut-être que cette fois, il pourrait voir les choses autrement.

« D'accord, dit-il finalement. Je vais venir avec toi. »

Josie sourit, et cette simple expression fit fondre la tension qui pesait sur ses épaules.

« Génial ! Allons-y. »

Ils quittèrent le parc, Josie marchant en avant, guidant Colm vers l'orée de la forêt. Les arbres se dressaient majestueusement, leurs troncs épais et leurs branches s'étendant comme des bras protecteurs. La lumière du soleil s'amenuisait, et une ambiance presque mystique enveloppait l'endroit.

Cependant, alors qu'ils s'approchaient de la lisière de la forêt, Colm aperçut un grillage qui entourait une partie du bois. Une pancarte indiquait : « Zone interdite – chasseurs actifs ». Cela le fit hésiter.

« Est-ce que c'est sûr ? demanda-t-il, son cœur battant plus vite.

— Ne t'inquiète pas, répondit Josie avec un sourire rassurant. Nous resterons sur le chemin. C'est un endroit secret que seuls quelques-uns connaissent. »

Colm prit une profonde inspiration, se décidant à ignorer sa peur. Avec Josie à ses côtés, il se sentait un peu plus fort. Ils avancèrent vers le grillage, le bruit de la forêt crépitant autour d'eux. Mais au moment où ils allaient franchir la barrière, un bruit de pas se fit entendre derrière eux.

« Colm ! »

La voix résonna dans l'air. Colm se retourna et vit sa mère, Addison, s'approcher, le visage inquiet.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? »

La panique s'empara de Colm.

« Maman, je... »

Il hésita, ne sachant pas comment expliquer qu'il avait décidé de suivre Josie jusqu'à la clairière.

« Ça fait des heures que je te cherche ! dit Addison, une note de fermeté dans sa voix. Tu ne devrais pas être ici. »

Josie s'effaça légèrement, comme si elle comprenait l'inquiétude d'Addison.

« Je t'emmène juste voir la clairière, Madame, expliqua-t-elle, un peu mal à l'aise. Colm voulait découvrir cet endroit. »

Elle ignora cependant la jeune fille, son regard rempli d'une inquiétude maternelle était plongé dans celui de son fils.

« Colm, tu sais que je ne veux que ton bien. Rentrons à la maison. »

Colm, partagé entre le désir de découvrir la clairière et la protection de sa mère, se sentit tiraillé.

« Mais maman, je... »

Il chercha ses mots, sentant que cette opportunité de faire face à ses peurs pouvait lui échapper.

« Non, Colm. Je ne veux pas que tu prennes de risques, » insista Addison, sa voix douce mais ferme.

Elle s'approcha, l'attrapant par l'épaule.

« Viens, on rentre. »

Colm baissa la tête, la frustration et la colère bouillonnant en lui. Il voulait tant voir cette clairière, comprendre ce qui le hantait, mais sa mère avait raison aussi. La forêt, avec son grillage et ses avertissements, était un lieu qu'il ne connaissait pas.

« D'accord, murmura-t-il finalement, luttant contre les larmes. Je vais rentrer. »

Josie, bien que déçue, lui adressa un sourire encourageant.

« Ce n'est pas fini, Colm. Tu pourras toujours y aller plus tard. »

Colm lui fit un léger signe de tête, mais au fond de lui, le sentiment d'inachevé persistait. Alors qu'il marchait aux côtés de sa mère, il jeta un dernier regard vers la forêt, vers la promesse de la clairière et l'inconnu qui l'attendait.

Addison, attentive à son silence, lui prit la main.

« Je sais que tu veux explorer, mais il y a du temps pour cela. Je veux juste que tu sois en sécurité. »

Colm hocha la tête, comprenant l'inquiétude de sa mère. Mais en lui, une flamme s'était déjà allumée. Il savait qu'un jour, il retournerait à cet endroit. La clairière l'appelait, et il n'allait pas laisser la peur l'empêcher de découvrir la vérité sur ses cauchemars.

JosieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant