𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐈𝐗

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Colm entra dans la maison, la tête basse, le cœur lourd. Addison le suivait, les bras croisés, visiblement en colère. L'ambiance était tendue, et il pouvait sentir la tempête qui se préparait.

« Où étais-tu, Colm ? demanda sa mère, la voix grave. J'étais tellement inquiète !

— Je suis allé au parc, répondit-il, évitant son regard. Je... je voulais juste prendre l'air.

— Prendre l'air ? répéta-t-elle, sa voix s'élevant d'un ton. Tu m'as laissée sans nouvelles pendant des heures, et je te trouve là-bas, sur le point d'entrer dans la forêt ! »

Colm se sentit acculé.

« C'est Josie qui a voulu m'y emmener ! s'écria-t-il, sa voix tremblante de frustration. Elle voulait me montrer la clairière. Je n'ai rien fait de mal. »

Addison, surprise par sa défense, le regarda avec confusion.

« Josie ? Je ne comprends pas pourquoi tu te mets dans des situations aussi dangereuses, Colm. Je t'ai déjà dit de ne pas t'éloigner de la ville sans moi.

— Tu ne comprends pas ! Je veux affronter mes cauchemars. Je veux comprendre ce qui se passe dans ma tête. s'exclama Colm, la colère montant en lui.

— Et c'est ça, ta solution ? Te balader dans une forêt pour aller à une clairière dont tu ne sais rien ? »

La voix d'Addison était maintenant un mélange d'inquiétude et de colère.

« Écoute, je m'inquiète beaucoup pour toi depuis que ces cauchemars ont commencé. Tu ne te rends pas compte à quel point cela me préoccupe. »

Colm se figea à cette déclaration. Il savait que ses cauchemars étaient difficiles à gérer, mais il ne voulait pas que sa mère le voie comme un problème à résoudre.

« Je vais bien ! Je n'ai pas besoin d'aide ! »

Addison s'approcha de lui, le regard sérieux.

« Colm, je pense qu'il est temps que tu parles à quelqu'un. Je vais t'emmener chez un psychiatre. Ils pourront évaluer ta santé mentale et nous aider à comprendre ce que tu ressens. »

Colm blêmit à l'idée.

« Non ! Je ne veux pas voir un psychiatre ! s'écria-t-il, la panique l'envahissant. Je ne suis pas fou ! Je n'ai pas besoin de ça. Je veux juste... juste apprendre à contrôler mes cauchemars !

— Mais c'est justement ce que je crains, répondit Addison, sa voix plus douce mais ferme. Tu es en détresse, et tu ne peux pas le gérer tout seul. Parfois, parler à quelqu'un d'extérieur peut vraiment aider à mettre les choses au clair.

— Ça ne va rien changer ! Colm était en larmes à présent, sa colère se mêlant à sa tristesse. Je suis juste un gamin qui a des cauchemars ! Je ne veux pas être traité comme si j'avais un problème. »

Addison soupira, un mélange de frustration et de compassion sur son visage.

« Ce n'est pas ce que je veux, Colm. Je veux juste que tu sois heureux et en sécurité. Je ne peux pas rester les bras croisés pendant que tu souffres comme ça.

— Mais je ne souffre pas comme tu le penses ! insista-t-il. Je vais surmonter ça, je le promets. Je n'ai pas besoin de médicament ou de thérapie. Je peux le faire tout seul.

— Je sais que tu es fort, dit-elle, mais sa voix était empreinte de tristesse. Mais parfois, il faut demander de l'aide. Tu ne devrais pas avoir honte de ça. Tu as besoin d'un soutien, et je ne peux pas te donner tout ce dont tu as besoin. »

Colm secoua la tête, désespéré.

« Je ne veux pas, Maman. Je ne veux pas aller chez un psychiatre ! »

Sa voix était pleine de désespoir.

Addison le regarda, ses yeux pleins de larmes.

« Je suis désolée, Colm, mais je vais prendre rendez-vous. C'est pour ton bien. Je ne vais pas rester les bras croisés à te voir te débattre avec ça. »

Il se sentit trahi, sa colère se transformant en une profonde douleur. Comment pouvait-elle ne pas comprendre ? Il pensait qu'elle lui ferait confiance, qu'elle lui permettrait de gérer ses propres émotions. Au lieu de ça, il se sentait piégé, coincé dans un monde qu'il ne comprenait plus.

« Tu ne comprends rien ! hurla-t-il, sa voix résonnant dans la pièce. Je ne suis pas brisé ! Je ne veux pas être réparé ! »

Addison recula légèrement, surprise par l'intensité de ses émotions.

« Colm, je ne veux pas te blesser. Je veux juste ce qu'il y a de mieux pour toi. »

Colm se détourna, incapable de la regarder.

« Je veux juste être seul, » murmura-t-il.

Les larmes coulaient silencieusement sur ses joues. Il avait besoin d'un espace pour digérer tout ce qui se passait, pour comprendre ses propres sentiments.

Addison resta un moment silencieuse, puis elle tourna les talons, laissant Colm seul dans la pièce. Le jeune garçon s'effondra sur le canapé, son cœur lourd, la frustration se mêlant à une tristesse écrasante.

Il se sentait incompris, seul dans sa lutte, et, malgré les paroles de sa mère, il savait qu'il était temps de prendre les choses en main. Il se promit qu'un jour, il affronterait ses cauchemars, qu'il découvrirait la vérité sur la clairière et sur ce qui se cachait dans son esprit. Mais pour l'instant, tout ce qu'il pouvait faire était de naviguer dans ce tourbillon d'émotions, espérant que, quelque part, il trouverait le courage de se lever et de se battre.

JosieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant