𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐗𝐕𝐈𝐈𝐈

4 3 0
                                    

La nuit était tombée sur le village, et une atmosphère mystérieuse enveloppait la maison d'Addison. Les décorations d'Halloween dans le jardin dansaient doucement au gré du vent, projetant des ombres inquiétantes sur les murs. À l'intérieur, Colm s'était endormi rapidement, épuisé par la journée. Mais alors que le sommeil l'emportait, une nouvelle ombre s'annonçait.

Il ouvrit alors les yeux, cette sensation de légèreté et de liberté avait disparu. Il était assis par terre, sur les aiguilles d'un pin haut de trois mètres. Non, six mètres. Il ne savait pas, l'arbre donnait l'impression d'atteindre les cieux. Il tourna la tête à gauche et le vit. L'arbre au centre de la clairière. Il semblait à des kilomètres de lui au bout d'une rangée infinie de pins géants. À cet instant, Colm savait qu'il était en train de rêver. L'endroit paraissait trop irréel à ses yeux. Il savait que c'était Josie qui avait interrompu son rêve, elle était là quelque part dans le noir, et elle voulait qu'il la trouve. Colm ne comprenait toujours rien à cette mascarade. Il ne comprenait toujours pas pourquoi elle voulait qu'il la trouve. Qu'allait-il découvrir lorsqu'il allait y parvenir ? S'il y parvenait un jour tout du moins...

Il se leva péniblement et l'angoisse commençait à monter, il tremblait. Il savait déjà ce qu'il allait se passer dans cette clairière. À mesure qu'il avançait dans les bois, le plafond s'obscurcissait de plus en plus et il avait de plus en plus de mal à avancer. Soudain il entendit un craquement. Quelque chose venait de s'écraser sur une brindille, le bruit faisait encore écho dans la nuit. Le sang de Colm ne fit qu'un tour. Quelqu'un ou quelque chose le suivait, c'était indéniable.

Pour mieux se repérer, il prenait appui sur les troncs d'arbres, de peur de tomber sans pouvoir se relever. Lorsqu'il passa sa main sur l'un d'entre eux, il sentit quelque chose de visqueux toucher la paume de sa main. Dégoûté, il s'empressa de la retirer. Impossible. Cette pâte visqueuse semblait lui maintenir fermement la main, l'empêchant de partir. Paniqué il poussa un petit cri étouffé et écarquilla les yeux. Son bras était à moitié pris dans le tronc. Comment était-ce possible ? Il n'avait rien vu, tout cela s'était produit en une fraction de secondes.

À mesure qu'il se débattait, provoquant un bruit monstre par la même occasion, les bruits de pas s'intensifiaient et se rapprochaient. Cependant Colm les avait également oublié, trop occupé à vouloir se débarrasser de cette substance visqueuse et chaude. Un organisme vivant. Cette chose étrange palpitait et semblait respirer très fortement, aspirant encore et encore le petit blondinet. Il entendit enfin les bruits de pas se rapprocher et se retourna en vitesse, la peur se lisait sur son visage. Un homme s'avançait vers lui, une arme blanche à la main. Colm hurla de toutes ses forces, puis plus rien, il n'entendit plus rien. Il avait été entièrement aspiré dans le tronc d'arbre, la substance inconnue le recouvrant de toutes parts.

Colm était tellement angoissé à l'idée de mourir qu'il ne remarqua point ce qui se produisit sous ses yeux. Il s'arrêta net de bouger. Des bruits de lame s'enfonçant dans de la chair se faisaient entendre. Qu'est-ce que ? Une nouvelle fois encore, Colm ouvrit grand les yeux. Il se trouvait au centre de la clairière, à l'intérieur de l'arbre. Au pied de celui-ci, une jeune fille à la chevelure de jais se faisait massacrer à mort par un homme. Le petit garçon ne mit pas longtemps à comprendre qu'il s'agissait de du prêtre. Il le reconnut grâce à sa robe noire.

La scène qui se déroulait sous ses yeux était horrible, et il regardait, impuissant, coincé dans ce putain d'arbre. La jeune fille au sol avait la bouche grande ouverte, un filet de sang en jaillissait. Ses yeux étaient retournés dans leurs orbites alors que l'assassin la martelait de coups de couteau dans le thorax. Les larmes dévalaient sur les joues de Colm. Pourquoi Josie lui montrait-elle cette scène horrible ? C'en était trop pour lui, il voulait s'en aller.

JosieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant