𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐗𝐈𝐗

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Halloween était enfin arrivé, et le village était paré de ses plus beaux atours. Les maisons étaient décorées de toiles d'araignée, de citrouilles sculptées et de lanternes vacillantes. Colm était impatient, son costume de clown revêtu, le visage peint, un sourire aux lèvres, prêt à parcourir les rues pour la traditionnelle tournée de bonbons.

Mais malgré l'excitation ambiante, une partie de lui restait ancrée dans ses pensées. Il avait espéré que Josie serait à ses côtés, partageant ce moment de joie. Les souvenirs de leur amitié le hantaient, et il avait du mal à croire qu'elle n'était pas réelle. Comment une si belle connexion pouvait-elle être le fruit d'une imagination tourmentée ?

Alors que des groupe d'enfants s'élançait dans les rues, Colm se mit à chercher Josie du regard, scrutant chaque visage masqué, espérant apercevoir la silhouette familière qu'il avait tant aimé.

Il commença sa tournée seul, poussant la porte des maisons à la recherche de friandises. Les bonbons et les chocolats s'accumulaient dans son sac, mais le sourire de Colm semblait un peu forcé.

Au fur et à mesure qu'il s'avançait, Colm ne pouvait s'empêcher de se sentir tiraillé. Chaque fois qu'il passait près d'un groupe, il s'imaginait que Josie pourrait les rejoindre, émergeant d'un endroit caché, avec son sourire éclatant et ses rires enjoués. Mais chaque fois, la réalité le frappait de plein fouet. Elle n'était pas là.

Après un certain temps, Colm se retrouva en retrait du groupe. Il s'éloigna un peu, errant au bord de la forêt, regardant les ombres danser sous la lumière des lampions. Le temps passait, et l'excitation des autres enfants commençait à s'évanouir, mais il ne pouvait pas détourner son attention de cet endroit où tout avait commencé.

Soudain, un mouvement attira son regard. À la lisière de la forêt, une silhouette familière se tenait là, presque éthérée. Colm plissa les yeux, son cœur se mit à battre la chamade. C'était Josie ! Elle était là, regardant dans sa direction.

« Josie ! » cria-t-il, s'élançant vers elle, une vague d'espoir l'envahissant.

Mais alors qu'il approchait, elle se mit à reculer lentement, disparaissant dans les ombres de la forêt.

« Josie, attends ! » appela-t-il à nouveau, mais elle ne se retourna pas.

Le silence était assourdissant, et le froid de la nuit s'infiltra dans ses os alors qu'il se tenait là, figé.

Il s'arrêta à la lisière, hésitant. Les ténèbres au-delà de la forêt semblaient l'appeler, mais la peur de ce qui pouvait s'y cacher le paralysait.

« Pourquoi ne me réponds-tu pas ? » murmura-t-il, la voix tremblante.

Il ne pouvait pas croire qu'elle s'éloignait ainsi. Pourquoi semblait-elle si accessible et pourtant si lointaine ?

Il jeta un coup d'œil en arrière vers le groupe d'enfants, riant et courant, les sacs à bonbons à la main. Une petite voix dans sa tête lui disait qu'il devait les rejoindre, mais une autre, plus insistante, l'encourageait à avancer, à suivre Josie.

Colm respira profondément, sa main se crispant sur le sac de bonbons. Je dois savoir, se dit-il. Avec une détermination renouvelée, il fit un pas en avant, puis un autre, avant de se retrouver à la lisière de la forêt. Les branches des arbres se tordaient au-dessus de sa tête, créant une voûte d'ombre qui l'enveloppait peu à peu.

« Josie ! » cria-t-il une fois de plus, espérant qu'elle l'entendrait.

Mais le silence était son unique réponse. Chaque battement de son cœur résonnait dans l'obscurité, et il se demanda si ce qu'il faisait était sage.

Mais il ne pouvait pas abandonner maintenant. Il avait besoin de comprendre, de découvrir si elle était réelle ou non. Je vais te trouver, Josie, murmura-t-il, déterminé.

Il pénétra dans la forêt, ses pas prudents sur le sol couvert de feuilles mortes. Chaque bruit, chaque craquement résonnait comme un avertissement, mais il était trop loin pour faire marche arrière. Les arbres l'entouraient, leurs silhouettes sombres projetant un voile de mystère sur son chemin.

« S'il te plaît, montre-toi ! » implora-t-il, la voix remplie d'espoir et d'angoisse.

Il marcha plus loin, se frayant un chemin à travers les ombres, se laissant guider par une intuition qu'il ne pouvait ignorer.

Il avait l'impression que le temps s'était figé autour de lui, que tout s'était arrêté en attendant sa décision. Mais il ne pouvait pas faire marche arrière. Il devait la suivre, découvrir ce qu'elle avait à lui dire, même si cela signifiait s'aventurer dans l'inconnu.

Au cœur de la forêt, l'obscurité se resserra autour de lui, mais malgré tout, il marcha en avant, déterminé à trouver Josie et à affronter les vérités qu'il avait tant redoutées.

JosieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant