𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗

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Le lendemain, Colm se leva avec une détermination renouvelée. La nuit précédente avait été calme, mais l'écho de son cauchemar le hantait encore. Alors qu'il se préparait pour l'école, il se répétait qu'il devait parler à Josie. Elle avait été présente dans son rêve, et il avait besoin de comprendre ce qui s'était passé. Peut-être que partager ses angoisses pourrait aider à dissiper les ombres qui l'entouraient.

Lorsque Colm entra dans la salle de classe, il repéra immédiatement Josie assise à sa place, plongée dans un livre, comme à son habitude. Son cœur se mit à battre un peu plus vite. Il traversa la salle, ses pensées s'embrouillant alors qu'il s'approchait d'elle. Les autres élèves discutaient autour d'eux, mais il ne pouvait voir qu'elle.

« Salut, Josie, » dit-il en prenant place à côté d'elle.

Elle leva les yeux, un peu surprise, mais son regard ne brillait pas de la même lumière qu'avant.

« Salut, Colm, répondit-elle d'une voix timide, puis elle retourna à son livre.

— Écoute, je voulais te parler de quelque chose... commença-t-il, hésitant. Cette nuit, j'ai fait un cauchemar, et tu y étais. »

À ce moment-là, il remarqua une lueur d'inquiétude dans ses yeux, mais elle se ferma presque instantanément.

« Oh. C'est juste un rêve, murmura-t-elle, l'air distant.

— Non, attends, insista-t-il, se penchant un peu plus près. Tu semblais vraiment en détresse. Pourquoi étais-tu là ? Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Josie le regarda un instant, puis détourna le regard vers son livre.

« Je... Je ne sais pas. Ce n'était qu'une coïncidence, » finit-elle par dire, sa voix basse et presque inaudible.

Colm se sentit déçu et un peu inquiet. Il avait espéré que partager son rêve pourrait renforcer leur lien, mais elle semblait encore plus distante qu'avant.

« Tu peux en parler si tu veux, tu sais. Je suis là pour toi, » tenta-t-il une dernière fois.

Mais Josie ne répondit pas. Elle retourna à sa lecture, et Colm, déconcerté, se leva et se dirigea vers son bureau. Au fond de lui, il sentait une sourde inquiétude grandir. Pourquoi avait-elle si soudainement mis de la distance entre eux ? Qu'est-ce qui la troublait réellement ?

Le reste de la journée passa lentement. Colm se concentra sur ses cours, mais l'absence de Josie se faisait sentir. Elle ne lui adressait presque plus un regard, et chaque fois qu'il tentait de lui parler, elle l'ignorait. Cela lui pesait sur le cœur, un poids qu'il ne pouvait pas expliquer.

À la fin de la journée, alors qu'il se dirigeait vers les toilettes, il croisa le chemin de Jimmy et de sa bande. Leurs rires résonnaient dans le couloir, et un frisson d'angoisse parcourut Colm. Il savait que ces garçons ne le laissaient jamais tranquille, mais il espérait qu'aujourd'hui, il pourrait éviter une confrontation.

Mais ce ne fut pas le cas. Jimmy l'aperçut et, avec un sourire narquois, s'avança vers lui.

« Eh bien, regardez qui est là ! Le petit Colmonstre ! » s'exclama-t-il, sa voix moqueuse attirant l'attention des autres.

Colm se raidit, se sentant soudainement piégé.

« Laisse-moi tranquille, Jimmy, » murmura-t-il, la colère et la honte se mêlant dans sa poitrine.

— Oh, mais je ne peux pas, Colmonstre ! Tu es trop amusant à taquiner ! continua Jimmy, ses amis s'esclaffant derrière lui. Qu'est-ce qu'il y a ? T'es toujours en train de traîner avec ton amie invisible ? »

Colm, blessé, tenta de passer son chemin, mais Jimmy se mit en travers de son chemin, l'empêchant d'avancer.

« Quoi, tu es trop effrayé pour te défendre ? » railla-t-il, s'approchant de Colm avec une menace palpable.

Une vague de colère monta en Colm. Pour la première fois, il était prêt à se battre.

« Je n'ai pas peur de toi, » répondit-il, sa voix tremblante mais déterminée.

Jimmy éclata de rire, défiant.

« Ah oui ? Alors prouve-le ! Combats-moi ! »

Sans réfléchir, Colm leva les poings, le cœur battant la chamade. Les autres garçons entourèrent les deux, attendant le combat avec excitation. C'était une situation qu'il n'avait jamais envisagée, mais il ne pouvait pas reculer maintenant.

Les premiers coups furent hésitants, mais la tension entre eux provoqua une montée d'adrénaline. Jimmy, plus grand et plus fort, réussit à asséner un coup à Colm, le faisant chanceler. La douleur éclata sur son visage, mais il se ressaisit rapidement.

« Je ne vais pas me laisser faire ! » cria-t-il en se précipitant à nouveau vers Jimmy.

Leurs poings s'entrechoquèrent, mais l'agressivité de Jimmy devint vite écrasante. Colm sentit une vague de désespoir, mais il se battait pour prouver qu'il était plus qu'un « Colmonstre », qu'il n'était pas le faible que tout le monde pensait.

Soudain, dans un mouvement maladroit, un coup de poing de Jimmy frappa Colm au nez, le faisant tomber à terre. Il sentit le goût du sang dans sa bouche, une douleur sourde lui percutant la tête alors qu'il tentait de se relever. Les rires résonnaient autour de lui, mais il était trop perdu dans la douleur pour les entendre.

Colm se redressa, le visage en feu, mais la rage en lui ne faisait que grandir. Il ne pouvait pas laisser Jimmy gagner. Il se releva, haletant, prêt à continuer le combat, mais les couloirs étaient déjà remplis d'élèves qui regardaient, curieux et inquiets.

« Tu es un perdant, Colmonstre ! » se moqua encore une fois Jimmy, en le poussant à nouveau, mais il ne se laissa pas abattre.

Il se battit avec tout ce qu'il avait, mais la force de la réalité pesait lourd sur lui. Dans un dernier effort, il porta un coup à Jimmy, l'atteignant juste en dessous de l'œil. Le garçon vacilla, surpris, mais la surprise ne dura qu'un instant. Jimmy réagit rapidement, et dans la confusion, un coup puissant frappa Colm en plein ventre, le faisant plier en deux.

Quand il se releva, le sang coulait de son nez, et il pouvait voir la déception dans les yeux de ses camarades, mais aussi une certaine admiration. Il était resté debout, il avait essayé de se battre. Dans sa tête, les mots de Josie résonnaient, et il se demanda si elle serait fière de lui.

Mais alors que le combat se terminait, la douleur devint trop forte. Les derniers souvenirs du combat se brouillèrent alors qu'il se laissait tomber sur le sol, le monde s'obscurcissant autour de lui. Les rires et les cris des autres élèves se mêlaient à un bourdonnement lointain, et il se sentait sombrer, le cœur lourd de rage et de tristesse.

Tout ce qu'il voulait, c'était protéger son amie, mais à ce moment-là, il comprit que les combats n'étaient pas que physiques. Les cicatrices laissaient des marques, et la nuit, les ombres pourraient toujours revenir, mais il savait qu'il devait se relever. Il devait lutter, non seulement pour lui-même, mais aussi pour Josie, pour surmonter les peurs qui l'entouraient.

JosieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant