Josie

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐗𝐕

Enfin, après ce qui lui sembla une éternité, la porte s'ouvrit lentement, laissant apparaître Addison. Elle avait l'air fatiguée, mais aussi résolue.

« Colm, je suis de retour, dit-elle, s'approchant de son lit avec un sourire fatigué. J'ai décidé d'aller parler à Michelle. »

Colm se redressa, curieux malgré lui. Michelle était leur voisine, une vieille connaissance qui avait grandi dans le même village.

« Qu'est-ce qu'elle a dit ? » demanda-t-il, un léger tremblement dans la voix.

Addison se posa sur le bord du lit, son expression devenant plus sérieuse.

« Elle m'a beaucoup parlé de Josie, expliqua-t-elle. Et ce qu'elle m'a dit m'a vraiment perturbée. »

Colm frissonna, une inquiétude grandissante.

« Qu'est-ce qui ne va pas avec Josie ?

— Écoute, commença Addison, prenant une profonde inspiration. Michelle m'a révélé qu'aucune jeune fille du village ne s'appelle Josie. En fait, la seule personne ayant porté ce nom était sa petite sœur, disparue il y a cinquante ans. »

Le cœur de Colm s'arrêta un instant.

« Quoi ? Tu veux dire que Josie... n'est pas réelle ? »

Addison hocha la tête, son expression grave.

« C'est ce que Michelle m'a dit. Elle disait que Josie était une enfant joyeuse, mais elle a disparu un jour alors qu'elle jouait dans les bois. On n'a jamais retrouvé son corps. »

Les mots de sa mère résonnaient dans son esprit comme un coup de tonnerre. Cela ne pouvait pas être vrai. Il avait passé tant de temps avec Josie, elle était réelle pour lui, si vive, si présente.

« Mais, Maman, je l'ai rencontré ! Elle m'a aidé à traverser mes cauchemars !

— Je ne sais pas ce que tu as vraiment vu, Colm, répondit Addison, son ton empreint d'une profonde inquiétude. Mais ce que je sais, c'est que Michelle a peur que Josie ne soit qu'une illusion, un esprit. »

Colm se leva brusquement, la panique l'envahissant.

« Non, ça ne peut pas être vrai ! Elle est là, je l'ai vu ! »

Sa voix tremblait, son esprit luttant pour comprendre cette révélation.

Addison tenta de le calmer.

« Écoute, je sais que c'est dur à accepter. Mais peut-être que ces cauchemars et cette jeune fille sont liés à quelque chose de plus profond, quelque chose que ton esprit essaie de te faire comprendre. »

Il se laissa tomber sur le lit, la tête entre les mains. Comment pouvait-il gérer tout cela ? Si Josie n'était pas réelle, que devaient signifier les voyages qu'ils avaient partagés ? Et cet homme, le prêtre, qu'est-ce qu'il représentait ?

« Colm, dit Addison d'une voix douce. Nous devons en parler. Je veux que tu restes en sécurité. Il est possible que tout cela soit le résultat de ton stress ou de ton anxiété. »

Colm leva les yeux, des larmes de frustration et de confusion montaient.

« Je ne veux pas être un fou ! Je veux comprendre !

— Je sais, mais nous devons aborder cela avec prudence, insista Addison. Je vais prendre rendez-vous avec le psychiatre à nouveau. Peut-être qu'il pourra nous aider à éclaircir tout ça. »

Soudain, un frisson parcourut le corps de Colm, et une idée lui traversa l'esprit.

« Maman, et si Josie avait besoin de moi ? Si elle était coincée dans quelque chose que je dois résoudre ? »

Addison secoua la tête, mais Colm pouvait voir l'angoisse dans ses yeux.

« Je ne veux pas que tu prennes de risques, Colm. Si Josie est l'esprit de la sœur disparue de Michelle, tu ne peux pas jouer avec ça.

— Mais je ne peux pas abandonner ! s'écria-t-il, la passion et la peur se mêlant dans sa voix. J'ai besoin de savoir ! »

Addison soupira, visiblement dépassée par la tournure des événements.

« Je ne sais pas quoi dire... »

Colm se leva de son lit, une détermination nouvelle prenant racine en lui.

« Je vais lui parler. Je dois retourner dans la forêt. Je dois comprendre ce qui se passe.

— Colm, attends ! cria Addison, mais il sortit de la chambre, ignorant sa voix. Il savait qu'il devait affronter la vérité, qu'il devait découvrir ce qui était réel et ce qui ne l'était pas.

Il se dirigea vers la porte de l'hôpital, ses pensées tournant autour de Josie, de la clairière et de tout ce qu'il avait découvert. Les doutes et les craintes l'entouraient, mais il était déterminé à ne pas laisser le mystère de Josie le consumer.

En sortant de l'hôpital, la nuit étoilée l'accueillit. L'air frais touchait son visage, et il se mit à marcher, chaque pas le rapprochant de la vérité qu'il espérait trouver dans la forêt. Il se sentait à la fois excité et terrifié, mais une chose était sûre : il ne pouvait pas abandonner.

Josie avait besoin de lui, et il ferait tout pour l'aider, même si cela signifiait plonger dans les ténèbres pour découvrir ce qui se cachait derrière le voile de ses cauchemars.