𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐗𝐕𝐈

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Addison n'avait jamais eu l'intention de laisser Colm quitter l'hôpital sans elle. Mais quand il s'était levé de son lit, déterminé à retrouver Josie, une vague de panique l'avait submergé. Elle avait essayé de lui parler, de le raisonner, mais ses mots étaient tombés dans l'oreille d'un sourd.

« Colm, attends ! » cria-t-elle, courant après lui dans le couloir de l'hôpital, le cœur battant à tout rompre.

Elle avait besoin de le rattraper avant qu'il ne disparaisse dans les ombres de la nuit.

Il tournait au coin, et elle le suivait, sa détermination grandissant à chaque pas.

« Colm, ne fais pas ça, s'il te plaît ! Je t'en supplie ! »

Il ne s'arrêta pas, continuant à avancer, indifférent à sa voix. Addison savait qu'il était en détresse et qu'il pensait que retrouver Josie résoudrait tout. Elle devait lui faire comprendre que c'était dangereux.

« Colm ! cria-t-elle encore, plus désespérée cette fois. Je suis là pour t'aider. Nous devons en parler ! »

Il se retourna enfin, ses yeux brillants d'une intensité mêlée de frustration et de peur.

« Maman, je dois aller là-bas ! Josie a besoin de moi ! »

Elle s'approcha, haletante, luttant contre l'angoisse qui l'étreignait.

« Colm, écoute-moi. Tu ne sais pas ce qui t'attend dans cette forêt. S'il te plaît, sois prudent. Je ne veux pas que tu te mettes en danger !

— Je peux l'aider, je le sais, répondit-il, la voix tremblante. Je ne peux pas simplement l'abandonner. »

Addison s'approcha davantage, cherchant à établir un contact avec son fils.

« Je comprends que tu ressens un lien fort avec elle, mais ce n'est pas une simple rencontre d'amis. Si Josie est l'esprit de la petite sœur de Michelle, il y a des choses que tu ne peux pas comprendre. Tu dois être prudent dans ce genre de situation. »

Colm secoua la tête, luttant contre ses émotions. Il était perdu dans un tourbillon de sentiments contradictoires, tiraillé entre son désir d'aider Josie et les avertissements de sa mère.

« Mais je...

— Colm, l'interrompit-elle. Je ne veux pas que tu ressentes encore plus de douleur. J'ai peur pour toi. Nous devons en parler d'abord. »

Colm baissa les yeux, le poids des mots de sa mère l'alourdissant. Il savait qu'elle voulait ce qu'il y avait de mieux pour lui, mais il ne pouvait s'empêcher de se sentir incompris. Pourtant, il vit l'inquiétude dans ses yeux, et quelque chose en lui commença à se calmer.

« D'accord, murmura-t-il finalement, la colère et la détermination s'évaporant lentement. Je vais rentrer avec toi. Mais je... je ne peux pas oublier Josie. »

Elle s'approcha et l'embrassa sur le front.

« Je sais, mon chéri. Mais nous devons d'abord comprendre ce qui se passe, d'accord ? Faisons-le ensemble. »

Ils quittèrent l'hôpital, et alors qu'ils marchaient sur le chemin désert, Addison sentit une vague de soulagement l'envahir. Elle tenait la main de Colm, et pour la première fois depuis longtemps, elle se sentit un peu plus légère.

Sur le trajet de retour, Addison engagea la conversation, tentant de détourner l'esprit de son fils de ses pensées sombres.

« Tu sais, j'ai pensé à ce que Michelle a dit. C'est vraiment triste... une petite fille qui disparaît sans laisser de traces. »

Colm hocha la tête, son regard distant.

« Oui, c'est horrible. Je n'arrive pas à croire qu'elle était réelle.

— Parfois, les souvenirs et les histoires de notre passé peuvent nous rattraper de manière inattendue, ajouta Addison, sa voix empreinte de douceur. Mais nous devons être prudents avec notre imagination. Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être.

— Je le sais, murmura Colm. Mais j'ai besoin de comprendre.

— Je le comprends, dit Addison, un regard compatissant sur le visage. Et je serai là pour t'aider à le faire. Mais pour l'instant, tu as besoin de repos. La nuit dernière a été difficile, et tu dois récupérer. »

Colm se laissa tomber sur le canapé dès qu'ils rentrèrent chez eux, la fatigue pesant sur ses épaules. Soudainement, toutes les émotions refoulées depuis des jours le submergèrent, et il se sentit épuisé.

« Je vais essayer de dormir un peu, annonça-t-il, la voix déjà engourdie.

— D'accord, répondit Addison, se penchant pour lui donner un bisou sur le front. Je vais rester ici, juste à côté. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là. »

Colm hocha la tête et se leva pour se diriger vers sa chambre. Les murs étaient accueillants, et il s'y sentit en sécurité. Il s'allongea sur son lit, la tête pleine de pensées, mais une douce fatigue l'envahissait peu à peu.

Au bout de quelques minutes, il ferma les yeux, respirant lentement. Il se sentait enfin calme, comme si un poids venait de se soulever de ses épaules. Les images de Josie et du prêtre s'estompaient lentement, laissant place à un immense vide, et il se laissa emporter dans un sommeil apaisant.

Pour une fois, il ne rêva pas. Il n'y avait ni ombres ni comptines dérangeantes, juste un calme profond et reposant. C'était un répit dont il avait désespérément besoin, une pause dans le tumulte de sa jeune vie.

Dans la douceur de la nuit, Addison restait à l'écoute, veillant sur son fils, le cœur lourd mais plein d'espoir. Elle savait que le chemin à venir serait difficile, mais pour l'instant, elle se contentait de le voir enfin en paix. Et dans l'obscurité, elle se promit de tout faire pour que ce calme dure le plus longtemps possible.

JosieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant